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En ce sang versé

En ce sang versé

Titel: En ce sang versé Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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somme colossale. Cependant, Charles de Valois fut sans doute celui qui parvint à convaincre le roi son frère d’abandonner son désir de procès posthume contre la mémoire du pape Boniface VIII.
    Il semble que Charles I er de Valois ne se soit pas du tout impliqué dans les affaires de ses terres du Perche, laissant œuvrer le grand bailli entouré de ses lieutenants et de hauts fonctionnaires de justice ou de finance, par l’intermédiaire d’une assemblée où siégeaient également le vicomte du Perche, représentant la châtellenie de Mortagne, et le vicomte de Bellême représentant celles de Bellême, de La Perrière et de Ceton – qui n’avaient que des fonctions de faible importance – sans oublier des dignitaires ecclésiastiques. La châtellenie de Nogent-le-Rotrou ne faisait pas partie de cet apanage, ayant été donnée en dédommagement à un des descendants du comte de Rotrou lorsque la lignée directe fut éteinte.
     
    CLÉMENT V (Bernard de Got) (vers 1270-1314) : Il fut d’abord chanoine et conseiller du roi d’Angleterre. Ses réelles qualités de diplomate lui permirent de ne pas se fâcher avec Philippe le Bel* durant la guerre franco-anglaise. Il devint archevêque de Bordeaux en 1299 puis succéda à Benoît XI* en 1305 en prenant le nom de Clément V. Il semble acquis que Philippe le Bel ait beaucoup œuvré pour l’élection de Clément au Saint-Siège. Redoutant d’être confronté à la situation italienne qu’il connaissait mal, Clément V s’installa en Avignon en 1309. Il temporisa avec Philippe le Bel dans les deux grandes affaires qui les opposaient : le procès contre la mémoire de Boniface VIII et la suppression de l’ordre du Temple. Il parvint à apaiser la hargne du souverain dans le premier cas et se débrouilla pour circonscrire le second. Clément V est connu pour sa prodigalité vis-à-vis de sa famille, même distante. Il dépensa sans compter les deniers de l’Église afin de faire construire en son lieu de naissance (Villandraut) un château somptueux qui fut achevé en six ans, un temps record à cette époque, preuve des moyens mis en œuvre.
     
    GUILLAUME DE NOGARET (vers 1270-décédé en 1313) : Ce docteur en droit civil enseigna à Montpellier puis rejoignit le conseil de Philippe le Bel* en 1295. Ses responsabilités prirent vite en ampleur. Il participa, d’abord de façon plus ou moins occulte, aux grandes affaires religieuses qui agitaient la France. Nogaret sortit ensuite de l’ombre et joua un rôle déterminant dans l’affaire des templiers* et dans la lutte du roi contre Boniface VIII. Nogaret était un homme d’une vaste intelligence et d’une foi inébranlable. Son but était de sauver à la fois la France et l’Église. Il devint chancelier du roi pour être ensuite écarté au profit d’Enguerran de Marigny, avant de reprendre le sceau en 1311. Il semble que M. de Nogaret ait été un homme austère et probe, bien que ses fonctions lui aient permis d’amasser une jolie fortune.
     
    ISABELLE DE VALOIS (1292-1309) : Fille issue du premier mariage de Charles de Valois avec Marguerite d’Anjou. Son père la maria à l’âge de cinq ans au petit-fils de Jean II de Bretagne afin de sceller la paix entre la France et le duché de Bretagne. Elle décéda douze ans plus tard, sans avoir eu d’enfant. Son époux, Jean III, qui devint duc de Bretagne en 1312, se remaria deux fois, sans avoir d’héritier.
     
    JEAN II DE BRETAGNE ET LE DUCHÉ (1239-16 novembre 1305) : Fils de Jean I er le Roux et de Blanche de Navarre, marié à Béatrice d’Angleterre et donc beau-frère d’Édouard I er d’Angleterre, il devint duc de Bretagne en 1286. Son grand-père, Pierre I er dit Mauclerc avait considérablement accru le nombre des territoires placés sous sa domination. Le fils de Mauclerc, Jean I er , dit le Roux, et donc le père de Jean II, poursuivit cette expansion. Plus retors que son père, Jean I er flatta aussi bien les Anglais que les Français afin de préserver son duché pour lequel il fit beaucoup sur le plan politique, administratif, financier et militaire. Son fils Jean II n’eut pas son envergure, ni celle de son grand-père et se trouva vite sous la coupe de Philippe le Bel. Prudent, pieux et économe, il laissa pourtant la Bretagne en bonne santé. Il mourut le 16 novembre 1305, écrasé par la chute d’un mur à Lyon, alors qu’il menait la mule du pape Clément V, après le sacre de celui-ci. Son fils

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