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Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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Éditorialiste à Europe 1.
    19 - Alors ministre de l’Équipement et du Logement.
    20 - Député de Toulouse depuis 1968, président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale.
    21 - Député de Seine-et-Marne depuis 1958.
    22 - Centre d’études et de recherches animé par Jean-Pierre Chevènement.
    23 - Jean Poperen, agrégé d’histoire, ancien membre du parti communiste qu’il quitte en 1956, milite à l’intérieur du mouvement « Tribune du communisme » avant de cofonder le PSU en 1960. Fondateur en 1967 du mouvement UGCS (Union des groupes et clubs socialistes), il adhère à ce titre au nouveau parti socialiste d’Alain Savary. Il est donc présent au congrès d’Épinay.

1972
    19 janvier
    C’est chaque jour la fête à Chaban. Presque toutes les semaines, Le Canard enchaîné y va de ses révélations. La presse court derrière lui et fait la danse du scalp autour de sa personne.
    Hier, c’était en lettres rouges : « Chaban : quatre ans sans payer d’impôts. » Documents à l’appui, on apprend que Chaban n’a pas payé d’impôts de 1967 à 1970. Toujours l’avoir fiscal... Bref, Chaban ne fraude pas, ne dissimule pas, ne fait rien de contraire à la loi : il ne paie pas d’impôts, voilà tout. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est assez pour que Matignon vacille sous les coups. Car les Français tordent le nez : avoir fiscal ou pas, eux paient leurs impôts. Ils supportent mal que le Premier ministre s’en dispense. C’est une sorte de mise à mort qui se déroule devant nos yeux, dont Chaban lui-même, d’ailleurs, ne me semble pas avoir pris conscience 1 .

    La prise de conscience a été lente, mais c’est chose faite. J’écris pendant qu’à la télévision Jacques Chaban-Delmas, après de trop longues hésitations, répond aux questions de Pierre Desgraupes sur sa fortune et son avoir fiscal. Dieu qu’il est emprunté, gêné, malhabile ! Déjà, sa voix est pratiquement insupportable, tant elle estnasillarde. Le propos de Chaban est pratiquement incompréhensible (comme l’a été il y a quelques jours la prestation ratée de Valéry Giscard d’Estaing tentant d’expliquer ce qu’était l’avoir fiscal), tant il paraît crispé, nerveux.
    On en est embarrassé pour lui. Le regarder est pénible.

    4 avril
    Déjeuner avec Jacques Chirac qui, parlant du référendum sur l’entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun, se fait une fois de plus, sans distance, le porte-parole du président de la République 2 . Je résume les axes de son propos :

    1. Le dessein de Georges Pompidou : réussir l’Europe à son profit, comme il l’a fait dans le domaine agricole. En Europe il n’y a personne de sa stature pour « faire le poids ». Ni Brandt, qui va être d’un jour à l’autre mis en minorité. Ni Heath, talonné par Wilson et l’opposition anglaise sur l’Europe. Ni les Italiens, trop gênés par leurs propres affaires. Alors, conclut Chirac, sur ce point, « c’est à lui de jouer, et il joue ».
    2. Il fera un référendum, s’il le faut, sur le rôle du président de la République. Mais, auparavant, il tient à ce premier référendum sur l’Europe. Pour plusieurs raisons : d’abord, présenter, contrairement au général de Gaulle, un référendum « pur », qui ne pose pas le problème du maintien au pouvoir du président de la République et qui ne puisse être attaqué ni constitutionnellement, ni techniquement ; ensuite pour dédouaner en quelque sorte l’image du référendum, considéré par certains comme obsolète depuis la mort du Général. Après, après seulement, si l’évolution des partis lui paraît inquiétante, il aura recours à un référendum sur le rôle du président de la République. Mais, selon toute probabilité, pas avant 1973. De toute façon, un « coup » de politique intérieure est subsidiaire, dans son esprit, par rapport à la route qui s’ouvre devant lui : la route d’Aix-la-Chapelle.

    Je note que les propos de Chirac rejoignent ce que me disait la semaine dernière François Mitterrand : l’orgueil de Pompidou estimmense. Il a choisi, pour se battre, un terrain précis : la politique internationale du général de Gaulle. Somptueuse revanche que celle de l’homme de Monboudif, le petit professeur de lettres « poussé » à l’ombre du grand homme !
    Chirac ajoute, convaincu : « Vous verrez, le XX e  siècle sera davantage le siècle de Pompidou

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