Constantin le Grand
rétablir la foi dans les dieux de Rome avait-elle échoué.
Denys l’Ancien avait pu célébrer à nouveau la gloire de Christos, le Sauveur de l’Empire.
Il avait prêché à Constantinople et à Nicomédie, à Rome et à Milan, à Lugdunum et à Trêves.
Les fidèles qui se rassemblaient autour de lui étaient de plus en plus nombreux. Face aux périls, l’Église de Christos apparaissait la seule force nouvelle capable de sauver l’Empire.
Denys l’Ancien avait répété devant chaque communauté chrétienne que Christos protégeait l’Empire et assurait son avenir, son règne sur le genre humain, et qu’il avait puni Julien pour avoir voulu briser l’union entre l’Empire et le Dieu unique.
Denys l’Ancien avait affirmé que Julien s’était néanmoins repenti à l’heure de sa mort.
Il n’avait pas invoqué les dieux païens, ces idoles qu’il avait honorées durant ses trois années d’imperium.
Il avait reconnu sa défaite et avoué, dans un acte de soumission à Christos : « Galiléen, tu as vaincu ! »
Dans tout l’Empire, d’Antioche à Trêves, de Constantinopolis à Lutèce, on avait répété : « Notre Galiléen, notre Dieu a vaincu ! », « Notre Empire est celui de Christos ! », « Notre empereur est chrétien ! ».
Et les païens se convertissaient en masse parce qu’on s’agenouille toujours devant le vainqueur.
D’abord à Tarse où les légions avaient accompagné la dépouille de Julien, puis à Constantinopolis, à Rome et dans sa villa de Capoue, seul Marcus Salinator a continué à prétendre que Julien était demeuré païen.
Qu’au moment de sa mort il avait invoqué Sol invictus et non pas Christos.
Il avait dit : « Dieu Solaire, Sol invictus , tu m’as vaincu ! » et non pas : « Galiléen, tu as vaincu ! »
Qui mentait, de Denys l’Ancien ou de Marcus Salinator ?
Rien, dans leur destin, ne permettait de répondre.
Que croire, alors ?
Question de foi.
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