Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

donne d’excellentes valeurs pour l’intensité
du rayonnement du corps noir en fonction des longueurs d’onde de l’émission
thermique mesurée.
    Les longueurs des ondes associées à des particules
matérielles, calculées à partir de la formule de Louis de Broglie, furent
vérifiées expérimentalement, dès 1927, en étudiant la diffraction des électrons
sur un cristal.
     
    Les pères fondateurs
    La reconnaissance de la paternité d’une nouvelle théorie va
se baser sur le fait qu’un chercheur a publié un ou plusieurs documents écrits
dans lesquels il énonce des hypothèses originales, et dont ensuite il déduit
des formules qui, selon lui, décrivent certains phénomènes physiques. Souvent, la
validité de ces formules sera testée par d’autres physiciens plus expérimentateurs.
    C’est évidemment l’antériorité des publications qui
constitue le critère pour juger de la paternité de théories identiques
formulées indépendamment. Si, de plus, une publication d’un chercheur B ressemble
étonnamment à celle d’un autre A publiée précédemment, on est en droit de se
demander si B ne s’est pas approprié indûment le travail de A.
     
À la recherche des fondements de la Relativité restreinte

 
     
    Afin de comprendre le débat qui constitue l’objet de cet
ouvrage, il importe tout d’abord de savoir pourquoi la théorie de la Relativité
restreinte a fait son apparition au début du XX e siècle. Pour répondre
à cette question, les trois premiers chapitres donnent un aperçu de l’histoire
des idées sur le temps, l’espace et la lumière, trois thèmes qui sont au cœur
de la théorie relativiste. On comprend alors là nécessité d’une théorie
nouvelle afin de répondre à une crise profonde qui secoua la physique à la fin
du XIX e siècle.
    Le quatrième chapitre met en évidence la raison pour
laquelle Hendrik Lorentz n’a pu obtenir les formules fondamentales de la
Relativité restreinte.
    Le cinquième chapitre est consacré aux travaux de Poincaré
portant sur la création de cette nouvelle théorie. Nous citons largement les
textes originaux des publications de Poincaré contrairement à de nombreux
auteurs qui se contentent souvent de commenter ces textes sans en donner la
teneur authentique, les déformant parfois au gré de leur interprétation. Ces
citations devraient permettre ainsi à chacun de pouvoir juger par lui-même car
les idées exprimées sont simples à comprendre, et ne nécessitent pas de
connaissances préalables particulières. Les textes cités sont, pour l’essentiel,
les hypothèses qui fondent la théorie de la Relativité restreinte ; ces
hypothèses sont encore appelées des postulats ou principes.
    Les conséquences mathématiques qu’on peut tirer de ces
postulats sont données sans démonstration, et forment ce qu’on appelle la
transformation de Lorentz. Ce sont des relations algébriques élémentaires, et
elles constituent le fondement mathématique de la Relativité restreinte.
    Le chapitre six étudie l’article scientifique, publié par
Einstein, qui a été considéré, classiquement, comme l’acte fondateur de la
Relativité restreinte. Là également nous reproduisons les textes importants, puis
nous les comparons à ceux publiés antérieurement par Poincaré, permettant ainsi
au lecteur de juger quel est le véritable fondateur de la Relativité restreinte.
    Le septième chapitre quitte le domaine purement scientifique
pour se hasarder dans celui de la vie privée et de la psychologie de nos deux
personnages : Poincaré et Einstein. Nous essaierons de comprendre pourquoi
une grande partie des travaux de Poincaré a été occultée au profit du seul
article d’Einstein.
    Enfin, au cours de l’épilogue, nous découvrirons les travaux
de recherches réalisés durant le XX e siècle sur les fondements de la
Relativité. Ces travaux sont encore largement ignorés or ils permettent une
meilleure intelligibilité de la théorie relativiste ainsi que de ses conséquences
qui semblent parfois paradoxales.

Chapitre 1 :
Le temps de l’âme et le temps des horloges
     
     
     
     
     
     
     
    La théorie de la Relativité repose essentiellement sur une
réflexion nouvelle sur le temps. L’électromagnétisme y est également
étroitement mêlé mais, ainsi que nous le verrons au cours du dernier chapitre, ce
ne fut qu’une étape historique. En effet les fondements de la notion de temps n’ont
pas de raison