Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
Vom Netzwerk:
tous tués. Ils se sont battus avec discipline, comme des braves, jusqu’à ce que le dernier tombe. »
    Mais d’après Red Horse, vers la fin de la bataille contre Custer, « ces soldats se sont ridiculisés. Beaucoup ont jeté leurs fusils par terre et levé les mains en l’air en criant : “Sioux ! Pitié ! Faites-nous prisonniers !” Les Sioux n’ont fait aucun prisonnier. Ils les ont tous tués jusqu’au dernier. Les soldats ont péri dans la minute qui suivait. »
    Longtemps après la bataille, White Bull, un Miniconjou, dessina quatre pictogrammes le représentant en train de lutter avec un soldat, puis de le tuer – le soldat en question étant d’après ses dires Custer. D’autres Indiens revendiquèrent la mort de Longue-Chevelure, parmi lesquels Rain-in-the-Face, Flat Hip et Brave Bear. Red Horse parlait d’un Santee non identifié. En fait, la plupart des Indiens qui racontèrent les combats affirmèrent ne pas avoir vu Custer et n’avoir aucune idée de qui l’avait tué. « Jusqu’à la fin de la bataille, nous ignorions que c’était lui le chef blanc », dit Low Dog.
    Au cours d’un entretien qu’il accorda au Canada un an après la bataille, Sitting Bull affirma que lui-même n’avait pas vu Custer, mais que d’autres Indiens qui l’avaient reconnu juste avant sa mort lui dirent la chose suivante : « Il n’avait plus ses cheveux longs comme avant. Ils étaient courts, et de la même couleur que l’herbe quand le gel arrive. (…) Après les derniers combats, Longue-Chevelure se dressait tel un épi de maïs isolé au milieu des autres tiges couchées. » Quant à savoir qui avait tué Custer… Sitting Bull n’en souffla pas un mot.
    Selon un guerrier arapaho qui combattait aux côtés des Cheyennes, le général fut achevé par plusieurs Indiens. « Il portait des vêtements en peau de daim, une veste et un pantalon, et se tenait à quatre pattes. Il avait reçu une balle dans le flanc et le sang coulait de sa bouche. On aurait dit qu’il regardait les Indiens qui l’encerclaient. Il y avait quatre soldats assis autour de lui, tous grièvement blessés. Les autres gisaient sur le sol. Alors, les Indiens ont refermé le cercle sur lui et je n’ai plus rien vu. »
    Peu importe qui le tua. Longue-Chevelure, qui avait tracé la Route des Voleurs jusqu’aux Black Hills, avait péri avec tous ses hommes. Les soldats de Reno, auxquels les hommes du chef d’escadron Frederick Benteen étaient venus prêter main-forte, se retrouvèrent retranchés sur une colline située en aval. Les Indiens les encerclèrent, laissèrent passer la nuit, puis reprirent l’assaut le lendemain matin. Au cours de la journée, des éclaireurs envoyés par les chefs revinrent avec des messages avertissant les guerriers de l’arrivée en force d’autres soldats.
    À l’issue d’un conseil, il fut décidé de lever le camp. Les guerriers avaient tiré toutes leurs balles. Il aurait été stupide de combattre des ennemis aussi nombreux avec des arcs et des flèches. Les femmes reçurent l’ordre de préparer le départ. Avant le coucher du soleil, les Indiens remontèrent la vallée en direction des Bighorn Mountains et se séparèrent sur le chemin, chaque tribu prenant une direction différente.
    Lorsque les Blancs de l’Est apprirent la défaite de Custer, ils qualifièrent la bataille de massacre et devinrent fous de rage. Il fallait punir tous les Indiens de l’Ouest. Mais comme il était impossible de s’en prendre à Sitting Bull et aux chefs de guerre, le Grand Conseil décida de châtier les Indiens qui leur tombaient sous la main – ceux qui étaient restés sur les réserves et n’avaient pas participé aux combats.
    Le 22 juillet, Grand-Guerrier Sherman se vit confier le contrôle militaire de toutes les réserves se trouvant sur le territoire sioux, avec mission de traiter les Indiens y vivant comme des prisonniers de guerre. Le 15 août, le Grand Conseil promulgua une nouvelle loi obligeant les Indiens à céder tous les droits sur la vallée de la Powder et sur les Black Hills, cela au mépris du traité de 1868, traité que les Indiens auraient violé en partant en guerre contre les États-Unis. Mais cela, comment les Indiens des réserves auraient-ils pu le comprendre, eux qui n’avaient pas levé les armes contre les soldats américains ? Par ailleurs, Sitting Bull et ses partisans avaient attaqué uniquement parce que Reno, sur ordre de Custer, avait

Weitere Kostenlose Bücher