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Chasse au loup

Chasse au loup

Titel: Chasse au loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Armand Cabasson
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ambiante.
    La polka s’interrompit et Relmyer fila aussitôt. Luise feignit d’être essoufflée pour éconduire un officier de l’artillerie à cheval de la Garde à la pelisse bleu sombre bordée de fourrure argentée et croulante de brandebourgs dorés. Le colback de cet homme, volumineux bonnet rond en fourrure noire, le transformait en colosse macrocéphale. Avec surprise, il regarda cette belle Autrichienne s’éloigner ; la Garde impériale n’avait pas l’habitude des défaites. Luise marcha vers Margont. Saber s’empressa de murmurer :
    — Elle arrive ! Discute avec moi, fais comme si tu ne l’avais pas aperçue, comporte-toi comme si elle nous dérangeait !
    Agir comme s’il ne l’avait pas remarquée ? Mais Margont ne voyait qu’elle. Luise lui parla d’une voix vive.
    — Je vous confie Lukas. Je veux que vous veilliez sur lui. Jurez-le-moi !
    — Au vu de sa technique de duelliste, c’est plutôt à lui que vous devriez demander de me protéger.
    — C’est déjà fait. À votre tour maintenant, jurez !
    — Je vous le jure.
    Luise le crucifia du regard pour sceller ce serment. Margont la contemplait sans laisser paraître sa joie. Ainsi, elle avait fait promettre à Relmyer de le placer sous sa protection ! Saber était consterné.
    — Mais c’est qu’elle te donne des ordres ! Et toi, tu obéis ! Où irait-on si les femmes se mettaient à tout diriger ?
    — Le monde entier est en guerre, alors les choses ne pourraient pas aller plus mal, lui rétorqua Luise.
    Relmyer arriva précipitamment, boule renversant des quilles qui se disputaient.
    — Voilà enfin Mme Blanken, cette alte Funzel, cette espèce de vieille mauvaise lampe... Tombons-lui dessus maintenant avant qu’elle ne se retrouve engluée dans un fatras de conversations.

 
    CHAPITRE X
    Mme Blanken ne correspondait pas au portrait qu’en avait brossé Relmyer. Celui-ci la disait insensible. Pourtant, elle eut un sourire affectueux quand elle aperçut Luise. Sourire qui se décomposa au moment où ses yeux se posèrent sur Relmyer. Luise la salua par une révérence. Margont imagina une rangée de petites filles, dont Luise, s’inclinant pareillement sur le passage de Mme Blanken, dans un long couloir.
    — Madame Blanken, j’aimerais que vous acceptiez de parler avec Lukas durant quelques minutes, implora Luise.
    La vieille dame se tourna vers Margont qui se présenta.
    — C’est un ami, expliqua Luise. Il nous aide dans nos recherches... Lukas et le capitaine Margont souhaitent se rendre à votre orphelinat pour interroger des proches de Wilhelm...
    Les traits de Mme Blanken se crispèrent ; ils conféraient à son visage une allure de nappe froissée. Elle lança sèchement :
    — Qu’ils s’en approchent et je les fais arrêter tous les deux ! Soyez assurée que j’y parviendrai. Aisément, d’ailleurs. Le général de Lariboisière loge chez moi...
    Elle ignorait ostensiblement Relmyer. Lui serrait les 
    101 dents, raide comme une épée. Luise cherchait une issue là où il n’y en avait pas.
    — Laissez-les donc faire, je vous en prie. Que cette histoire se termine le plus vite possible et que nous soyons enfin tous libérés ! Autorisez Lukas à aller là-bas, qu’il trouve ce qu’il pourra y trouver ou qu’il ne découvre rien, mais, par pitié, qu’il se débarrasse de cette affaire !
    Mme Blanken lui prit la main.
    — Il y est déjà allé. Il ne vous l’a pas dit ?
    Tous trois se tournèrent vers Relmyer qui, jusqu’à présent, avait été ignoré.
    — Pourquoi nous avoir caché que vous vous étiez rendu à Lesdorf ? s’énerva Margont.
    — Ce n’était qu’un détail et je n’y ai rien appris... C’était peu avant la bataille d’Essling. Wilhelm avait disparu, j’étais très inquiet pour lui. Je vous rappelle, madame, que j’ai à peine eu le temps de parler à deux ou trois personnes avant que vous ne me fassiez chasser.
    Mme Blanken se rapprocha de Relmyer.
    — Quel toupet ! Vous osez vous plaindre d’avoir été jeté dehors ? Avec l’esclandre que vous avez déclenché ? Vous avez forcé l’entrée de mon orphelinat en bousculant le concierge et son fils, vous vous êtes mis à crier pour exiger de voir untel et untel, vous avez terrorisé tout le monde en marchant comme un furieux dans les couloirs... Quand on s’amuse à faire le renard dans un poulailler, on ne s’étonne pas ensuite de voir rappliquer le fermier avec son

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