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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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qu’il se fût arrêté à rien de satisfaisant. Seulement, il avait résolu de prévenir la princesse Béatrix avant de se rendre chez Manfredi.
    Mais, lorsqu’il arriva au palais Alma, il eut beau parcourir les galeries et les salles où d’habitude il rencontrait Primevère, il ne la vit pas. Rongé d’inquiétude, il fit prévenir le prince Manfredi qu’il était au palais, à sa disposition, attendant son bon vouloir. Mais on lui répondit que le prince Manfredi était en conseil secret. Ragastens dut attendre.
    Vers midi, on apprit qu’il n’y aurait aucune audience, et le bruit se répandit que le prince Manfredi était gravement malade. En même temps, l’un des valets du prince vint se présenter à Ragastens.
    – Mon maître, lui dit-il, vous prie de le venir trouver dans la soirée.
    Ragastens quitta le palais, encore plus agité qu’il n’y était entré. Manfredi n’avait nullement assisté à un conseil secret, comme il l’avait fait dire. Dans la matinée, il s’était contenté de prier le comte Alma de retenir sa fille près de lui, toute la journée, sous des prétextes quelconques. Puis, le vieillard s’était préparé à recevoir Ragastens.
    Lorsque, vers cinq heures, on vint lui dire que le chevalier était à sa porte, il ordonna de faire entrer Ragastens. L’instant d’après, les deux hommes étaient en présence, debout, à un pas l’un de l’autre. Ils se regardaient avec une curiosité maladive, comme s’ils ne s’étaient jamais vus…
    À ce moment, la grande porte s’ouvrit à deux battants, et un introducteur, s’avançant jusqu’au milieu du salon, annonça gravement à haute voix :
    – Les hérauts d’armes et officiers parlementaires de Monseigneur César Borgia, duc de Valentinois, duc de Gandie, se présentent pour porter à monseigneur le prince Manfredi, chef suprême de l’armée alliée, les offres pacifiques de leur noble maître !…
     
    Ragastens n’eut pas un geste. Peut-être n’avait-il même pas entendu. Seulement, il vit la main du prince Manfredi qui retombait de la garde de son poignard.
    Il le vit relever la tête et jeter devant lui un regard où il y avait de la folie. Il suivit alors ce regard. Et il s’aperçut que la porte était ouverte à deux battants.
    La grande galerie était pleine d’officiers en armes et de seigneurs. Près de la porte, trois hérauts en hoqueton de cérémonie sonnèrent une fanfare ; puis trois officiers de l’armée de César, costumés en guerre, entrèrent dans le salon… Et la porte se referma.
    Toute cette scène, Ragastens la vit comme en rêve. Déjà, les hérauts s’étaient rangés près de la porte. Les officiers parlementaires, ayant laissé leur suite dans la galerie, s’approchèrent du prince Manfredi et s’inclinèrent profondément.
    – Que voulez-vous, messieurs ? demanda le prince d’une voix brisée, tandis que son regard ne quittait pas Ragastens.
    – Monseigneur, dit alors le parlementaire, nous, officiers de l’armée de monseigneur le duc de Valentinois et de Gandie, notre maître, nous venons, de sa part, en tout honneur et toute bonne foi, vous soumettre une proposition de paix…
    Le prince Manfredi, livide, les dents serrées, fit un signe de la tête.
    – Voici cette proposition que vous, chef suprême de l’armée alliée, apprécierez selon la haute sagesse et ce grand esprit d’équité que l’Italie entière se plaît à reconnaître en vous… Monseigneur César Borgia estime que trop de sang déjà est répandu et que l’heure est venue où les querelles intestines qui déchirent la malheureuse Italie doivent s’apaiser. Il renonce pleinement à toute prétention sur le comté de Monteforte. Il s’engage à ramener son armée sur les terres de Rome. Il s’engage, en outre, à ne plus jamais prendre les armes contre Monteforte. Il s’engage à restaurer quelques-unes des principautés qui ont disparu, notamment la vôtre, monseigneur, avec tous les droits, privilèges, prérogatives qui y étaient attachés.
    Manfredi écoutait avec stupeur ces offres extraordinaires.
    – Contre ces avantages, continua l’officier, monseigneur le duc de Valentinois demande simplement que votre armée soit licenciée… pour preuve de sa bonne foi, il fournira douze otages choisis parmi les seigneurs de son entourage. Pour preuve de la bonne foi des alliés, il demande, comme c’est justice, qu’on lui livre un otage, et il se contentera d’un seul. Nous

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