Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
cavalier.
    – Pour le prince César Borgia !…
    Les deux hommes disparurent aussitôt dans la nuit, par des chemins différents.
    Quelques minutes s’écoulèrent… Puis on entendit le bruit cadencé des rames et bientôt, surgissant de l’ombre, une chaloupe vint échouer sa proue sur le sable. Trois ou quatre marins, parmi lesquels le capitaine de la goélette, sautèrent à terre et saluèrent Lucrèce. Celle-ci ouvrit la portière de la voiture en disant :
    – Descendez. Toute résistance est inutile.
    Béatrix descendit et jeta un rapide coup d’œil autour d’elle. Ce coup d’œil la convainquit que toute résistance ou tentative de fuite était, en effet, inutile.
    Le capitaine tendait le poing pour que Primevère pût s’appuyer dessus. Mais, dédaignant l’aide qui lui était offerte, elle monta dans la chaloupe, s’assit, et s’enveloppant de son écharpe, parut dès lors indifférente à tout ce qui se passait autour d’elle. Lucrèce embarqua à son tour.
    – Où me conduisez-vous ? demanda Béatrix d’un ton de souveraine.
    – Dans mon château de Caprera ! répondit Lucrèce.
    Primevère frissonna de terreur…

LIII – LA CHUTE DE LA MAISON ALMA
 
    Le chevalier de Ragastens avait religieusement tenu la première partie du serment qu’il avait fait au vieux Manfredi : ne pas chercher à revoir la jeune princesse. Il lui restait à accomplir la deuxième moitié de son serment.
    En effet, il avait juré de se faire tuer à la prochaine rencontre avec l’armée de César. Maître de sa vie, le prince Manfredi lui avait imposé le suicide. Le moment était venu.
    Ragastens, à cette minute, sentit un amer regret de la vie qu’il allait quitter. Mourir, alors qu’il était aimé !…
    – Mourir sans l’avoir revue ! Fût-ce de loin ! Fût-ce une seconde !…
    Il avait la tête perdue. Il brûlait de fièvre. Il appela Spadacape et lui ordonna de tenir son cheval tout sellé. Son idée était d’aller au palais, de voir Primevère sans lui parler ; puis de revenir et de courir au camp.
    Pendant dix minutes encore, il hésita, piétina sur place, alla dix fois ouvrir la porte, puis la referma. Tout à coup, il se décida, descendit l’escalier en courant et, l’instant d’après, se trouva dans la rue… À ce moment, une immense acclamation retentit… De nombreuses torches apparurent, un groupe de cavaliers se montra… En tête, marchaient le comte Alma et le prince Manfredi !…
    Pétrifié, Ragastens les vit venir sans faire un mouvement. Ils s’arrêtèrent près de lui. Le prince l’avait vu :
    – Monsieur de Ragastens, dit-il, nous vous emmenons… Son Altesse le comte tient à vous voir dans le conseil qui va se tenir au camp.
    Ragastens vacilla, comme assommé sur le coup. Mais aussitôt, son indomptable nature reprit le dessus.
    – Mon cheval !… Mes armes !…
    Spadacape, déjà, était près de lui, tenant la bride de Capitan. Ragastens dit quelques mots à l’oreille de Spadacape. Celui-ci répondit par un signe de tête. Puis le cavalier sauta en selle et le groupe s’éloigna au pas dans les rues de Monteforte. À ce moment, il était environ minuit.
    À l’instant où le groupe qui suivait le comte Alma et le prince Manfredi avait franchi la porte de Monteforte, un cavalier s’était tout à coup joint à ce groupe et, en même temps que lui, avait franchi la porte. Ce cavalier se tint alors tout en arrière de la troupe.
    Peu à peu, il se laissa distancer et, sans que personne s’en fût aperçu, demeura seul en arrière. Cet homme, alors, mit pied à terre. Puis il se mit à grimper les rochers, lentement, à tâtons… Au bout de deux heures, il se trouvait sur le plateau qui surplombait le défilé d’Enfer. L’homme s’accota alors à un rocher, sur un épais tapis de mousse et d’herbes. Bientôt, il s’endormit profondément. Cet homme, c’était le moine Garconio.
     
    Ragastens, au moment de monter à cheval pour suivre le prince Manfredi, avait dit quelques mots à l’oreille de Spadacape. Celui-ci n’avait pas suivi le chevalier.
    Mais, presque aussitôt après son départ, il s’était mis en route lui-même, était sorti de Monteforte en se faisant reconnaître du poste comme l’écuyer de M. de Ragastens et avait pris, à cheval, le chemin que Ragastens et lui avaient suivi le jour où le chevalier s’était rendu au rocher de la Tête pour se battre avec Malatesta.
    Arrivé au plateau, Spadacape se mit à

Weitere Kostenlose Bücher