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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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les Nations Unies, est passé par Paris. « Tout en affirmant sa volonté de paix, et sans exclure que les Quatre puissent jouer un rôle dans l'intérêt de la paix, il a pris une position très dure quant au retrait des Israéliens. C'est à l'ensemble de la politique des États-Unis qu'il s'en est violemment pris. En fait, les Russes sont dans l'embarras. Et les Chinois, en faisant exploser leur première bombe thermonucléaire, ajoutent à leur embarras.
    GdG. — Kossyguine est engagé dans une opération colossale qui embrasse le monde entier. Il est rassis dans ses jugements, pas excité, mais très déterminé en face des Américains. Il nous a informés à l'avance de sa position aux Nations Unies. Il nous a prévenus du refus qu'il opposerait à l'invitation de Johnson de venir le voir à Washington 7 . En réalité, le fait de la guerre s'étend sur le monde. L'origine, la cause, c'est l'intervention américaine au Vietnam, une intervention massive et sanglante, mais inévitablement stérile.
    « C'est d'elle qu'est sortie la secousse de la bombe H en Chine 8 , et l'accélération des armements chinois. C'est d'ellequ'est née la crise du Proche-Orient, les Israéliens ayant misé sur les Américains et les Arabes sur les Russes.
    « Pour nous, nous avons pris fermement position contre l'intervention américaine au Vietnam et contre la guerre au Proche-Orient. Nous avons donné tort aux Israéliens, qui ont ouvert les hostilités. Nous tenons pour nuls et non avenus les résultats militairement obtenus sur place. Faute de quoi, si l'on avalise ces actes de guerre, on va à la guerre mondiale.
    « Quant à un arrangement pacifique au Proche-Orient, il ne deviendra possible qu'au prix de l'événement mondial que sera la fin de la guerre au Vietnam par le départ des Américains. Alors, nous participerons activement à un accord des Quatre sur un règlement de paix au Proche-Orient. Pour ménager cette éventualité, nous devons nous garder de tous entraînements idéologiques ou sentimentaux. C'est ce que notre représentant dira aux Nations Unies pour situer le problème sur son vrai terrain. Et je serais surpris que cette position ne recueille pas un assentiment général. »

    « Je crois de toute mon âme à la nécessité de garder les mains libres »
    Conseil du 5 juillet 1967.
    Mais force est bien de constater, la semaine suivante, que les États-Unis ont réussi à sauver leur mise à l'Assemblée générale de l'ONU. Israël n'y a pas été clairement condamné, sauf pour l'annexion de Jérusalem. Le Président Johnson et Kossyguine se sont finalement rencontrés, ni à New York ni à Washington, mais à mi-chemin, en terrain quasi neutre, dans une université du New Jersey. Les conversations ont été aussi longues qu'infructueuses.
    GdG : « Une nouvelle fois, nous constatons l'impuissance de l'ONU. Elle n'a adopté ni l'une ni l'autre des deux résolutions présentées. Mais même si la résolution yougoslave 9 , que nous avons soutenue, avait été votée, cela n'aurait rien changé. Les Israéliens n'auraient pas obtempéré.
    « Quant à nous, nous avons pris une position conforme à ce que nous avions dit dans le secret de nos entretiens avec les uns et les autres.
    « L'état de guerre continue. Un règlement direct entre les adversairesest hors de question. Certes, le roi de Jordanie, victime directe, et le plus convenable en même temps, ne refuserait pas, à l'échéance, une conversation avec Israël, mais il est dépassé.
    « La tension internationale va donc se prolonger très longtemps.
    « Kossyguine nous a vu à son retour des États-Unis, comme il l'avait fait à l'aller. À propos des grands sujets — Vietnam et Moyen-Orient — lui et Johnson ne se sont mis d'accord sur rien. Ils se mettront cependant sans doute d'accord pour intervenir ensemble sur le seul sujet où ils ont un intérêt commun : la non-prolifération atomique. Au moins se sont-ils convaincus l'un l'autre qu'ils ne veulent pas se faire la guerre.
    « Je crois de toute mon âme à la nécessité, pour nous Français, de garder les mains libres et de nous en tenir à des positions simples. On ne fait pas la guerre. On respecte le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Pour le reste, nous devons être prêts. »

    « Peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur »
    Le 27 novembre 1967, dans sa conférence de presse, il reviendra longuement sur cette crise.
    Beaucoup n'en retiennent que trois

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