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Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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gracieusement de côté afin de permettre à votre vertugadin de franchir l'étroite ouverture. Ceci fut fait avec une fort jolie torsion de torse, et un mouvement de votre vertugadin qui me parut tout à fait ravissant.
    - Comment, m'ami! Vous vous ramentez ce détail! Je craignais si fort que vous ne m'ayez trouvée gauche !
    - Gauche, m'arme ! Je vous ai trouvée tout le rebours adorablement féminine.
    - Ah, Monsieur, quelle langue dorée vous avez! Et quelle façon aimable de dire les choses !
    Et me jetant les deux mains autour du cou, elle m'étouffa de ses poutounes, et moi des miens. Et pour dire tout le fond de mon ‚me, lecteur, je me suis souvent apensé que si je suis heureux d'être un homme, c'est qu'il y a des femmes sur
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    terre. Et que je le dise encore, j'adresse tous les jours une vibrante action de gr‚ces au Seigneur en disant merci, merci, mon Dieu, d'avoir créé
    »ve...
    Je craignis, au cours des semaines qui suivirent, d'ouÔr derechef le thème des Lorraines aux grands pieds. Mais je crois bien que Catherine, en son for, ne trouva pas le thème assez sensuel. Car, même à ce jour, survit encore (eh oui, et à jamais, je crois) le thème des " fournaises ardentes "
    de Suse.
    Il y a, se peut, une autre raison à ce choix : à Suse, le témoin de mon innocence était le comte de Sault, témoin aux yeux de Catherine douteux et suspect, puisqu'il avait luimême succombé à la tentation, alors que mon témoin àMetz était le maréchal de Schomberg, dont était connue partout, célébrée, admirée, mais peu imitée, l'adamantine fidélité conjugale.
    Je ne fus guère étonné quand, dès le lendemain de nos retrouvailles, le petit clerc que vous savez frappa quasiment aux aurores à mon huis pour quérir de moi en son jargon si je voulais bien recevoir, soit ce jour d'hui, soit demain, Monsieur le docteur médecin chanoine Fogacer, phrase qu'il déroula tout du long avec un certain air de pompe et de gourmandise.
    Par Nicolas, je demandai alors à Henriette - seule personne à pouvoir approcher impunément Catherine en son pimplochement matinal - de lui poser la question
    pouvions-nous recevoir Fogacer à la repue de midi ? La réponse fut "
    oui ", et je m'en réjouis fort, car si je pouvais dire à Fogacer ma r
    ‚telée sur les négociations de Metz, il pourrait, de son côté, me dire ce qui en mon absence s'était passé à Paris. Comme on s'en ramentoit, Fogacer était dans l'emploi, avec la bénédiction de Richelieu, du nonce Bagni et dans la confidence du Vénitien Contarini 1, amis de la France l'un et l'autre.

    1. Ambassadeur de Venise.
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    - Mon cher duc, dit Fogacer, quand après le dîner nous en vînmes au bec à
    bec, le roi à Metz a fait une déclaration sur les parlementaires qui mérite qu'on y réfléchisse. Il a dit ceci : " Cet …tat est monarchique. " Comment, dès lors, expliquez-vous que dans un Etat monarchique on laisse les crieurs du Pont-Neuf lire, crier ou plutôt hurler, les manifestes de Gaston contre Richelieu, et indirectement contre le roi, lesquels sont pleins de menteries, de méchantises et d'injures. Mieux même, le roi y répond par la plume de Jean Sirmond ou d'autres scribes.
    - ¿ mon sentiment, dis-je, cela peut s'expliquer ainsi. Le roi aime mieux qu'on crie sur le Pont-Neuf les méchantises de Gaston, plutôt qu'elles ne circulent en catimini de main en main.
    - Bien pensé ! dit Fogacer, mais vous savez, mon cher duc, que les crieurs du Pont-Neuf sont en passe de disparaître... eh oui, de disparaître ! sans qu'on les supprime d'ailleurs, ni qu'on les arrête. Et cela est d˚ au Révérend docteur médecin Théophraste Renaudot, et à ses bonnes curations.
    - Et qui est donc ce Renaudot ?
    - Un oiseau d'une espèce fort rare: un médecin philanthrope et désintéressé.
    Théophraste Renaudot donnait en effet des consultations gratuites, ce qui e˚t fort indigné ses confrères, s'il ne leur avait pas envoyé ceux de ses malades qui étaient les plus huppés et cela sans demander, contrairement à
    tous usages (et refusant même), les retours de b‚ton d'usage dans ces cas-là. On entend bien que Renaudot n'était pas pauvre, sans cela il n'e˚t pu vivre en soignant gratuitement ses malades. D'évidence, il en eut beaucoup, et comme il aimait écouter les autres - vertu fort rare - il commença àconnaître beaucoup de monde et de choses. Il eut alors l'idée d'ouvrir un bureau de placement, gratuit lui aussi, qui donna du travail

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