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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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dernière mise au point du texte sur les comités d'entreprise.
    Giscard soulève la question du secret professionnel. « Les appréhensions du patronat sont très vives. C'est le problème essentiel de la participation qui se joue là.
    Pompidou. — C'est une affaire de rédaction. Il faut évidemment protéger les procédés de fabrication. »

    Après le Conseil du 21 avril 1965.
    AP : « Alors, j'annonce le dépôt du projet de loi sur les comités d'entreprise et j'explique son économie ?
    GdG. — Naturellement, c'est important. Sur la question du secret (il veille à être précis), vous pourrez dire que, pour assurer l'information la plus large possible du comité sans compromettre la bonne marche de l'entreprise, les membres seront astreints, outre le respect du secret professionnel pour les procédés de fabrication, à une obligation de discrétion pour les informations de nature confidentielle qui leur seront données. »
    Il a tenu compte de l'objection de Giscard. Sur le chemin de la participation, il avance, mais à pas comptés.

V
    «NOS RAPPORTS AVEC LE TIERS-MONDE DOIVENT DEVENIR UN MODÈLE »

Chapitre 1
    « L'ONU NOUS AIME PARCE QUE LE TIERS-MONDE NOUS AIME »
    Petit Matignon, 18 janvier 1963.
    Roger Seydoux est venu me persuader de « changer les idées du Général » à propos de l' ONU : « La position de la France s'est métamorphosée en six mois. Tant qu'on nous soupçonnait de ne pas vouloir mettre fin à la guerre d'Algérie, on nous exécrait. Nous étions le bouc émissaire des Afro-Asiatiques. Les ouvertures du Général leur apparaissaient comme des ruses de guerre. La lecture de L'Observateur, de L'Express, du Monde, les seuls journaux qu'ils lisaient, les en persuadait. L'indépendance, l'exode des pieds-noirs et la mise en place de la coopération avec l'Algérie nouvelle, leur ont apporté la preuve de notre sincérité. Le prestige du Général est immense. S'il venait parler devant l'Assemblée générale, elle lui ferait un triomphe. Tâchez de le convaincre. En outre, la mort d'Hammarskjöld et son remplacement par U Thant, c'est une occasion à saisir. »

    « Les Nations Unies ne devraient pas essayer d'agir »
    De fait, le Général dit autant de bien d'U Thant que de mal d'Hammarskjöld. Par exemple, au Conseil du 18 juillet 1962 :
    « U Thant est un homme de valeur. Il a même un certain charme. Sa tâche est impossible. Pour le Congo, il a compris qu'il fallait en finir. Mais les Nations Unies ne peuvent pas fonctionner, étant donné la bisbille entre le bloc soviétique et le bloc américain. D'ailleurs, les Nations Unies ne devraient pas essayer d'agir ; sinon, inévitablement, ça tourne mal. Tout ce qu'elles peuvent faire, c'est de fournir un club où l'on cause. »

    À l'issue de ce Conseil, le Général me dit : « Hammarskjöld était un Blanc de gauche. Typique. Complexé vis-à-vis des Noirs, des Jaunes ou des bronzés. Il se sentait coupable ; ou plutôt, comme il appartenait à un des rares pays d'Europe qui n'ont jamais possédé de colonies, il aurait voulu que ceux qui en ont possédé, eux, se sentent irrémédiablement coupables. Il battait sa coulpe sur la poitrine des autres. Il haïssait la France. »

    « Je veux bien croire que les places seraient chères »
    Salon doré, 24 janvier 1963.
    AP : « Pourquoi, maintenant que l'affaire algérienne est réglée, ne reprendrions-nous pas notre influence à l' ONU ?
    GdG. — Faut pas s'emballer ! Il est bon qu'il y ait, quelque part dans le monde, une assemblée consultative où les gens puissent s'engueuler, apprendre à se supporter et à vivre ensemble. Mais un gouvernement supranational, ça ne peut engendrer que la pagaille. Ce ne sont que des luttes souterraines et des coups fourrés.
    AP. — Si vous y alliez vous-même, vous seriez accueilli avec enthousiasme. Seydoux me disait que quand Khrouchtchev et Kennedy sont venus, on trouvait encore des places, mais que si vous veniez, les places se vendraient au marché noir un mois à l'avance.
    GdG. — Je veux bien croire que les places seraient chères. Mais pourquoi changer de politique ? Notre politique est fondée sur la vérité, et non sur les faux-semblants. Les faux-semblants ont nom "ONU", "OTAN", "intégration", "Force multilatérale". Ce sont des moyens de tromper sur la marchandise. Ce n'est pas là notre politique. »
    La meilleure justification de l'intransigeance du Général n'est-elle pas justement le prestige dont lui-même et

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