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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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galoper dans la direction de l’auberge qui se trouvait au pied du rocher de la Tête. Il portait en croupe un paquet assez volumineux qui ressemblait à un paquet de cordes placées en rouleau. On n’a pas oublié, sans doute, que depuis leur arrivée à Monteforte, Ragastens et Spadacape s’étaient livrés, plusieurs soirs de suite, à un singulier travail. Spadacape sortait de la ville, conduisant une petite charrette. Et Ragastens l’escortait. Où allaient-ils, tous les deux ? Que contenait la charrette ?
    Spadacape gagna l’auberge du Rocher de la Tête. Elle était vide : toute la maisonnée s’était réfugiée dans Monteforte.
    Il descendit dans les caves creusées sous le rocher. L’escalier s’enfonçait de deux étages dans les profondeurs du granit. Spadacape descendit jusqu’à l’étage inférieur. Là se trouvaient trois compartiments, le premier était fermé par une porte ordinaire ; le deuxième et le troisième se fermaient au moyen d’une grille de fer très solide. C’est dans la dernière cave que se trouvait le fameux trou qui, selon la légende de l’aubergiste, avait été creusé par la fourche de Satan en personne.
    Spadacape, parvenu à la dernière cave, s’agenouilla près du trou que l’aubergiste avait montré à Ragastens comme preuve indiscutable de la véracité de son récit. Il avait descendu avec lui ce paquet bizarre qui ressemblait à un paquet de cordes. De cette corde, il coupa environ deux brasses et introduisit l’un des bouts dans le trou…
    Son travail achevé, Spadacape remonta avec le restant du paquet de cordes. Alors, il revint dans la direction de Monteforte, en suivant la ligne des rochers qui surplombaient le défilé d’Enfer. À cent pas de l’auberge, il s’arrêta dix minutes devant l’un de ces rochers ; puis il en fit autant plus loin, puis plus loin encore.
    Lorsque Spadacape revint vers l’auberge, il avait employé à son mystérieux travail le paquet de cordes qu’il avait apporté de Monteforte.
    Le prince Manfredi et le comte Alma arrivèrent au camp sur les deux heures et demie du matin, après avoir trotté ou galopé pendant toute la traversée du défilé. Le conseil de guerre fut aussitôt réuni dans la tente du comte.
    Des renseignements fournis par les vedettes avancées, il résulta que l’armée de César était placée en avant de son camp et concentrée en une seule masse. Il était certain qu’une attaque se produirait au point du jour.
    Dans la tente du comte Alma, chacun émit son avis. Ragastens avait retrouvé tout son sang-froid.
    – Monsieur de Ragastens, votre opinion ? demanda le comte Alma.
    – Opposer à la masse concentrée par César une masse pareille. Altesse, si vous m’en croyez, l’armée alliée se placera tout entière devant le défilé qu’il faut avant tout défendre.
    – L’avis est sage, fit le prince Manfredi avec une ironie qui surprit tous les assistants, mais je suis d’une opinion contraire : nous devons profiter de ce que l’armée ennemie est concentrée pour l’envelopper et l’attaquer de toutes parts à la fois…
    Le plan de Ragastens était le seul praticable, en raison du faible effectif que les alliés pouvaient opposer à César. Le plan de Manfredi était d’une évidente témérité. Ce fut pourtant ce dernier qui l’emporta. D’ailleurs, une fois son avis donné, Ragastens dédaigna de le défendre.
    Il était près de quatre heures lorsque le conseil prit fin ; à ce moment, le soleil se levait. Sur l’ordre de Manfredi, les trompettes sonnèrent, les troupes se mirent en marche vers le camp de César, se déployant au fur et à mesure qu’elles avançaient. Le comte Alma, le prince Manfredi et Ragastens se trouvaient au centre de l’immense éventail qui se développait lentement.
    L’armée de César ne bougeait pas. Tout à coup, les alliés se précipitèrent, les trompettes et les fifres sonnèrent l’attaque. Elle fut violente et la bataille s’engagea sur toute la ligne à la fois.
    César s’était laissé envelopper. Mais alors s’accomplirent les prédictions de Ragastens. Dédaignant de répondre aux troupes qui l’assaillaient sur ses flancs, César ébranla son armée qui, comme un coin énorme de fer et d’acier, s’enfonça dans le centre de la ligne alliée, avec une force irrésistible…
    Pendant une heure, les alliés tinrent bon… le sang ruissela, les cadavres s’entassèrent. Ragastens, avec une poignée de

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