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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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enduraient la vie sur les réserves depuis plus longtemps que les Apaches, commençaient à se rebeller.
    Ainsi, une paix forcée régnait sur les déserts, les montagnes et les mesas du pays apache. Ironie suprême, son maintien dépendait dans une large mesure des efforts et de la persévérance de deux Blancs qui s’étaient attiré le respect des Apaches simplement en les considérant comme des êtres humains, et non des brutes assoiffées de sang. Tom Jeffords l’agnostique et John Clum, de l’Église réformée hollandaise, avaient de l’optimisme à revendre, tout en étant suffisamment réalistes pour ne pas attendre des miracles. Tout Blanc qui entreprenait de défendre les droits des Apaches dans le Sud-Ouest s’attelait de fait à une tâche ardue.

10 -
Les épreuves de Captain Jack
    1873 – Le 6 janvier, le Congrès demande l’ouverture d’une enquête sur le scandale du Crédit Mobilier. Le 3 mars, vote d’une loi permettant d’augmenter rétroactivement les salaires des membres du Congrès et des officiels du gouvernement. Le 7  mai, les Marines débarquent à Panama pour protéger les ressortissants – et les intérêts – américains. Le 15 septembre, les dernières unités de l’armée prussienne quittent la France. Le 19, la faillite de Jay Cooke and Company, établissement bancaire, provoque la panique financière. Le 20, la bourse de New York ferme pendant dix jours ; le pays est balayé par une sévère crise économique qui s’étend au monde entier. Publication du Tour du Monde en quatre-vingts jours, de Jules Verne, et de L’âge d’or, de Mark Twain.

Je ne suis qu’un homme. Je suis la voix des miens. Je dis tout ce que leur souffle leur cœur. Je ne veux plus de guerre. Je veux être un homme. Vous me refusez les droits des Blancs. Ma peau est rouge, mon cœur celui d’un Blanc ; seulement, je suis un Modoc. Je n’ai pas peur de mourir. Je ne tomberai pas dans les rochers. Je mourrai au-dessus de mes ennemis. Vos soldats ont commencé à s’en prendre à moi quand j’étais endormi à Lost River. Ils nous ont poussés jusqu’à ces rochers, comme des daims blessés (…).
    Jusqu’ici, j’ai toujours dit à l’homme blanc de venir s’installer dans mon pays, que c’était le sien et celui de Captain Jack. Qu’ils pouvaient venir s’établir ici avec moi et que je n’étais pas en colère contre eux. Je n’ai jamais rien reçu de personne ; je n’ai eu que ce que je me suis acheté et payé. J’ai toujours vécu comme un Blanc, et tel a toujours été mon désir. Je me suis toujours efforcé de vivre paisiblement et de ne jamais rien demander à personne. Je me suis toujours nourri de ce que je parvenais à tuer avec mon fusil et à attraper avec mes pièges.
    Kintpuash (Captain Jack),
    de la tribu des Modocs
    Les Indiens de Californie avaient la douceur du climat de leur pays. Les Espagnols leur avaient donné des noms, construit des missions. Ils les avaient convertis et débauchés. Les organisations tribales étaient peu développées chez ces peuples pacifiques ; chaque village avait ses propres chefs, mais il n’existait pas de grand chef de guerre. Après la découverte de l’or en 1848, des Blancs venus du monde entier affluèrent par milliers en Californie. Ils prirent à ces Indiens dociles ce qu’ils convoitaient, avilirent ceux que les Espagnols n’avaient pas déjà avilis, puis exterminèrent des populations entières. Qui se souvient aujourd’hui des Chilulas, des Chimarikos, des Urebures, des Nipewais, des Alonas, de ces centaines de tribus dont les restes sont ensevelis sous des milliers de kilomètres d’autoroutes, de parkings et de lotissements ?
    Seuls de toutes les tribus de Californie, les Modocs, qui vivaient dans la région plus rude du lac Tule, près de la frontière avec l’Oregon, résistèrent. Jusqu’aux années 1850, ils avaient vu peu de Blancs. Mais c’était avant que les colons n’arrivent par centaines, ne s’emparent des meilleures terres et n’exigent d’eux une soumission totale. Les Modocs faisant preuve de dispositions guerrières, les envahisseurs blancs tentèrent de les exterminer, à quoi les Indiens répondirent par des embuscades.
    À cette époque, un jeune Modoc du nom de Kintpuash atteignait l’âge adulte en se demandant pourquoi les Blancs et son peuple ne pouvaient pas vivre ensemble sans s’entretuer. La région du lac Tule était vaste comme le ciel, avec suffisamment de cerfs,

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