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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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compter, le contact entre le peuple, avec son bon sens, et l'État, avec son esprit de responsabilité.
    1 Dans les PTT, à EDF et à l'Éducation nationale.

Chapitre 19
    « NI LE COMMUNISME, NI LE LIBÉRALISME : LA POLITIQUE DES REVENUS »
    Au Conseil du 13 janvier 1965, Pompidou expose la nouvelle politique salariale dans le secteur nationalisé :
    « Les progressions de salaires devraient être analogues dans l'ensemble des entreprises nationales, de manière à éviter les inégalités, les frustrations, les rattrapages. Les syndicats discutent avec les autorités qui ont vraiment la responsabilité. On s'arrange pour garder des possibilités de discussion et de négociations à l' intérieur de chaque entreprise. On cessera de passer brusquement de la fantaisie débridée au serrage de ceinture.

    « Si on fait passer caporal un soldat sur deux, c'est bien une augmentation de salaire pour ces hommes. Mais ça n'apparaît pas »
    GdG. — C'est une grande affaire. La question de la masse salariale est une notion nouvelle. Elle a été adoptée. Il faut s'y tenir. On met de l'ordre dans un secteur où il n'y en avait pas et où il faut qu'il y en ait.
    « Supposez un soldat qui gagne 10 francs et un caporal 30 francs.
    Si on fait passer caporal un soldat sur deux, c'est une augmentation de salaires pour ces hommes ! Mais ça n'apparaît pas comme tel, dès lors que les soldats restent à 10 francs et les caporaux à 30 francs. C'est pourquoi il faut s'en tenir à la notion de masse salariale et la faire entrer cahin-caha dans les mœurs. C'est le seul principe juste, car il englobe les glissements. »

    À l'issue du Conseil, je demande au Général s'il fera de la politique des revenus l'un des thèmes de sa prochaine conférence de presse.
    GdG : « Ah oui, je serai amené à en parler, et à parler aussi du dirigisme et du capitalisme. Il y a le choix entre l'ancien capitalisme libéral, qui n'est plus possible et n'est plus accepté. Il était injuste, par conséquent il n'en faut plus. Le système communiste n'est pas bon, car il écrase la personne humaine, il étouffe la liberté, et il ne rend pas les gens heureux. Et, en outre, il retire au développement économique un élément qui lui est essentiel, qui s'appelle l'initiative libre, et qu'on ne peut pas imaginer si on élimine le profit. Par conséquent, il faut arriver à trouver un système social et économique qui ne soit nile communisme, ni le capitalisme. Eh bien, nous y sommes, et nous avons commencé à le pratiquer : c'est la politique des revenus.
    « Quand nous avons créé la Sécurité sociale, nous avons fait de la politique des revenus. Quand nous faisons les allocations familiales, nous faisons de la politique des revenus. Quand nous distribuons de l'argent à l'agriculture, nous faisons une politique des revenus. Quand nous organisons les rémunérations dans les entreprises nationalisées, nous faisons une politique des revenus. Quand nous prélevons des impôts sur les sociétés, nous faisons une politique des revenus. Et ainsi de suite.

    « La politique des revenus, c'est le dirigisme, c'est ce que nous avons adopté »
    AP. — Vous voulez que la politique des revenus soit intégrée au Plan, qui respecte les libertés individuelles, mais les oriente ?
    GdG. — Il les oriente vers cette répartition du revenu national, ou du surplus du revenu national, entre les catégories sociales ; mais en outre, vers la distribution des revenus entre les diverses activités économiques. On peut donner plus à l'agriculture et moins à l'industrie, ça dépend. Plus à la montagne, et moins à la région parisienne. Plus au logement et moins à l'Éducation nationale. Ou l'inverse. C'est ça, la politique des revenus. C'est ça, le dirigisme. C'est pas autre chose. Et c'est ce que nous avons adopté.
    AP. —Aucun pays du monde occidental ne nous a précédés dans cette voie.
    GdG. — Ce n'est pas la première fois que la France montrera la voie. »

    « L'État patron, ça doit être rayé des esprits »
    Au Conseil du jeudi 21 janvier 1965, Pompidou raconte : « J'ai eu un long entretien avec l'équipe dirigeante de Force ouvrière. Ce sont des syndicalistes intelligents et de bonne volonté. Ils ne sont pas convaincus que notre politique soit si mauvaise que ça. Pourtant, dans les dernières minutes, Bergeron a changé de ton et de voix pour me dire qu'il fera la grève. »
    Le Général tire alors quelques conclusions :
    « La

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