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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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1998), complétait le dossier paru dans cet hebdomadaire la semaine précédente, et qui faisait connaître au grand public trois textes de 1940 où de Gaulle condamnait la législation antisémite de Vichy et la disait nulle et non avenue comme « tout ce qui a été faussement fait au nom de la France depuis le 23 juin » (message du 15 novembre à l'American Jewish Congress). L'un de ces trois documents, une lettre, datée du 22 août 1940, du Général à Albert Cohen, futur auteur de Belle du seigneur, avait été déniché par ma fille Christel dans les archives de l'écrivain. Elle est reproduite dans le tome 12 des Lettres, notes et carnets de De Gaulle, p. 289. Je remarque que le même mot de persécution y est employé : la France victorieuse fera « justice des torts portés aux collectivités victimes de la domination hitlérienne, et, entre autres, aux communautés juives qui, dans les pays momentanément soumis à l'Allemagne, sont malheureusement en butte à l'intolérance et aux persécutions ».
    La vraie question, sur tous ces textes, est de savoir pourquoi ils ont été obstinément occultés.

Chapitre 4
    « ON NE PEUT PLUS FONDER LE SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL SUR LE DOLLAR ET SUR LA LIVRE »
    À l'automne 1967 éclate la crise du dollar. Mais le Général nous avait déjà prévenus lors du Conseil du 6 octobre 1966.
    GdG : « La dévaluation du dollar est inéluctable. Les Américains n'y échapperont pas, du fait de la persistance du déficit de leur balance des paiements. Un jour ou l'autre, ils devront mettre fin à la convertibilité du dollar en or. Cette hypocrisie prendra fin. »

    « Il va y avoir des secousses »
    Conseil du 4 janvier 1968.
    La dévaluation de la livre a démontré aux yeux de tous la fragilité d'un système monétaire international qui ne repose plus que sur le dollar, lequel ne respecte pas les règles que devrait lui imposer sa responsabilité de monnaie de réserve, sa « convertibilité ».
    Debré : « Le déficit de la balance des paiements américaine s'aggrave. Le Congrès réclame un programme de défense du dollar, mais ne vote pas les mesures fiscales proposées par Johnson pour le défendre. Les Américains instituent un contrôle des changes larvé. Ils vont faire pression pour des droits de tirage spéciaux. Nous allons essuyer les conséquences de leur déflation, après avoir subi celles de leur inflation.
    Pompidou. — En prenant ces mesures, ils reconnaissent leurs torts. C'est leur système qui nous inonde de dollars. Le résultat, c'est que nous allons devoir cette année réanimer l'économie.
    GdG. — Les Américains ont pris des mesures, mais elles sont insuffisantes. Il va y avoir des secousses, contre lesquelles il faudra nous prémunir. Tout cela révèle l'infirmité du système monétaire international. La Grande-Bretagne et les États-Unis ne prennent pas les moyens de leurs responsabilités planétaires. Nous devons nous concerter avec la République fédérale ; il y a une solidarité franco-allemande dans cette circonstance, et il nous faut la maintenir et la manifester. Pour ce qui nous regarde, nous devrons prendre des mesures internes de relance. Il faut s'employer à accélérer l'activité. »

    « Où est la confiance aujourd'hui ? Sur quoi l'établir demain ? »
    Conseil du 20 mars 1968.
    La crise monétaire bat son plein.
    Debré : « C'est la fuite devant le dollar. Les détenteurs de capitaux se reportent sur l'or, sur les devises européennes, dont ils font des achats massifs. Seule la pression politique des États-Unis empêche le Japon, l'Allemagne, l'Italie de vendre leurs dollars. En juin 67, les mouvements ont pris une telle ampleur, que l'on a fait régner le plus grand secret sur ce qui se passait. Mais la dévaluation de la livre a tout révélé.
    « Du coup, les États-Unis, avec le soutien des banques centrales, ont supprimé en pratique la convertibilité du dollar en or, tout en la maintenant en théorie 1 . Les apparences sont sauves, mais le lien entre l'or et le dollar n'est plus établi. Le pool de l'or des sept grandes banques centrales a été dissous, il n'y a plus de marché officiel de l'or.
    « Que faire ? La position française a été définie en 1965 par le général de Gaulle. Il s'agit de revenir à une solution internationale rationnelle, du type de celle qui avait été instaurée à Bretton Woods, en tenant compte de l'évolution. Les États-Unis veulent la démonétisation de l'or et

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