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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Washington avec le Grand Père.
    Les représentants du gouvernement accordèrent aux Indiens une semaine pour discuter des termes entre eux. Il fut très vite clair que les chefs ne signeraient rien du tout. Pour pouvoir modifier le traité de 1868, soulignèrent-ils, il fallait l’approbation des trois quarts de la population adulte mâle des tribus sioux. Or, plus de la moitié des guerriers se trouvaient dans le nord avec Sitting Bull. Ce à quoi les Blancs répliquèrent que les Indiens ayant quitté les réserves étaient hostiles et que seuls les amis des États-Unis étaient concernés par le traité. Cet argument fut rejeté par la plupart des chefs. Pour briser leur opposition, les membres de la commission laissèrent entendre que s’ils ne signaient pas, le Grand Conseil serait tellement furieux qu’il supprimerait toute distribution de rations, forcerait les tribus à s’installer dans le Territoire Indien, et enfin, que l’armée confisquerait leurs fusils et leurs chevaux.
    Pour les Indiens, la situation était sans issue. On leur prenait les Black Hills, la vallée de la Powder River et tout le gibier qui y vivait. Sans le produit de leur chasse, sans les rations distribuées par les agents, ils allaient mourir de faim. L’idée d’aller vivre dans une région lointaine et inconnue était insupportable. Et si l’armée s’emparait de leurs armes et de leurs montures, les guerriers ne seraient plus des hommes.
    Red Cloud et ses lieutenants signèrent les premiers, suivis de Spotted Tail et des siens. Puis les négociateurs blancs se rendirent dans différentes agences, à Standing Rock, Cheyenne River, Crow Creek, Lower Brûlé et Santee, et harcelèrent les autres tribus sioux jusqu’à ce qu’elles signent elles aussi. Ainsi Paha Sapa, ses esprits, ses mystères, ses immenses forêts et ses milliards de dollars en or passèrent-ils dans les mains du gouvernement des États-Unis.
    Quatre semaines après que Red Cloud et Spotted Tail apposèrent leur signature au bas du document, huit compagnies de cavalerie placées sous le commandement de Trois-Doigts Mackenzie (le chef soldat qui avait écrasé les Kiowas et les Comanches dans le canyon de Palo Duro) quittèrent Fort Robinson. Les ordres du Département de la Guerre étaient de prendre les chevaux et les fusils des Indiens vivant sur les réserves. Les hommes furent arrêtés, les tipis fouillés et démontés, les armes saisies et les mustangs rassemblés. Mackenzie donna la permission aux femmes d’utiliser des chevaux pour transporter leurs affaires jusqu’à Fort Robinson. Mais les hommes durent faire le voyage à pied, y compris Red Cloud et les autres chefs. Désormais, la tribu vivrait à Fort Robinson sous la surveillance des soldats.
    Le lendemain matin, pour ajouter aux humiliations que ses prisonniers avaient déjà subies, Mackenzie offrit à une compagnie d’éclaireurs pawnees (la tribu que les Sioux avaient chassée de la vallée de la Powder) les chevaux confisqués par les soldats.
    Pendant ce temps, l’armée américaine, assoiffée de vengeance, écumait la région se trouvant au nord et à l’ouest des Black Hills, tuant tous les Indiens qu’elle trouvait. À la fin de l’été 1876, la colonne de Crook avait épuisé ses rations. Les hommes entamèrent une marche forcée en direction du sud, afin de se fournir en vivres dans les camps de mineurs des Black Hills. Le 9 septembre, un détachement commandé par le capitaine Anson Mills tomba sur le village d’American Horse, où vivaient des Oglalas et des Miniconjous qui avaient quitté le campement de Crazy Horse quelques jours auparavant et regagnaient leur réserve plus au sud pour y passer l’hiver. Mills lança ses hommes, qui furent repoussés par les Sioux. Le capitaine décida alors d’attendre Crook et ses hommes, ce qui donna aux Indiens le temps de fuir, à l’exception d’American Horse, de quatre guerriers et de quinze femmes et enfants, piégés dans une caverne au bout d’un petit canyon.
    Arrivé avec le gros des troupes, Crook plaça quelques hommes à des positions leur permettant de viser l’entrée de la caverne. American Horse et ses quatre guerriers répliquèrent aux tirs des soldats. Suivirent plusieurs heures d’un combat continu qui fit deux morts et neuf blessés parmi les Tuniques Bleues. Crook envoya alors un éclaireur, Frank Grouard, pour demander aux Indiens de se rendre. Grouard, qui avait vécu parmi les Sioux, s’adressa

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