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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Johnson, devant les caméras déchaînées. Il n'a pas dû s'y prêter avec beaucoup plus de bonne grâce qu'il n'en avait mis à serrer la main de Giraud à Casablanca sur l'injonction de Roosevelt.

    « Le comité auquel vous pensez »
    Conseil du 10 mai 1967.
    L'imagination fertile d'Edgar Faure l'a conduit à un faux pas : « Lors de notre dernière réunion à Bruxelles, nous avons eu un échange de vues à propos de la mise sur pied d'un comité qui, auprès de la Commission, l'assisterait dans la gestion du marché agricole.
    GdG (réagit vivement). — L'assisterait ? Qu'entendez-vous par là ? Le comité auquel vous pensez ne pourra jouer son rôle auprès de la Commission que s'il est en dehors d'elle, s'il est auprès desreprésentants permanents, et qu'il n'est pas coiffé par la Commission.
    Couve. — Il serait sans précédent et inconcevable que ces hauts fonctionnaires puissent se réunir sous la présidence de la Commission, puisque, à Bruxelles, c'est leur gouvernement qu'ils représentent.
    GdG. — Cela va de soi.
    Edgar Faure. — Je prends acte. »
    Il paraît clair qu'Edgar Faure a voulu faire aboutir, à sa façon accommodante, une idée dont il était d'autant plus fier qu'elle était acceptée avec empressement par nos partenaires, puisqu'elle allait dans le sens de la plus grande pente ; mais il est victime de la vigilance du Général.

    « Votre observation est prématurée »
    Conseil du 21 juin 1967.
    La Commission, ce sont des hommes, et puisqu'il y a désormais une commission unique des trois communautés, le renouvellement est général : le gouvernement français doit nommer les trois membres auxquels il a droit. Pompidou propose un renouvellement général, mais, pour l'un des postes, différé : il s'agit de Rochereau, ancien ministre de l'Agriculture, qui sera candidat au Sénat dans trois mois. Les deux membres nouveaux à nommer immédiatement seraient Raymond Barre et Jean-François Deniau, remplaçant Marjolin et Roger Reynaud 2 .
    Schumann (fidèle aux liens de la démocratie chrétienne) : « Il est dommage de se priver des services de Reynaud. Ne pourrait-on pas prévoir d'ores et déjà qu'il succéderait à Rochereau ?
    GdG (hostile par méthode aux nominations anticipées). — Je note votre observation, mais elle est prématurée.
    Jeanneney. — Je me félicite du choix de Raymond Barre. C'est un gaulliste sûr et un économiste de premier ordre. Je suis convaincu qu'il aura dans la Commission autant d'autorité morale que Marjolin. »

    « Nous avons ressenti un véritable progrès vers nous de la politique allemande »
    Conseil du 9 août 1967.
    Couve rend compte du voyage du Général en Allemagne, les 12 et 13 juillet : « Il a confirmé le changement très positif par rapport au gouvernement Erhard. Ils sont très ouverts, très coopératifs. Ilsapprouvent les ouvertures que nous avons faites vers l'Est et voudraient nous accompagner dans cette voie. Cette politique va être encouragée par l'accord qu'ils mettent au point avec la Tchécoslovaquie. Brandt s'apprête à se rendre en Roumanie.
    GdG. — Ils s'aperçoivent qu'ils ont toutes les raisons de marcher, comme nous, vers la détente avec l'Est, pour autant qu'ils peuvent. Cela peut donner une réalité à l'Europe des Six. Au point de vue politique, elle se découvre dans les rapports pratiques avec l'Est. »

    Conseil du 7 février 1968.
    Couve : « Les relations franco-allemandes ont une nouvelle fois failli être victimes d'une dépêche 3 . L'agence DPA a rapporté des propos insultants que Brandt aurait tenus lors d'une réunion électorale, à l'égard du général de Gaulle : "assoiffé de pouvoir", etc. Nous avons attendu le démenti, qui est venu tard, et de la part non du gouvernement fédéral, mais du parti social-démocrate. Ensuite seulement, le service de presse fédéral a donné des propos une version différente, que des enregistrements confirment. Nous avons réagi ; j'ai convoqué l'ambassadeur. L'agence de presse s'est excusée. L'incident a mis l'accent sur des divergences de la politique allemande.
    GdG. — C'est bien mal tombé. Est-ce que c'est tombé exprès en ce moment, où nous préparons notre réunion franco-allemande semestrielle ? Je n'en sais rien. Le démenti a mis bien du temps à venir. Mais enfin, c'est réglé, nous n'insistons pas. Leur politique intérieure a des méandres difficiles à suivre. Tout cela résulte d'une situation qui n'est pas commode. Nous avons

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