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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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exactement… Il me faut un bâtiment pour le retour… Voulez-vous croiser en vue de la côte jusqu’à ce que je vous fasse signe de m’envoyer le canot ?…
    – Oui ! dit Giuseppo : ce sera dix ducats par jour.
    – Dix ducats, soit ! Plus une somme de cinquante ducats le jour où je toucherai l’Italie.
    – Je suis votre homme ! fit-il. Écoutez, lorsque vous aurez besoin du canot, si c’est le jour, tirez trois coups d’arquebuse du haut du rocher devant lequel vous allez aborder ; si c’est la nuit, allumez trois feux sur le rocher…
    Ragastens acheva de s’entendre avec le patron de la Stella. Puis il remonta sur le pont.
    – Et vos chevaux ? demanda alors Giuseppo.
    – Ils resteront à bord ; ils nous seraient inutiles à terre.
    Puis suivi de Spadacape, Ragastens descendit dans le canot qui, vingt minutes après, toucha le sable d’une étroite plage.
    Ragastens escalada aussitôt la falaise du rocher ; il trouva en haut une route qui suivait le bord de la mer. Ils se mirent à marcher d’un bon pas. Bientôt ils arrivèrent à une sorte de hameau sans doute habité par des pêcheurs et composé d’une douzaine de cabanes.
    Ragastens chercha la cabane indiquée par Giacomo. Et quand il l’eut trouvée, il remarqua qu’elle était encore éclairée, tandis que tout le hameau était plongé dans l’obscurité. Il frappa à la porte.
    Un homme parut, une lanterne à la main.
    – Que demandez-vous ? demanda-t-il d’un ton rude.
    – Nous venons de la part de Giacomo, répondit Ragastens.
    – Entrez ! dit l’homme. Vous allez trouver l’autre personne qui vient comme vous.
    Ragastens entendit mal cette partie de la réponse, ou il ne la comprit pas. Il entra, suivi de Spadacape, et se trouva dans une pièce assez étroite.
    Près d’une cheminée, bien qu’il n’y eût en réalité pas de feu, une femme assise tendait ses mains vers l’âtre. Spadacape saisit le bras de Ragastens et lui montra cette femme :
    – La vieille qui était à bord de la Stella ! murmura-t-il.
    – La Maga ! s’exclama-t-il.

LXII – L’AILE DE LA MORT
 
    Alexandre Borgia menait dans le château de sa fille l’existence d’un condamné. Chez ce vieillard qui, jusqu’alors, avait donné des preuves constantes d’une incroyable énergie morale, s’était produite soudain une dépression des facultés de l’esprit. Tous les soirs, avant de s’endormir il se verrouillait solidement. Il était rare qu’il dormît deux nuits de suite dans la même chambre.
    Peu à peu, pourtant, le pape se rassurait. Lucrèce, d’ailleurs, s’ingéniait à lui démontrer que, dans ce château si bien gardé, il n’avait rien à redouter.
    Le vieillard, au bout de quelques jours, s’enhardit jusqu’à descendre seul, le soir, à la nuit, dans son jardin qu’il avait tout de suite pris en affection parce qu’il lui rappelait les jardins de Tivoli. Comme à Tivoli, il aimait à se promener seul.
    Un soir donc, le pape était descendu dans le jardin où il aimait à méditer. Il allait lentement, par les allées, caressant de ses doigts les fleurs qui dressaient leurs têtes vers la fraîcheur. La nuit vint.
    Alexandre Borgia s’assit sur un banc, sous un massif d’arbustes, et aspira à pleins poumons la brise nocturne qui entraînait avec elle des parfums de myrtes, de lentisques mêlés à des parfums d’algues marines. Il sentait un immense repos entrer dans son esprit.
    Soudain il demeura cloué sur place, hagard, une sueur froide au front…
    Du bout de l’allée, un fantôme blanc s’avançait lentement… C’était le fantôme d’une femme… Sa longue robe blanche traînait sur le gravier de l’allée sans faire de bruit… Une écharpe blanche couvrait à demi son front… Mais la lune éclairait en plein son visage doux et triste.
    – Honorata ! murmura le vieillard.
    Il n’avait plus la force de faire un geste. Il était pétrifié par cette apparition.
    Lentement, silencieusement, le fantôme s’avançait.
    Il voulut crier. Le son expira dans sa gorge.
    Le fantôme s’approcha encore. Il passa devant Borgia, tout près de lui. La robe blanche frôla le vieillard…
    Ses yeux exorbités ne la perdaient pas de vue… La femme s’éloigna lentement, et enfin disparut… Alors, le pape poussa un grand cri et tombant à la renverse sur le banc s’évanouit.
    Quand il revint à lui, sa fille, des serviteurs l’entouraient.
    – Qu’avez-vous, mon père ? s’écria

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