Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
Vom Netzwerk:
congé de lui avec beaucoup de mercis, assez béant de sa franchise, laquelle me toucha fort, car j'y sentis le désespoir de n'avoir pas réussi sa mort comme il l'e˚t souhaité : au coeur de la bataille et les armes à la main.
    382
    Schomberg, après sa victoire à Castelnaudary, prit le chemin de Paris et choisit, comme dernière étape, Montfortl'Amaury, pour la raison que le campement était facile et vaste sur le camp Henri IV, et aussi parce qu'il désirait m'encontrer en mon domaine d'Orbieu. J'en fus fort joyeux, et Catherine aussi, car le maréchal étant à ses yeux, comme aux yeux de tous, le parangon de la fidélité conjugale, elle me le donnait souvent en exemple et e˚t voulu qu'il me fréquent‚t davantage, espérant que sa fidélité
    finirait par déteindre sur moi. Et comme je lui faisais remarquer que je ne l'avais encore jamais trompée, elle répliqua qu'en effet, jusque-là, c'était vrai, mais qu'elle était continuellement en doute que je continuasse cette fidélité, car dès qu'une jolie femme apparaissait en quelque endroit que ce f˚t, mes yeux brillaient et mon corps trahissait aussitôt par son frémissement la violence de mes appétits.
    - N'est-ce pas injuste, confiai-je un jour à Nicolas, que Madame la duchesse me préjuge coupable avant que je le sois ?
    - Pardon, Monseigneur, dit Nicolas, mais avec mon infini respect, peux-je vous dire que Madame la duchesse n'a pas, se peut, tout à fait tort, à tout le moins dans la description qu'elle fait de votre comportement à la vue d'une jolie femme.
    - Nicolas, dis-je avec sévérité, tu es un traître. …tant mon écuyer, tu devrais prendre mon parti.
    - Mais c'est bien ce que je fais, dit Nicolas avec un damnable sourire, devant Madame la duchesse, car devant vous, je ne sais pourquoi, cela me troublerait de vous débiter des mensonges.
    - La peste soit de toi, pendard ! m'écriai-je. Tu trouves encore le moyen de me dauber ! Nicolas, t'ai-je déjà baillé un soufflet ?
    - Non, Monseigneur, vous n'êtes pas ce genre de maître.

    383
    - C'est bien pourtant ce qui va t'arriver, si tu t'obstines à me dauber.
    Là-dessus, je lui saisis la nuque de la main gauche et la serrai, mais sans le douloir vraiment. Le croiriez-vous ? Le galapian rit aux anges, mais en faisant d'affreuses grimaces comme si je l'étranglais...
    Mais revenons, lecteur, à nos moutons, c'est-à-dire àSchomberg, lequel me parut à la fois jouir d'une émerveillable santé, et trahir en même temps une humeur triste et marmiteuse. Dès que le dîner fut terminé, Catherine s'excusa de nous quitter, disant qu'elle voulait s'assurer qu'Emmanuel se f˚t bien endormi. En réalité, ce n'était là qu'un prétexte pour rassasier son insatiable appétit à le voir, car à'steure, il dormait tout ococoulé
    sur le vaste tétin de notre Honorée.
    Dès que Catherine fut hors, je ne laissai pas de demander à Schoxnberg ce qu'il pensait du combat de Castelnaudary.
    - Je sais, dit Schomberg. ¿ moi-même le roi me l'a demandé par écrit, mais vous n'ignorez pas, autant je suis àl'aise sur un champ de bataille, autant je me sens déconforté une plume à la main. Cependant, si vous voulez bien me dire ce que vous savez, je compléterai ou corrigerai votre récit, vous priant toutefois de me citer en votre rapport comme votre source principale...
    Je lui promis de le faire, et je lui dis alors ma r‚telée de ce que j'avais appris. Schomberg l'écouta, tantôt en haussant les épaules et tantôt en levant les yeux au ciel, ce qui, j'imagine, voulait dire que mon récit était loin d'être fidèle aux faits.
    - Hélas, mon ami, dit Schomberg quand j'eus fini, vous avez tout faux: itinéraire et combat. Primo, Gaston pour gagner Lunel et rejoindre Montmorency ne passa pas par Toulouse, mais par l'Auvergne.
    - On m'a dit pourtant que Toulouse noulut lui déclore ses portes.
    - Toulouse annonça à cor et cri qu'elle se closerait comme huître à sa venue, mais elle n'eut pas à le faire, car Gaston ne passa pas par là. En fait, c'est Dijon qui lui claqua
    384
    la porte au bec. Et comme néanmoins il approchait des murs de la ville, celle-ci lui tira une salve de coups de canon, dont un boulet faillit l'atteindre. Secundo, la peinture que vous faites de ses mercenaires pour déprisante qu'elle soit, est encore très au-dessous de la réalité. C'était, en fait, gens de sac et de corde qui, sans en avoir reçu l'ordre, envahissaient tout soudain un village, forçaient

Weitere Kostenlose Bücher