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Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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tout du même. Un rien, un semblant les enflamment! Ce sont alors des suspicions, des chasses aux indices, d'insensées interprétations et, pour finir, des réquisitoires toujours, toujours recommencés. Et le pis, c'est qu'il ne se peut alors trouver parole de raison qui puisse endiguer cette folie. Il n'e˚t servi de rien, par exemple, de dire àCatherine qu'il était inutile de s'effrayer à l'avance de ma future et présumée infidélité italienne, puisqu'il n'était pas encore certain que Richelieu me voul˚t emmener avec lui.
    ¿ mon sentiment, le gentil sesso parlant deux fois plus vite que le sexe barbu, on ne doit jamais répondre à l'orage par l'orage. Ce serait risquer d'être submergé. Je demeurai donc, sous les éclairs et la foudre, stoÔque et bouche cousue. Mais enfin, lecteur, quand sur mer la tempête grossit, que fait le lourd galion comme la légère frégate : il fuit devant le temps.
    Et c'est là le parti qu'à la fin je pris, arguant que, hors Louis, nul en ce royaume ne pouvait faire attendre le cardinal de Richelieu.
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    Dès que je fus assis dans la chaire à bras qu'il me désigna, Richelieu dit à sa façon, prompte et péremptoire
    - Mon cousin, pendant que je serai fort occupé dans les Alpes, vous aurez, vous, beaucoup à faire à Paris. Raison pour laquelle je ne vous emmènerai pas avec moi en ces froidures. Vous y serez suppléé en votre qualité
    d'interprète par le maréchal de Créqui et le comte de Sault.
    La Dieu merci! m'apensai-je. je ne serai donc pas tué par balle ou boulet, ni non plus péri de male peste, ni pis encore, embrasé par les fournaises ardentes.
    - Le comte de Sault ? dis-je avec quelque surprise.
    - Il a beaucoup labouré à son italien depuis son retour de Suse, et à Suse même il s'était initié à la langue en parlant quotidiennement avec les habitants. Tant est que meshui, d'après le maréchal de Créqui, orfèvre en la matière, il le parle très bien.
    je souris en mon for. ¿ mon sentiment, ou bien le cardinal pour une fois était mal renseigné, ou bien il feignait de l'être, ou bien quand il s'agissait du gentil sesso il trahissait quelque naÔveté : car les
    "habitants de Suse ", gràce à qui le comte de Sault s'était initié à
    l'italien, se réduisaient aux deux orphelines qui nous logeaient et se partageaient ses faveurs, tandis que je restais à l'écart, victime de ma vertu. Mais que le bellissime comte voul˚t aussi apprendre leur langue, c'est bien là la preuve qu'il n'était pas qu'un miroir pour attirer les alouettes de cour. Homme de bon métal, il ne craignait pas de se donner peine pour faire travailler sa cervelle et étendre son savoir.
    Il est vrai que dans cette t‚che à Suse il était fort aidé. Rien ne vous entre plus vite en méninges qu'une langue étrangère, quand elle vous est apprise au bec à bec, et chacun des deux becs ayant de l'amour pour l'autre.
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    - Mon cousin, reprit Richelieu, vous connaissez bien, je crois, le chanoine Fogacer.
    - En effet, …minence. Il a été le condisciple et le mentor de mon père à
    l'…cole de médecine de Montpellier et dès l'enfance je l'ai connu et admiré.
    - Il passe pour être à la Cour les yeux et les oreilles du nonce apostolique.
    - …minence, qui le sait mieux que vous ? Mais je suis bien assuré que le chanoine Fogacer ne révèle rien au nonce de ce qui peut être dommageable à
    Louis.
    - Le voyez-vous souvent ?
    - Pour lui, mon huis est toujours déclos, et ma table, mise.
    - En votre opinion, le nonce apostolique déplore-t-il que Louis intervienne contre les Espagnols et les Impériaux afin de repousser leurs attaques sur Mantoue et Casal ?
    - Je .suis bien assuré que non, tant Fogacer paraissait heureux, après le dernier Conseil du roi à Fontainebleau, de courre annoncer au nonce la nouvelle de notre entrée en guerre.
    - Et qu'en concluez-vous ?
    - que le Saint-Père n'est pas dupe de l'hypocrisie espagnole. Le roi très catholique se donne pour le champion de la lutte contre les protestants, et en réalité il ne s'attaque, pour les asservir et les occuper, qu'à des principautés catholiques comme le Milanais et meshui le Mantouan. D'après Fogacer, le pape commencerait àcraindre pour ses propres …tats, sachant bien que si les Espagnols s'en emparaient, ils ne manqueraient pas, ensuite, de le vassaliser.
    - Si cette analyse est juste, mon cousin, reprit Richelieu après un moment de réflexion, il s'ensuivrait que quiconque aide Henri

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