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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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vie. Imaginez que les gens qui vivent au-delà du grand océan viennent vous dire que vous devez abandonner l’agriculture et tuer votre bétail, et qu’ils prennent vos maisons et vos terres, que feriez-vous ? Vous ne vous battriez pas contre eux ? » Dix ans plus tard, rien n’était venu changer l’opinion que Gall s’était faite de la suffisance et l’arrogance de l’homme blanc. Depuis l’été 1876 et même avant, les Hunkpapas le considéraient comme le lieutenant de Sitting Bull, le chef de guerre de la tribu.
    La première charge de Reno surprit plusieurs femmes et enfants à découvert. Les balles des cavaliers fauchèrent la famille de Gall. « Après, mon cœur est devenu mauvais, confia ce dernier à un journaliste quelques années plus tard. Après, je me suis mis à tuer mes ennemis à la hache. » C’est en des termes tout aussi laconiques qu’il décrivit la tactique utilisée pour bloquer l’avance de Reno. « Sitting Bull et moi nous trouvions à l’endroit où Reno a attaqué. Sitting Bull avait une médecine très forte. Nous avons dit aux femmes et aux enfants de descendre la rivière. (…) Ils ont attrapé les chevaux pour les hommes. Les hommes ont enfourché les montures et foncé sur Reno, qu’ils ont contraint à reculer jusque dans le bois. »
    En termes militaires, Gall attaqua le flanc de la colonne de Reno et la repoussa jusqu’à la forêt. Puis il força les soldats terrifiés à se replier à la hâte. Les Indiens étaient tellement acharnés que cette retraite se transforma en vraie déroute. Gall put ainsi récupérer des centaines de guerriers pour attaquer Custer de front tandis que Crazy Horse et Two Moon le prenaient sur les flancs et par ses arrières.
    Pendant ce temps, Pte-San-Waste-Win et les autres femmes observaient avec anxiété les soldats de Longue-Chevelure qui traversaient la Little Bighorn. « J’ai entendu le son du clairon et vu la colonne tourner vers la gauche en direction de la rivière où devait se dérouler l’attaque. (…) Peu de temps après, des cavaliers cheyennes sont entrés dans la Little Bighorn, puis des jeunes gens de ma tribu, puis d’autres encore, et finalement ce sont plusieurs centaines de guerriers qui ont traversé la rivière pour remonter le ravin. Ceux qui restaient sont sortis de la rivière et ont attendu que les soldats arrivent. Et moi, je savais que des centaines de guerriers sioux s’étaient dissimulés dans le ravin derrière la colline par laquelle Custer arrivait, et qu’il serait attaqué de deux côtés. »
    Kill Eagle, un chef sioux blackfoot, devait plus tard raconter que les Indiens fondirent sur la colonne de Custer « comme un ouragan (…), comme une nuée d’abeilles sortant de leur nid. » Si l’on en croit Hump, le camarade miniconjou de Gall et de Crazy Horse à l’époque de la guerre dans la vallée de la Powder, la première charge des Indiens sema la panique chez Longue-Chevelure et ses hommes. « Mon cheval s’est effondré, touché par un tir, dit-il, et j’ai été blessé au-dessus du genou. La balle est ressortie par la hanche. Je suis tombé et suis resté à terre. » « Le gros de nos guerriers, expliquera Crow King, qui se trouvait avec les Hunkpapas, s’est regroupé et a lancé ses chevaux sur la première ligne des soldats. Pendant ce temps, certains s’écartaient pour contourner les Tuniques Bleues jusqu’à les encercler. » Black Elk, qui observait la bataille depuis l’autre berge, vit un grand nuage de poussière s’élever de la colline en tourbillonnant, puis des chevaux en sortir, sans cavalier.
    D’après Pte-San-Waste-Win, « [L]a colline a disparu derrière la fumée produite par les tirs et la poussière soulevée par les sabots des chevaux. Les soldats tiraient à l’aveuglette. Les guerriers par contre visaient bien. Ils ont tué les Tuniques Bleues. Nous autres femmes avons traversé la rivière pour rejoindre les hommes, et quand nous sommes arrivées sur la colline, il ne restait plus un soldat vivant. Longue-Chevelure gisait parmi les autres morts. (…) Le sang de nos braves était chaud, leur cœur plein de rancœur. Ils n’ont fait aucun prisonnier ce jour-là. »
    Si l’on en croit Crow King, les soldats mirent pied à terre en se voyant encerclés par les Indiens. « Ils ont voulu retenir leurs chevaux, puis les ont laissés partir quand nous nous sommes rapprochés. Nous les avons rabattus vers notre campement principal et

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