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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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les États-Unis et la Grande-Bretagne doivent absolument rétablir leur balance des paiements. La Grande-Bretagne a commencé et elle n'est pas dans une mauvaise voie. Les États-Unis ne sont pas encore passés aux actes.
    « Il faut essayer de dégager une position commune des Six.
    « À l'égard des empiétements actuels — je veux parler du Kennedy Round — nous agirons selon nos intérêts, c'est la seule façon de ne pas nous tromper. »

    Debré : « Une soumission aux États-Unis totale et humiliante »
    Conseil du 3 avril 1968.
    Debré : « Les Américains sont arrivés à la réunion de Stockholm avec pour objectif d'en faire une étape vers la démonétisation de l'or, c'est-à-dire d'aller vers une zone dollar universelle. J'ai plaidé la discipline des monnaies. On ne m'a répondu que par le silence. Je me suis trouvé abandonné par nos partenaires européens. La soumission des délégués étrangers aux Etats-Unis a été totale et humiliante.
    GdG. — Notre position politique est à la fois excellente et difficile. Excellente, car tout le monde voit bien qu'il n'y a que l'or ou le dollar ; il y a une prise de conscience. Difficile, parce que le système est vicié par la subordination aux Américains, consentie par tous nos partenaires. »
    Mais pour lui, ce n'est pas une information.
    1 Le Président Nixon supprimera officiellement, le 15 août 1971, la convertibilité du dollar en or, suspendue en fait trois ans plus tôt.

Chapitre 5
    « QUAND ON EST POLONAIS ON A FOI DANS LA FRANCE »
    Juin 1967.
    Le Général m'avait désigné, pour l'accompagner dans sa visite d'État en Pologne, à la place de Couve de Murville obligé de rester à Paris à cause de la gravité de la crise entre Israël et les pays arabes. Puis, cette crise débouchant sur la guerre des Six Jours, le Général à son tour a renoncé au voyage polonais, qui a été reporté en septembre.
    Août 1967.
    Pour ce voyage normal, Couve entend revenir à la normale : il accompagnera le Général. Or, pour une raison que j'ignore, le Général, bousculant la tradition, décide que je ferai aussi partie du voyage, le premier qui le conduise dans une « démocratie populaire ». Couve s'incline de fort mauvaise humeur.
    C'est la première et la dernière fois que le Général se fait accompagner en visite officielle par deux ministres. Couve tient à ce privilège. Il a obligé le malheureux Billotte, présent en Côte des Somalis et en Calédonie, à prendre des avions de lignes étrangères et à passer par l'Afrique du Sud et l'Australie pour se rendre de Djibouti à Nouméa, alors qu'il suppliait qu'on lui permît de rester dans l'avion à Phnom Penh. Le Général, saisi par Billotte, avait arbitré en faveur de Couve. C'est cette ténacité, dans les petites choses comme dans les grandes, qui avait fait de Couve, selon le Général, « le meilleur ministre des Affaires étrangères depuis Vergennes ».
    Pompidou a respecté la même règle. En revanche, à partir de Giscard, les Présidents ont pris l'habitude de se faire accompagner par plusieurs ministres, même dans leurs visites officielles.

    « Les Polonais sont meilleurs musiciens que nous »
    Salon doré, 1 er septembre 1967.
    J'ai demandé audience au Général pour préparer les conversations que, comme ministre de l'Éducation nationale, je vais naturellement avoir avec mon homologue polonais ; et surtout celles que je vais avoir au Québec avec le Premier ministre Daniel Johnson, puisque je quitterai le Général, avant la fin de sa visite enPologne, pour essayer d'apporter des suites concrètes au « Vive le Québec libre! » 1 .
    AP : « La situation du français en Pologne n'est pas brillante. Il n'y a plus qu'un jeune Polonais sur cinq qui apprenne le français à l'école. Évidemment, la situation du polonais en France est marginale et les Polonais en prennent prétexte pour ne rien faire en faveur du français.
    GdG. — Vous devriez demander au moins l'égalité avec l'anglais et l'allemand ! Il n'y a aucune raison pour que nous soyons si loin derrière. (Un silence.) Je sais bien que nous ne pouvons pas rattraper tout de suite la place écrasante que le français avait autrefois dans le pays. » (Sa voix exprime plus que de la tristesse : une véritable souffrance, comme chaque fois qu'il se heurte à une manifestation du déclin français.)
    Il reprend : « Il faudrait voir comment nous pourrions lever les obstacles. Ne peut-on pas faire des efforts dans

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