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Catherine des grands chemins

Catherine des grands chemins

Titel: Catherine des grands chemins Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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mais il tirait à sa fin. Elle reconnut Gauthier dans la mêlée, combattant auprès d'un grand Ecossais blond. Autour d'eux une dizaine de soldats des Hautes Terres s'escrimaient vigoureusement : Mac Laren et ses hommes ! La joie dilata le cœur de la jeune femme.
    — Dieu soit loué ! Il les a retrouvés !
    Longeant le bord de la rivière où les orpailleurs, stupéfaits et terrifiés, regardaient, dans l'eau jusqu'à mi- cuisses, elle rejoignit Frère Etienne et Sara qui s'étaient garés de leur mieux près d'un mur en ruine. Sara bondit sur la jeune femme comme une tigresse qui retrouve son petit, l'embrassa à l'étouffer sans cesser de sangloter, puis, de toute sa force, lui appliqua une gifle retentissante.
    — Espèce de folle ! Tu veux donc me faire mourir de chagrin.
    Sous le coup, Catherine chancela et porta la main à sa joue. Elle était brûlante mais déjà Sara se jetait à ses pieds en demandant pardon, versant des torrents de larmes qui donnaient la juste mesure de sa peur passée. Catherine la releva et la tint serrée contre elle, caressant d'une main la tête de la pauvre femme. Mais son regard croisa fièrement celui de Frère Étienne.

    — J'ai tué un homme, mon Père... et je ne le regrette pas !
    — Qui donc le regretterait ? soupira le moine. Je dirai ma prochaine messe pour l'âme de ce mécréant, si toutefois une messe peut quelque chose pour un esprit si noir ! Quant à vous, je vous donne l'absolution.
    La bataille tirait à sa fin. Les gardes de la rivière gisaient maintenant tous sur la neige, blessés ou morts, et Mac Laren rassemblait ses hommes. Gauthier sauta de cheval et vint vers Catherine, les yeux brillant de joie.
    — Vous n'avez rien, dame Catherine ? Par Odin, j'ai cru que je rêvais quand j'ai aperçu un petit Écossais blond qui sautait à la gorge de cette grande brute noire. Mais vous êtes vivante, bien vivante !
    Dans sa joie, il l'avait prise aux épaules et la secouait sans trop se soucier de ses forces, luttant contre l'envie terrible qui lui venait de l'écraser contre lui et de l'embrasser. Mais, soudain, entre ses mains, Catherine se fit molle. Une sensation de brûlure à l'épaule était la seule chose qu'elle sentit encore de tout son corps devenu étrangement inconsistant. Sa tête se mit à tourner tandis qu'un voile noir obscurcissait le jour. Les oreilles bourdonnantes, elle entendit encore une voix qui grondait.
    — Espèce d'idiot, regarde le sang sous ta main gauche ! Tu vois bien qu'elle est blessée !
    Catherine sentit qu'on la lâchait brusquement puis ne sentit plus rien du tout. Dans l'ardeur de la bataille, tout à l'heure, elle ne s'était même pas aperçue qu'une lame s'enfonçait dans son épaule ! Ce bienheureux
    évanouissement
    lui
    épargna
    une
    angoisse
    supplémentaire. Tandis que Gauthier l'enlevait dans ses bras et la déposait sur le cou de son cheval, Mac Laren se haussait sur ses étriers.
    — Il vaut mieux ne pas s'attarder ici, dit-il. J'aperçois une troupe nombreuse qui sort de l'abbaye. Dans un moment nous aurons sur le dos tous les soldats de l'abbé. Filons !
    — Mais elle a besoin de soins, s'écria Sara.

    — On les lui donnera plus tard. Pour le moment, il faut gagner le large. Montez en croupe de deux de mes hommes, vous la servante et vous le moine. En avant !
    Deux robustes Écossais se chargèrent de Sara et de Frère Étienne, puis, au grand galop, poursuivie par les imprécations des hommes d'armes qui accouraient, traînant arcs et arbalètes, la troupe de Ian Mac Laren s'éloigna d'Aurillac. Quelques flèches et quelques carreaux vinrent siffler autour d'eux, mais sans atteindre personne. Le rire du lieutenant de Kennedy éclata comme un coup de tonnerre.
    — Des soldats de moines, ça ne vaut pas plus que des nonnes casquées ! Ils savent mieux égrener les patenôtres et trousser les filles que bander un arc !
    La blessure de Catherine n'était pas grave. Une lame mince avait pénétré d'un pouce dans son épaule. Elle avait saigné assez abondamment, mais ce n'était pas très douloureux. Son épaule et son bras étaient engourdis, pesaient comme plomb, mais elle avait très rapidement repris conscience, au vent de la course. Dès que Mac Laren avait jugé qu'ils étaient assez éloignés, il avait ordonné une halte. Tandis que ses hommes buvaient un coup et mangeaient un morceau, Sara avait emmené la jeune femme à l'écart pour la soigner.
    Ses mains habiles avaient eu tôt fait de

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