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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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et
d'autre, devinez qui l'on aperçut sur le trottoir : c'était le
carrossier lui-même, ayant un air si distingué que personne ne
pouvait croire qu’il se fut jamais autrement occupé d'une voiture
que pour s'y faire promener, et saluer de là les piétons comme un
noble personnage. Il est bien sûr que Dolly fut confuse quand elle
rendit le salut ; il est bien sûr que les rubans couleur
cerise tremblèrent un peu lorsqu'elle rencontra ses mélancoliques
regards qui semblaient dire. « J’ai tenu ma parole, j'ai
commencé, l’affaire va un train du diable, et vous en êtes la
cause » Il resta là fixé sur le sol comme une statue, suivant
l’expression de Dolly comme une pompe, suivant l'expression de
Mme Varden, jusqu’à ce qu'ils eussent tourné le coin de la
rue, et, quand son père déclara qu'il fallait que ce garçon-là fût
bien impudent, quand sa mère demanda avec étonnement quelle pouvait
être l'intention de ce jeune homme, Dolly redevint toute rouge, si
rouge que son capuchon pâlit.
    Mais ils n'en continuèrent pas moins gaiement
leur voyage. Le serrurier, dans l'imprudente plénitude de son cœur,
« levait le coude » à toutes sortes d'endroits, et
trahissait la plus étroite intimité avec toutes les tavernes de la
route et tous les hôteliers et hôteliers, amicales relations que
partageait véritablement le petit cheval, car il s'arrêtait de
lui-même. Jamais gens ne furent plus heureux de voir d’autres gens,
que ces hôteliers et hôtelières de contempler M. Varden et
Mme Varden et Mlle Varden. « Ne descendrez-vous
pas ? disait l'un – Il faut absolument que vous montiez
chez nous, disait un autre. – Si vous nous refusez de goûter
si peu que ce soit de quelque chose, je me fâcherai et je serai
convaincue que vous êtes fiers, » disait une troisième
personne du sexe féminin, et ainsi de suite au point que ce n’était
pas tant un voyage qu'une marche solennelle, une scène
d’hospitalité qui se prolongeait du commencement à la fin. Il était
assez flatteur de jouir d'une pareille estime ; aussi
Mme Varden ne dit rien sur le moment, et fut de l’affabilité
la plus délicieuse, mais quelle masse de témoignages elle
recueillit ce jour-là contre l’infortuné serrurier, pour en faire
usage au besoin ! Jamais on n'en fit pareille collection dans
une enquête matrimoniale.
    Avec le temps, avec un temps assez long, car
ils ne furent pas peu retardés par ces interruptions agréables, ils
atteignirent la lisière de la forêt et, après la plus agréable
promenade sous les arbres en berceau, ils arrivèrent enfin au
Maypole. Le joyeux « holà ho ! » du serrurier amena
vite à son porche le vieux John, et après lui Joe, si transportés
l'un et l'autre à la vue de ces dames, que pendant un moment il
leur fut tout à fait impossible d'articuler un mot de bienvenue, ni
de faire autre chose que s'ébahir.
    Joe, toutefois, ne s'oublia qu'un
moment ; il revint vite à lui, poussa de côté son père
somnolent (M. Willet parut concevoir de cette bousculade une
profonde, une inexprimable indignation), et s'élançant dehors comme
un trait, il se trouva en mesure d'aider ces dames à descendre. Il
fallait que Dolly descendît la première. Joe l'eut dans ses
bras ; oui, le temps seulement de compter jusqu'à un, Joe
l'eut dans ses bras. Rayon de bonheur !
    Il serait difficile de décrire quelle plate et
banale affaire ce fut après cela d'aider Mme Varden à
descendre ; mais Joe le fit, et de la meilleure grâce du
monde. Mais le vieux John, qui, ayant une vague et nébuleuse idée
que Mme Varden ne l'aimait pas, n'était pas bien sûr qu'elle
ne fût pas venue dans des intentions d'assaut et de bataille, prit
courage, dit qu'il espérait qu'elle allait bien, et s'offrit à la
conduire dans la maison. Cette offre étant reçue d'une façon
amicale, ils se dirigèrent ensemble vers l'intérieur ; Joe et
Dolly suivirent, bras dessus bras dessous (encore du
bonheur !) ; Varden composait l'arrière-garde.
    Le vieux John ne fut pas content qu'on ne se
fût assis dans le comptoir, et, personne n'y faisant objection, ce
fut dans le comptoir qu'on entra. Tous les comptoirs sont de petits
endroits bien commodes ; mais le comptoir du Maypole était le
plus mignon, le plus confortable et le plus complet que l'esprit
humain eût jamais inventé. Il y avait de si merveilleuses
bouteilles dans le vieux casier en bois de chêne ; des pots si
brillants qui

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