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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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Afghanistan et dans la Corne de l’Afrique. Nous avions fait partie de la mission qui avait sauvé le capitaine Richard Phillips des pirates somaliens. Il avait été capturé sur son porte-conteneurs, le Maersk Alabama, en 2009. Et j’avais déjà été envoyé au Pakistan. D’un point de vue tactique, cette opération ressemblait à des centaines d’autres ; devant l’Histoire, j’espérais quelle allait être très différente.
    Un grand calme s’est emparé de moi dès que j’ai saisi la corde lisse. Tous les membres de la mission avaient déjà entendu ce signal – « une minute ! » – des centaines de fois. Rien de différent à ce stade. Depuis la porte de l’hélicoptère, j’essaie de reconnaître les repères que j’ai étudiés sur les images satellites du secteur, pendant nos semaines d’entraînement. N’étant relié à l’appareil par aucune attache de sécurité, mon coéquipier Walt me retient par la boucle en nylon de mon gilet pare-balles. Les autres se massent près de l’ouverture, dans mon dos, prêts à me suivre. Mon coéquipier de droite voit le second hélicoptère se diriger vers sa zone d’atterrissage.
    Dès le mur d’enceinte sud franchi, l’appareil se cabre pour se mettre en vol stationnaire au-dessus de notre point de chute. Dix mètres plus bas, des draps claquent sur une corde à linge. Des tapis mis à sécher se couvrent de poussière et de terre sous le vent des rotors. Des débris tourbillonnent dans la cour et, dans un enclos voisin, chèvres et vaches s’affolent, terrorisées par l’hélicoptère.
    Je concentre mon attention sur le sol, et je constate que nous sommes encore au-dessus du bâtiment annexe. Les embardées de l’hélicoptère indiquent que le pilote a du mal à le stabiliser. L’appareil oscille entre le toit de l’annexe et un coin encombré de la cour. Je jette un coup d’œil au chef de bord ; il a le micro collé à la bouche et donne des directives au pilote.
    L’hélicoptère se cabre, essaie de trouver assez d’air pour se stabiliser correctement. Les oscillations ne sont pas violentes, mais il est clair quelles sont involontaires. L’homme aux commandes se bat pour contrôler son assiette. Quelque chose ne colle pas. Les pilotes ont pourtant accompli tant de missions semblables que se mettre en vol stationnaire au-dessus d’un point précis est aussi simple pour eux que de garer une voiture.
    Scrutant toujours les bâtiments au-dessous, j’envisage de jeter la corde pour nous sortir de l’appareil instable. C’est risqué, je le sais, mais rejoindre le sol est impératif. Je ne peux strictement rien faire tant que je reste à la porte de l’hélicoptère. Je n’ai besoin que d’une chose : un endroit dégagé où lancer la corde.
    L’endroit dégagé ne se présente pas.
    Soudain j’entends à la radio : « On vire, on vire ! » Cela signifie que l’approche prévue, la descente à la corde lisse à l’intérieur du périmètre, est annulée. Nous allons décrire un cercle vers le sud, atterrir et donner l’assaut depuis l’extérieur du mur d’enceinte. Cette approche retardera l’attaque et donnera le temps aux occupants de la résidence de s’armer.
    Mon cœur se serre.
    Tout s’est parfaitement déroulé jusqu’à l’appel « une minute ! ». Nous avons échappé aux radars et aux missiles anti-aériens pakistanais, et nous sommes arrivés sur zone sans avoir été détectés. Et déjà l’assaut dérape. Nous avons prévu cette variante dans notre plan B. Mais si notre cible se trouve bien à l’intérieur de la résidence, la surprise jouant un rôle majeur, notre avantage vient de disparaître.
    L’hélicoptère tente de s’élever pour échapper à son surplace chaotique et pivote brutalement à droite à quatre-vingt-dix degrés. Je sens la queue fouetter l’air vers la gauche. Surpris, je cherche à me retenir pour ne pas glisser hors de l’hélico.
    Je glisse. J’ai une seconde de panique. Je lâche la corde pour reculer dans la cabine, mais mes coéquipiers sont massés tout autour de moi. Je n’ai aucune place pour manœuvrer. Je sens la main de Walt se resserrer sur la boucle de mon gilet, tandis que l’hélicoptère entame sa descente. Son autre main s’agrippe au gilet du sniper. Je me tiens en arrière autant que possible. Walt me tire de toutes ses forces contre lui pour me maintenir à l’intérieur.
    Bon Dieu de merde, on est foutus, je pense.
    Le virage violent

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