Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
Vom Netzwerk:
séché. La lésion ressemblait plus à une grosse éraflure qu’à une plaie profonde. Il avait eu de la chance. Il se releva et fit quelques pas hésitants en se tenant aux branches pour ne pas tomber. Il n’était plus très loin de la route. Il apercevait même sa chère 2CV. Rejoindre au plus vite son véhicule devint son idée fixe, son unique chance de salut. Il recommença à hâter le pas et buta contre un objet dur. Il manqua à nouveau de tomber, mais réussit à retrouver son équilibre. Machinalement, il se retourna pour jeter un coup d’oeil à ce tronc d’arbre qui avait manqué de le faire trébucher et ce qu’il vit alors lui arracha un cri d’effroi.
    — Nooon !
    Il fit un pas en arrière pour observer le fameux objet. Il s’agissait d’un homme d’une cinquantaine d’années dont la tête avait été coupée. Le Bihan sentit une irrépressible nausée l’envahir et commença à vomir. Ce qu’il avait vu était insoutenable et pourtant il savait qu’il lui fallait absolument se retourner encore une fois. Le corps était décapité, mais il portait des vêtements qui lui semblaient familiers. Il avait vu récemment cette chemise à petits carreaux. Dépassant son dégoût, il leva lentement la manche de son bras gauche et découvrit le dessin d’une fleur de lis.
    — Papa !
    Le jeune homme eut un mouvement de recul et sentit que son estomac se soulevait à nouveau. Cette fois, il tomba à genoux avant de recommencer à vomir.

 
    41
    Deux moines s’affairaient dans le jardin aux herbes aromatiques de l’abbaye. Ils soignaient les plans de menthe, de sauge, de mélisse et de thym avec la minutie de l’horloger qui entretient une mécanique ancienne. Quand ils virent passer le laïc à leur hauteur, ils le saluèrent silencieusement, d’une simple inclinaison de la tête, qu’il leur rendit respectueusement. L’homme se dirigea d’abord dans le conversorum, puis dans le refectorum mais sans trouver ce qu’il cherchait. Il jeta encore un coup d’oeil au scriptorium et finit par gagner le cloître. Cette partie de l’abbaye datait du douzième siècle et révélait la richesse passée de cette vénérable institution dont la fondation remontait à la fin du onzième siècle. À la grande époque, plus de trois cents frères convers vivaient et travaillaient dans ces murs. Aujourd’hui, l’abbaye n’était plus que le reflet de ce qu’elle avait été. Mais les délicates colonnettes de marbre coiffées de leurs chapiteaux sculptés en feuilles de lierre et de chêne rappelaient les fastes de jadis. L’homme jeta un coup d’oeil autour de lui et s’assura qu’aucun moine ne le voyait. Il courut au milieu du jardin planté de quelques cyprès et souleva une plaque de fonte brunâtre que l’on devinait à peine dans le sol. Il s’engouffra dans le trou et descendit les quelques marches en refermant vite la plaque.
    — Bon Homme ? murmura-t-il en allumant sa torche.
    — Oui, Parfait, je suis là !
    L’homme était à genoux au fond de cette pièce basse de plafonds qui avait dû jadis faire office de citerne souterraine. Contre le mur étaient entreposés des caisses et de grands sacs de toile. Il se releva d’un coup, comme un enfant pris en flagrant délit de vol de confiture dans l’armoire familiale.
    — Que fais-tu ici ?
    — C’est que... répondit l’homme sans réussir à dissimuler son trouble. Je voulais prendre des étendards et...
    — Pas de mensonge ! le coupa l’autre homme. Tu sais que nous devons éviter de venir dans cet endroit et surtout ne jamais y venir en journée. Aurais-tu oublié nos usages les plus élémentaires ?
    — Non, Parfait. C’est que je voulais aller les porter sur le pog et...
    Mais l’homme ne l’écoutait pas. Il dirigea son faisceau lumineux vers l’endroit où était agenouillé son compagnon, quelques instants plus tôt.
    — Laisse-moi voir ! dit-il en s’approchant.
    — Non ! s’exclama l’autre. Non, soyez un bon Parfait et ayez confiance. J’ai agi pour le bien de la communauté.
    Déjà le Parfait avait commencé à remuer la terre encore fraîche à cet endroit de la citerne. L’autre ne savait comment réagir.
    — Je vous en supplie ! Vous savez que j’agis toujours pour le bien de notre Ordre !
    Comme il essayait de le convaincre, il l’avait saisi par l’épaule pour l’empêcher de continuer à creuser. L’autre se retourna, le poussa violemment en arrière au point de le

Weitere Kostenlose Bücher