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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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jour de l’assassinat du président Kennedy, quand on l’a arrêté au Texas Theatre, il avait en sa possession « un revolver Smith et Wesson, calibre 38, acheté au moyen d’un bon de commande rédigé au nom de « A. J. Hidell, vingt-huit ans ». Dans ce cas également, les experts ont certifié que « l’écriture, sur la formule de commande postale, était de la main de Lee Harvey Oswald ». Rappelons qu’il possédait une fausse carte du Selective Service au nom de Hidell. Dans ses effets personnels, on découvrira un prétendu certificat international de vaccination, signé « Docteur A. J. Hideel ». Cette signature, elle aussi, sera reconnue comme étant de la main de Lee Harvey Oswald ; on ne découvrira aucun docteur Hideel parmi les médecins autorisés à exercer en Louisiane. On aura la preuve que – dans son désir tenace de se mettre en avant – Oswald a imaginé de toutes pièces un comité « Justice pour Cuba », dont il était le seul membre. L’animateur de ce prétendu comité ? Hidell. La femme d’Oswald, Marina, expliquera : « Je savais qu’il n’existait pas d’organisation de cette sorte. Et je sais que Hidell est tout simplement le nom de Fidel, déformé. Je me suis moquée de ces bêtises. » Dans le temps où Oswald cherchait un emploi à La Nouvelle-Orléans, il a cité un certain « Sergent Robert Hidell » comme référence pour un emploi et un certain « George Hidell » pour un autre.
    Pourquoi Lee Harvey Oswald a-t-il sacrifié 21,45 dollars pour acheter une carabine ? Le tir était-il chez lui une passion incoercible ? Au cours de son interrogatoire, il a lui-même affirmé qu’il n’avait, depuis son service dans les Marines , tiré qu’une seule fois. Au moins, dans les Marines , a-t-il appartenu au nombre de ces tireurs d’élite qui font l’admiration de leurs camarades et de leurs officiers ? Nullement. Certes, à l’examen de tir de décembre 1956, il a obtenu 212 points. La hiérarchie des Marines est, dans ce domaine : bon tireur, très bon tireur, tireur d’élite. Ses 212 points le situent à deux points au-dessus du minimum requis pour être classé « très bon tireur ». Néanmoins en mai 1959, il ne marque que 191 points. Le système de classement dans l’ US Marines Corps étant fondé sur un barème allant de 190 à 250 points, la note 190 équivaut à zéro. « Autrement dit, en mai 1959, Lee Harvey Oswald avait juste un point au-dessus du minimum exigé de n’importe lequel des 175 571 membres que comptait alors l’US Marines Corps  (158) . » Même à l’époque où Oswald a obtenu sa meilleure note, ce résultat était inférieur « à ce qui était considéré comme la norme » ; le lieutenant-colonel Allison G. Folsom, de l’état-major du corps des Marines , l’a affirmé lui-même à la Commission Warren. Un membre de la Commission a même demandé au lieutenant-colonel de préciser sa pensée : Oswald était-il oui ou non un tireur particulièrement remarquable ?
    Colonel Folsom . – Il ne l’était certainement pas…
    Mr Ely . – En d’autres termes, il était dans un bon jour, le jour où il a tiré pour l’examen ?
    Colonel Folsom . – C’est ce que je dirais.
    Peut-être, au moment où il a expédié son bon de commande, Oswald ne savait-il pas encore l’usage qu’il ferait de sa carabine. Il est allé la retirer à la boîte postale et l’a emportée chez lui. Quelque temps plus tard, il ira la cacher près des voies ferrées toutes proches de son domicile. Le soir du 10 avril 1963, il la retire de sa cachette et la dissimule sous son pardessus. Cette fois, il sait très bien ce qu’il veut. Il se dirige tout droit vers le domicile du général Walker, chef des extrémistes de droite du Texas. Si on écoutait ce boutefeu, c’est tout juste si les Noirs du Sud ne seraient pas de nouveau réduits en esclavage et si l’Union soviétique n’aurait pas été depuis longtemps arrosée de quelques bombes atomiques bien ajustées. Oswald hait Walker. Le voici devant la clôture du jardin qui borde sa maison.
    Le général travaille à son bureau ; il se découpe dans l’encadrement lumineux d’une fenêtre du rez-de-chaussée. Une cible idéale. Dans l’allée qui mène à sa demeure, personne. Oswald ouvre son pardessus, sort la carabine. Il épaule. Aussitôt que, dans le viseur, apparaît la tête du général, Oswald tire. Ayant glissé derechef la carabine sous son pardessus,

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