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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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une nouvelle discussion pénible avec un homme à qui il n’avait pas envie de pardonner et dont le retard ne faisait aujourd’hui que confirmer tout le mal qu’il avait toujours pensé de lui. Il n’avait plus de père et, d’une certaine manière, il n’en avait jamais eu. Le Bihan poussa jusqu’au petit promontoire rocheux au nord-ouest de la forteresse quand la détonation retentit.
    L’espace d’une seconde, l’idée de la balle perdue d’un chasseur lui traversa l’esprit. Mais l’illusion fut de courte durée. Bientôt, un nouveau coup de feu se fit entendre.
    Cette fois, l’impact de la balle se logea dans le mur, à quelques centimètres seulement du visage de Le Bihan. Le jeune homme se jeta à terre avant de basculer vers la pente de la montagne.
    Pan !
    Un nouveau coup de feu fut tiré quand il se laissait rouler le long de la pente. Il ne fallut que quelques secondes pour que son corps prenne de la vitesse et pas beaucoup plus longtemps pour qu’un gros arbre interrompe sa fuite.
    — Ouch ! lâcha l’historien.
    Le Bihan aurait voulu être plus discret, mais le choc avait été trop violent et lui avait arraché un cri de douleur. Il était repéré et les détonations reprirent.
    Il était incapable de dire si les coups de feu avaient été tirés dans la bonne direction et encore moins s’il avait été menacé. Il jeta un rapide coup d’oeil vers le haut et aperçut une silhouette blanchâtre. Étrange vision d’un fantôme surgissant en pleine journée ! S’agissait-il de son père costumé de manière ridicule ? Personne d’autre ne savait qu’il avait rendez-vous ce matin avec lui à Montségur. Cela ne pouvait donc être que lui ! Soudain, tout s’éclairait : son père avait appris qu’il savait à son sujet et à présent, il avait décidé de se débarrasser une fois pour toutes de son fils redevenu encombrant. Mais Le Bihan n’allait pas lui donner ce plaisir. Il bondit hors de son fourré pour reprendre sa course folle à flanc de montagne.
    — Aaahh !
    Une balle l’atteignit à l’épaule, mais ce n’était pas le moment de flancher. Il reprit sa fuite en jouant le tout pour le tout. Il savait que plus il prenait de la distance par rapport au sommet du pog, plus il s’éloignait de l’homme qui voulait le tuer. Avec la volonté farouche d’échapper à son bourreau, Le Bihan poursuivait son chemin en courant, sautant, glissant, roulant et en se rattrapant chaque fois aux branches et aux racines. Il n’y eut plus de coups de feu. Son père ne s’était pas risqué à le suivre dans sa course. Peut-être se disait-il que la blessure qu’il lui avait infligée serait fatale.
    « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. »
    Le jeune homme posa sa main sur son épaule et ressentit une forte douleur. Ce n’était pas le moment d’observer la gravité de la plaie. Il fallait continuer. En reprenant sa descente, il frissonna en se disant que son père avait peut-être cessé de tirer parce qu’il l’attendait en bas pour l’achever comme un gibier blessé qui tente la course de la dernière chance pour échapper à son chasseur. Il n’avait pas le choix, il devait encore aller plus vite. Il poursuivit sa descente en posant ses pieds tantôt dans les hautes herbes, tantôt dans la terre, tantôt sur la roche. Tout d’un coup, il sentit que plus rien n’assurait le pied qu’il venait de poser sur le sol. Il tenta de se retenir en agrippant une branche, mais celle-ci craqua d’un coup sec.
    Le Bihan tomba. Combien de temps dura la chute ? Il aurait été incapable de le dire, mais il avait l’impression qu’elle avait été très longue. Une seule chose était sûre, elle avait été interrompue par un terrible choc et puis par un grand trou noir.
    La première sensation dont il eut conscience fut le chant d’un oiseau et puis la présence réconfortante de la lumière qui s’insinuait peu à peu entre ses paupières, à mesure que celles-ci s’ouvraient. Le Bihan regarda autour de lui. Il était au beau milieu d’un gros buisson de buis. Il avait mal partout, mais ses membres paraissaient répondre à ses injonctions. Mains, bras, jambes, cou... C’était un miracle, rien ne paraissait cassé. Il regarda un instant derrière lui et puis se ravisa. Il préférait ne pas savoir d’où il était tombé. Une forte douleur à l’épaule vint lui rappeler sa blessure. Son pull était déchiré et le sang avait déjà

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