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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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des mesures énergiques. Par exemple, supprimer la publicité mensongère qui pousse artificiellement à la consommation. Voilà une loi qui sera facilement votée. »
    « L'opium de l'inflation » : l'expression lui est revenue à plusieurs reprises 1 ; signe chez lui d'une rumination. Pourquoi n' a-t-il pas contré le propos de Giscard présentant l'inflation moins comme un fait réel, que comme un fantasme subjectif ? Pas plus qu'il n'a commenté la conclusion de Pompidou. Il a posé sa propre banderille : « Il faut élaborer un plan d'ensemble. » Et c'est tout. Attend-il son heure ?

    « Il est fâcheux de légaliser un supplément de déficit »
    Au Conseil du 15 mai 1963, Giscard présente un collectif budgétaire qui, comme tous les collectifs, fait quelques ministres heureux (mais muets) et pas mal de mécontents (qui tiennent à le faire savoir bruyamment). Pisani, découvrant une disposition qui met en cause le PMU, est le premier sur la brèche :
    « Je suis ravi d'apprendre dans ces circonstances que le ministre des Finances s'intéresse au PMU, dont je suis le tuteur. »
    Le Général, lui, a un souci plus grave : « Il est fâcheux de légaliser un supplément de déficit. Pourquoi serait-il admis qu'on doive augmenter l'impasse de 232 millions ? On ne sait pas ce que rapporteront les impôts. »
    Foyer proteste à son tour : « C'est une des attributions essentielles de la Chancellerie, depuis Hugues du Puiset, chancelier de Philippe-Auguste, que de connaître de tous les textes de droit privé ou pénal. De telles dispositions figurent dans ce texte ; je n'en ai pas pris connaissance. J'aurais des observations de fond.
    Pompidou (bourru). — Je veux bien, à une condition : c'est que vos observations ou amendements aboutissent en trois jours. »
    Il n' aime pas que des gaullistes mettent des bâtons dans les roues. Il l'admet davantage quand il s'agit de non-gaullistes, comme Giscard ou Pisani. Dans notre système, il n'est pas bon de provenirde la formation principale, dont on attend un soutien inconditionnel. Les marginaux ont plus de prix.
    Le Général a-t-il senti Foyer heurté par le rudoiement de Pompidou ? Il vole à son secours : « Il est légitime que vous interveniez pour faire valoir vos responsabilités. Mais ce projet de loi n'est pas encore déposé. Il est possible d'en aménager la rédaction sans en empêcher l' aboutissement. »
    Frey proteste contre le fait qu'on ne permet pas aux départements et aux communes d'emprunter assez pour réparer leurs routes.
    Il est lâché par Pompidou : « La France a déjà consacré beaucoup trop de ressources à ses routes départementales et communales, au détriment du réseau principal. »
    Pisani revient à la charge : « Ma surprise atteint à la stupéfaction, quand je vois que ce collectif comporte des dispositions sur la comptabilité, où les Eaux et Forêts ne vont pas se retrouver. Les ministres n'ont plus aucune compétence ! Cinq correspondances de moi à M. le ministre des Finances n'ont jamais reçu de réponse. »
    Le Général veut le ramener au sujet : « On comprend que vous attendiez ces réponses. Mais pourquoi voulez-vous trouver ces réponses dans le collectif ?
    Pisani. — Mais quand ? Rien n'est jamais possible ! Dans la loi de finances, jamais ! Ni dans le collectif ! On a toujours tort ! »

    « Vous êtes nombreux à crier misère »
    Pompidou essaie de calmer le jeu : « Il ne faut pas exagérer. Le collectif est élaboré avec une extrême rapidité. Il n'est pas anormal que le Conseil soit, pour les ministres, l'occasion de faire valoir leurs points de vue. Autant M. Foyer a raison de protester s'il n'est pas consulté sur un texte de sa compétence, et autant M. Pisani avait raison pour le PMU qui le touche directement, autant je ne crois pas qu'on puisse faire droit à toutes ses revendications à l'occasion d'un collectif exceptionnel comme celui-là.
    Pisani. — Mais à quel moment ? Ce n'est jamais le moment !
    GdG. — Vous êtes nombreux à crier misère. Mais le premier principe d'un gouvernement digne de ce nom, c'est la solidarité. On ne fait rien de grand, sans consentir des sacrifices. À commencer par les sacrifices budgétaires.
    Grandval 2 (intervenant trop tard pour avoir ses chances). — Mon ministère est pauvre : on n'a plus de timbres pour les lettres.
    GdG. — Eh bien, vous ferez ainsi des économies de secrétaires ; elles n'auront pas de lettres à timbrer. »
    Que dire après une

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