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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Eskiminzin retourna à San Carlos et demanda à voir l’agent.
    « Nous n’avons rien fait de mal, dit-il, mais nous avons peur. C’est pour cela que nous nous sommes enfuis. Maintenant, nous revenons. Si nous restons dans les montagnes, nous mourrons de faim et de froid. Si les soldats américains nous tuent ici, cela reviendra au même. Nous ne nous sauverons plus. »
    Dès que l’agent informa l’armée du retour des Aravaipas, ordre lui fut transmis d’arrêter les chefs, de les entraver avec des chaînes pour les empêcher de s’échapper et de les transférer en tant que prisonniers de guerre au nouveau site de Camp Grant.
    « Qu’ai-je fait de mal ? » demanda Eskiminzin au soldat chef venu l’arrêter.
    L’homme fut bien en peine de répondre, l’arrestation étant une « précaution militaire ».
    À Camp Grant, les prisonniers, enchaînés ensemble, durent fabriquer des briques d’adobe pour les nouveaux bâtiments du comptoir. Dormant par terre, constamment enchaînés, ils durent se contenter pour toute pitance de ce dont les soldats n’avaient pas voulu.
    Un jour, en été, Eskiminzin vit venir à lui un jeune homme blanc, John Clum, qui se présenta comme le nouvel agent à San Carlos et lui expliqua que les Aravaipas avaient besoin de leur chef. Il voulut savoir pourquoi il était prisonnier.
    « Je n’ai rien fait, répondit Eskiminzin. Peut-être les Blancs mentent-ils à mon propos. Je m’efforce toujours de bien agir. »
    Clum lui dit qu’il pourrait obtenir sa libération à condition qu’il promette de l’aider à améliorer les conditions de vie à San Carlos.
    C’est ainsi que deux mois plus tard, Eskiminzin rejoignit son peuple. Une fois de plus, la situation semblait pleine de promesses, mais le chef aravaipa était suffisamment raisonnable pour ne pas espérer trop. Depuis l’arrivée des Blancs, il ne savait jamais vraiment où il pourrait étaler sa couverture ; l’avenir était plus qu’incertain pour les Apaches.
    Au printemps 1874, Cochise contracta une maladie qui l’affaiblit beaucoup. Tom Jeffords, l’agent des Chiricahuas, fit venir le médecin militaire de Fort Bowie, qui ne put malheureusement identifier le mal du chef apache. Les médicaments prescrits n’améliorèrent pas l’état de Cochise, dont le corps jadis musclé commença à dépérir.
    Pendant ce tems, le gouvernement avait décidé, pour économiser de l’argent, de fusionner l’agence chiricagua et la nouvelle agence de Hot Spring, au Nouveau-Mexique, en déplaçant la première. Aux officiels venus discuter la question avec lui, Cochise répondit que le transfert lui était indifférent, et qu’il serait mort avant. Mais les autres chefs et ses propres fils protestèrent vigoureusement et déclarèrent que si l’agence était déplacée, ils refuseraient de bouger. Même les États-Unis ne disposeraient pas de forces suffisantes pour les faire partir, parce qu’ils préféreraient mourir dans leurs montagnes que de vivre à Hot Springs.
    Après le départ des représentants du gouvernement, Cochise devint si faible et ses souffrances furent telles que Jeffords décida d’aller chercher le médecin de Fort Bowie. Au moment où il se mettait en route, Cochise lui demanda : « Tu me reverras vivant, tu crois ? »
    Barbe-Rouge répondit avec une franchise toute fraternelle : « Non, je ne crois pas.
    — Je pense que je mourrai vers dix heures demain matin. À ton avis, nous nous reverrons ? »
    Jeffords resta silencieux quelques instants.
    « Je l’ignore, finit-il par dire. Et toi, quel est ton avis ?
    — Je ne sais pas, répondit Cochise. Ce n’est pas clair dans mon esprit, mais je pense que oui, quelque part tout là-haut. »
    Cochise mourut avant le retour de son ami Taglito. Quelques jours plus tard, l’agent annonça aux Chiricahuas qu’il sentait venu le moment pour lui de partir. Mais ils ne voulurent rien entendre. Les fils de Cochise, Taza et Naiche, furent de ceux qui insistèrent le plus pour qu’il ne les quitte pas. Si Taglito les abandonnait, dirent-ils, le traité et les promesses passées entre Cochise et le gouvernement ne vaudraient plus rien. Alors, Jeffords promit de rester.
    Au printemps 1875, la plupart des bandes apaches étaient soit confinées sur des réserves, soit réfugiées au Mexique. En mars, l’armée transféra le général Crook de l’Arizona à la région de la Platte. En effet, les Sioux et les Cheyennes, qui

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