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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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débutants et conspués, et avec Cézanne, qui devait, toute sa vie, demeurer aussi impressionniste et aussi ignoré qu'aux heures de noviciat. L'amitié louangeuse de Zola n'est pas parvenue à l'accréditer définitivement.
    Cézanne est un artiste d'un talent original et puissant, et il semble avoir été surtout poursuivi par une injuste malchance.
    En 1865, fut publié, également chez Lacroix, le premier véritable roman d'Émile Zola : la Confession de Claude.
    Ce livre, qui contenait déjà des pages d'observation, avec une tendance aux descriptions réalistes, ayant rapporté quelques sous au jeune auteur, amena un changement dans son existence. Il résolut d'être tout à fait indépendant, de quitter la librairie et de vivre de sa plume. Il donna donc sa démission d'employé, et, à la fin de janvier 1866, il devenait homme de lettres professionnel ; rien qu'homme de lettres il devait rester.
    Il fallait suppléer aux deux cents francs mensuels, régulièrement touchés à la caisse des Hachette. Heureusement, Zola fut présenté à Villemessant par Bourdin, son gendre, avec lequel il avait fait connaissance à la librairie, où celui-ci venait chercher des livres.
    Villemessant fut le Napoléon de la presse littéraire, élégante et cosmopolite, le grand Barnum du journalisme, anecdotique, scandaleux, amusant. Il fit du Figaro un organe de premier ordre, à peu près l'unique journal français encore lu à l'étranger et, jusqu'à la création récente du journal d'informations à six pages, à grand tirage et à un sou, la seule feuille faisant autorité dans les théâtres, en librairie, dans les salons et même dans la diplomatie.
    Le Figaro, en 1866, paraissait sur huit pages, deux fois par semaine seulement. Villemessant voulut lui adjoindre un quotidien : l'Évènement.
    La plupart des rédacteurs qui faisaient la réputation du Figaro, où la politique n'existait pas, devaient passer à l'Évènement. C'étaient de spirituels et incisifs chroniqueurs : Henri Rochefort, Yriarte (le marquis de Villemer), Alphonse Duchesne, Alfred Delvau, Jules Vallès, Aurélien Scholl, Paul d'Ivoi, Colombine, etc.
    Les Coulisses et les Échos étaient signés de Jules Claretie et d'Albert Wolff. Les théâtres avaient pour critique, un peu terne, mais consciencieux et impartial, B. Jouvin, gendre du patron. Gustave Bourdin, publiciste estimable dont le principal talent avait été d'épouser l'autre fille de Villemessant, chargé de la critique des livres au Figaro, devait la prendre également à l'Évènement. Il hésita devant ce surcroît de travail, sans compensation pécuniaire, ni avantageuse. Il songea alors à un commis d'éditeur qui, à plusieurs reprises, lui avait envoyé les «bonnes feuilles» des ouvrages que la maison Hachette mettait en vente. Ceci permettait d'en rendre compte au lendemain même de leur apparition. Juste au moment où Bourdin se demandait comment il assurerait ce service des livres dans l'Évènement, il reçut une lettre signée du complaisant commis. Celui-ci s'offrait pour appliquer aux livres nouveaux la méthode employée au Figaro pour les pièces de théâtre. On publierait des extraits et des analyses de l'ouvrage à paraître, avec des détails sur l'auteur, des anecdotes, des indiscrétions. Tout cela, avant que le public eût en main le premier exemplaire paru. C'était déjà la critique anticipée, la divulgation de la première heure, qui devait, par la suite, devenir la règle. Alors c'était tout à fait exceptionnel. Le Figaro donnait le ton et l'exemple de l'actualité, non pas du jour, mais de la veille. Il devançait ainsi la publicité de son époque.
    Bourdin parla à son beau-père de la proposition, et recommanda son auteur.
    Villemessant, enchanté, fit venir Zola, et, avec sa rondeur et sa finesse de marchand forain entamant et terminant un marché sur le pouce, il lui offrit de le prendre à l'essai pendant un mois. On verrait, au bout de ce stage, si ce débutant pouvait conquérir ses grades, et être de la maison.
    Émile Zola, enchanté, fiévreux, ne doutant pas de la fortune, sûr de réussir, persuadé qu'il frapperait un coup sur l'opinion et certain de mériter, à la fin du mois, le poste de critique littéraire en pied, se mit gaillardement à la besogne.
    Son premier article parut sous ce titre : Livres d'aujourd'hui et de demain. A la fin du mois, il fut invité à passer à la caisse de l'Évènement. Le caissier lui compta cinq

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