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Eugénie et l'enfant retrouvé

Eugénie et l'enfant retrouvé

Titel: Eugénie et l'enfant retrouvé Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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En montant dans la voiture, il la questionna en riant :
    — Maintenant, je me demande lequel de nous deux a fait les confidences les plus compromettantes.
    — Vous. Mais j’ai fait les plus gênantes. Je me demande toutefois pourquoi vous m’avez dit tout cela.
    — Vous devez vous en douter un peu, non?
    La jeune femme fit semblant de n’avoir rien entendu, ignorant son sourire de séducteur. Comme tous les hommes, il entendait l’impressionner un peu. Cela ne pouvait être avec un statut professionnel ou une maison cossue, symbole de sa réussite. Il lui restait à jouer le rôle de voyou sympathique. A ses yeux, elle représentait un défi nouveau, exotique même.
    Le trajet de retour prit quelques minutes à peine. En stationnant la voiture devant le Château Saint-Louis, il se tourna à demi pour déclarer :
    — Maintenant, nous voilà au moment décisif. Accepterez-vous de me revoir? Pour ma part, j’en serais très heureux.
    — Oui, cela me fera plaisir.
    — Et me permettez-vous de sceller cet accord d’un baiser?
    Cette fois, elle répondit d’un petit geste de la tête.
    L’homme se pencha, posa brièvement ses lèvres sur les siennes, tout en touchant son ventre, juste sous les seins.
    En se redressant, il dit encore :
    — Si vous me le permettez, je ne vais pas descendre pour vous ouvrir la portière. Déplier et replier ma jambe encore une fois ne me ferait pas de bien, je pense.
    — Vous devriez voir un médecin, dit-elle en l’ouvrant elle-même. L’accident est survenu il y a un mois déjà.
    — Je veux bien, mais pas vous, Thalie. Puis-je vous appeler par votre prénom? Je le trouve très joli.
    Elle hocha la tête et descendit du véhicule. Elle se dirigeait vers la porte quand il la rappela.
    — Thalie, vous ne m’avez pas donné votre numéro de téléphone. Ce sera utile pour fixer un nouveau rendez-vous.
    Je ne vous achèterai pas une ceinture à chaque fois pour me donner un prétexte de passer au cabinet.
    Elle revint vers la voiture pour le lui donner, il le prit en note dans un petit carnet.
    — À très bientôt. J’appelle dans un jour ou deux.
    — A bientôt, Louis.
    L’homme la regarda rejoindre la porte de l’immeuble.
    Une jolie petite silhouette, un pas décidé. Déjà, il avait hâte de la revoir.

    *****
Le couvent des sœurs de Jésus-Marie se trouvait à l’ouest de la ville de Québec, le long du chemin Saint-Louis, dans le village de Sillery. Fernand et sa fille se tenaient debout dans la cour, devant le fleuve, flanqués de la directrice de l’établissement.
    — Vous profitez vraiment d’un emplacement exceptionnel, ma mère, déclara l’homme en se tournant vers elle.
    — C’est un milieu idéal pour l’étude. Puis, notre clientèle pour le
    cours
    classique
    n’est
    pas
    bien
    grande.
    Cela
    donne une relation particulière avec les enseignantes, au sein de petits groupes.
    — Vous croyez que Béatrice pourra dès cette année commencer la classe d’Eléments latins ?
    — Je pense bien. Cela ne devrait pas être trop difficile pour une bonne élève.

    La religieuse regardait la jeune fille avec un sourire.
    Celle-ci rougit en répondant :
    — Je vais faire mon possible, ma mère.
    — Nous avons aussi une classe préparatoire. Si nécessaire, votre fille pourra y aller. Ce ne sera pas un recul, seulement l’occasion de prendre un élan pour sauter plus loin. Mais j’insiste, seulement si cela se révèle nécessaire.
    De nouveau, Fernand contempla le pensionnat construit en pierre, l’immense terrain en pleine campagne.
    — Alors,
    ma
    grande,
    qu’en
    penses-tu?
    demanda
    l’homme en regardant sa fille dans les yeux.
    — ... Je pense que je me plairais beaucoup ici. Si tu peux te le permettre, bien sûr.
    Tellement de personnes clamaient l’inutilité des études classiques pour les filles, elle se sentait un peu coupable d’imposer cette dépense à son père.
    — Je veux seulement être sûr que tu te plais ici. Je m’occupe du reste.
    — Oui, j’aime beaucoup.
    — Alors, imagine, tu auras peut-être ton diplôme de baccalauréat en même temps que ton frère.
    Sur ce, Fernand lui adressa un gros clin d’œil. L’idée fit franchement sourire la jeune fille. En fait, tous les deux commenceraient les humanités le même jour.
    — Maintenant, ma belle, si tu veux regagner la voiture et m’attendre un peu, j’aimerais régler encore quelques petits détails.
    — ... Oui, bien sûr. Au revoir, ma sœur.
    La

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