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Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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admirait, pensait que Richelieu disparu, on pourrait enfin appliquer le concile de Trente et éradiquer les protestants par le fer et le feu. Le duc de Guise, gouverneur de la proche Provence, dont le père avait été le roi de Paris, rêvait lui aussi d'un grand destin. En outre, les circonstances paraissaient favorables. Le roi était d'une santé fragile, les horoscopes annonçaient sa mort pour la fin de l'année, et il allait sans dire que ceux qui, avant cette mort, se seraient rangés dans le camp de Gaston, recevraient alors la récompense de leur choix.
    Gaston, dans les missives qu'il faisait parvenir à Montmorency par l'intermédiaire de l'évêque d'Elbène, le caressait prou. Des trois conspirateurs, Montmorency était le seul à< savoir la guerre ". Pendant le siège de La Rochelle, il avait, sur l'ordre de Louis, combattu Soubise qui faisait le e
    dég‚t "sur les arrières de l'armée royale, et l'avait contraint à se réembarquer pour l'Angleterre. Enfin, il s'était illustré dans la campagne d'Italie en prenant Veillane et Saluces au duc de Savoie.
    Rien ne permet d'armer que Gaston ait promis àMontmorency, le jour o˘ il deviendrait roi, la connétablie, suprême dignité à laquelle deux de ses ancêtres avaient déjà accédé. Mais en lui écrivant que l'armée avec laquelle il comptait envahir le royaume avait été recrutée par le duc de Lorraine et par les Espagnols, il semble qu'il l'ait volontairement induit en erreur. Car c'était peu de chose, en définitive, que cette force-là : une petite armée mercenaire de mauvais soldats. Mais il est possible que Gaston lui-même, qui vivait
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    dans ses rêves et ne savait rien de la guerre, se soit trompé tout le premier sur sa valeur.
    Dès que Gaston, plein d'un illusoire espoir, pénétra en France, il fut rejoint, suivi, talonné, mais non attaqué, par la cavalerie du maréchal de La Force et par l'infanterie du maréchal de Schomberg, c'est-à-dire par deux formations qui n'avaient pas leurs égales en Europe. Belle lectrice, vous allez, se peut, quérir de moi pourquoi lesdites forces, au lieu de talonner Gaston, n'attaquaient pas tout de gob sa pauvre petite armée.
    C'est que ni La Force, ni Schomberg ne devaient courir le risque, en engageant le combat, de blesser ou de tuer l'héritier présomptif de France.
    Et cela, qui le savait mieux que Gaston, à qui son impunité permettait, quand et quand, de tirer l'épée contre son aîné, sans affronter le moindre danger ?
    De reste, dès que la situation lui paraissait un peu trop périlleuse, il se retirait vivement et rentrait chez lui, c'est-àdire chez les ennemis de sa patrie. Ce n'était, en fait, qu'une petite guerre qui lui permettait, de prime, de se mascarader glorieusement en chef d'armée, et ensuite de faire la paix avec son aîné en tirant de lui quelques avantages, le plus souvent financiers.
    Néanmoins, dans sa marche à travers la France pour gagner le Languedoc et rejoindre Montmorency, Gaston t‚cha de rallier à sa cause les villes sur son chemin, proclamant qu'il s'agissait de jeter bas le ministre qui avait réduit le roi en esclavage...
    L'argument était un peu gros et ressemblait beaucoup aux stupidités qu'avaient hurlées quotidiennement les crieurs du Pont-Neuf à l'instigation de la cabale. Dijon n'y fut pas sensible, ni la Bourgogne, et en fait, aucune des villes que sur son chemin Gaston essaya de rallier à sa cause ne se laissèrent prendre. Pour toute réponse, elles lui closèrent leurs portes au bec.
    Montmorency se plaignit plus tard que Gaston, qu'il avait prié de retarder son invasion, pénétr‚t trop tôt en France, ce qui ne donna pas à son allié
    le temps qu'il e˚t fallu pour

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    ameuter la population du Languedoc afin qu'elle prît parti contre le pouvoir royal. Mais ce n'est là qu'une illusion de plus dans une entreprise qui en comporta plus d'une. <4 Plus tôt" ou " plus tard ", c'e˚t été tout du même. ¿ part quelques évêques qui se prononcèrent en faveur de Montmorency pour les raisons que l'on sait, et qui pesaient peu dans un conflit armé, Montmorency ne rallia personne àsa cause. Toulouse, la plus grande et la plus belle des villes du Languedoc, fit savoir qu'elle demeurait adamantinement fidèle au roi. Les protestants, qui avaient conçu pour Louis une gratitude infinie de ce qu'il leur e˚t baillé l'…dit de gr
    ‚ce, se fermèrent à tout appel de rébellion. ¿ part quelques gentilshommes qui se

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