Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Crucifère

Crucifère

Titel: Crucifère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
Vom Netzwerk:
avaient toutes un avis différent sur cette question. Je veux me forger le mien. Non plus seulement placer mes pas dans ceux des grands héros de l’Antiquité et de nos moines visionnaires, mais ne me fier qu’à mon cœur, mon intuition, mes sentiments. Mettre mon énergie, ma volonté, au service de ma quête – sauver mon père, non de la mort, mais des Enfers !
    Alexis de Beaujeu eut un large sourire, et s’exclama :
    — J’ai l’impression d’entendre parler Morgennes !
    Il s’approcha d’elle et lui dit :
    — C’est vous qui avez raison. Je suis un imbécile, qui a troqué la réflexion contre une foi confortable… Je ne peux malheureusement pas vous accompagner, ni mettre d’hommes à votre disposition. Mais sachez qu’aussi longtemps que je serai au Krak, vous trouverez ici un abri où vous reposer.
    — Merci.
    Prenant une courte inspiration, il lui proposa :
    — Cela vous dirait-il de rendre visite à un vieil ami de votre père ?
    — Qui cela ?
    — Quelqu’un que vous avez vous-même un peu connu. Si j’ose dire…
    — Mais de qui parlez-vous ?
    — De Raymond de Tripoli.

22.
    « Le feu s’éteindra et le châtiment se dissoudra dans la braise. »
    (BÉROUL,
    Tristan et Iseut.)
    Après être allés chercher Rufinus et Simon, ils gagnèrent le petit cimetière de la chapelle du Krak, où la dépouille du comte Raymond de Tripoli avait été enfouie sous une dalle anonyme.
    — C’est ici, leur dit Alexis de Beaujeu en leur montrant une dalle où ne figurait aucun nom, seulement cette date : « 1187 ».
    À sa vue, Cassiopée fut emplie d’émotion. D’une certaine façon, c’était Rufinus et elle qui avaient causé la mort du comte. Même s’ils n’avaient été que des instruments entre les mains des Assassins…
    — Nous étions trois à savoir que le comte était ici, continua Alexis. Morgennes, le capitaine Tommaso Chefalitione et moi-même. Mais désormais je crois que je vais pouvoir y faire inscrire son nom. Maintenant que Jérusalem est tombée, et que la Vraie Croix a disparu à tout jamais, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de continuer à garder le secret.
    — Vous ne croyez pas qu’on reprendra Jérusalem ? lui demanda Simon.
    — Avec quels hommes ?
    — Ceux qui suivront les rois de France et d’Angleterre.
    — S’ils viennent, nous verrons.
    — Vous n’avez pas la foi, dit Simon.
    Alexis ne répondit rien, et Cassiopée – pour changer de sujet – lui demanda :
    — Ma mère vous a-t-elle dit où elle allait ?
    — Auprès d’un de ses amis, le cheik des Muhalliq. Elle espérait qu’il saurait où vous trouver, à tout le moins lui laisser un message à votre intention.
    Cassiopée opina du chef.
    — Savez-vous où ils sont ? J’ai posé la question à Saladin, et même lui n’a pas su me répondre.
    — D’après mes informations, à l’est d’ici. Dans le désert de Chamiyé. Je crois qu’ils sont las de combattre, et que leur cheik est reparti à ses premières amours – les arts.
    — Nous n’y arriverons jamais, avec tous ces corbins.
    — Ne vous inquiétez pas. Une escorte va vous accompagner jusqu’au pied du djebel Ansariya. À partir de là, vous devriez être en sécurité…
    — Pourquoi ne pas atteeendre ici ? ronchonna Rufinus. Après tout, Guyane de Saint-Pierre peut très bien reeepasser par ici. Elle se déplace si rapidemeeent.
    — On a déjà perdu trop de temps ! s’exclama Simon.
    — Quoi qu’il en soit, dit Cassiopée à Alexis, nous n’allons pas abuser de votre hospitalité. Si vous revoyez ma mère, dites-lui simplement que je suis partie moi aussi chez les Muhalliq. Je leur laisserai un message à son intention.
    C’est alors qu’un jeune Hospitalier vint trouver Alexis, la mine contrite.
    — Beau doux frère commandeur ?
    — Oui ?
    — Le frère infirmier m’envoie vous mander. Il dit qu’il manque de lits, dans la domus infirmorum.
    — Encore ! soupira Alexis. C’est une épidémie…
    Il s’excusa auprès de Cassiopée, Rufinus et Simon :
    — Pardonnez-moi, mes amis, mais le devoir m’appelle. Je suis obligé de vous abandonner. Comme si nous n’étions pas déjà suffisamment accablés de malheur, une mystérieuse épidémie cloue au lit la moitié de mes hommes. Heureusement, notre bon doux frère infirmier veille sur eux. Mais il est seul, et débordé…
    Il les laissa dans la nuit noire, avec une torche et la petite tombe de

Weitere Kostenlose Bücher