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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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pour ramasser un
bouclier. Il le brandit afin que nous puissions tous voir l’aigle du Powys,
puis le jetant à terre, délaça ses chausses et pissa sur l’emblème. Il changea
de cible et son jet d’urine tomba sur le propriétaire de l’écu. Cette insulte s’avéra
trop énorme.
    Cuneglas rugit
de colère et sortit de la ligne.
    « Non ! »
criai-je et je m’avançai vers mon ami. Il valait mieux que ce soit moi qui
combatte Liofa, car du moins, je connaissais ses tours et sa rapidité, mais il
était trop tard. Cuneglas avait tiré son épée sans tenir compte de moi. Il se
croyait invulnérable ce jour-là. Il se sentait le roi de la bataille, un homme
qui avait dû se comporter en héros et venait de prouver qu’il en était un,
aussi croyait-il maintenant que tout était possible. Il allait terrasser ce
Saxon impudent devant ses troupes et, pendant des années, les bardes
chanteraient Cuneglas le roi tout-puissant, Cuneglas le roi tueur de Saxons,
Cuneglas le roi guerrier.
    Je ne pouvais
le sauver car il aurait perdu la face s’il avait reculé ou si un autre avait
pris sa place, aussi je le regardai, horrifié, avancer à grandes enjambées,
plein de confiance en lui, vers le Saxon svelte qui ne portait pas d’armure.
Cuneglas avait endossé le vieux harnois de son père, en fer cerclé d’or, et
coiffé un casque au cimier orné d’une aile d’aigle. Il souriait. Il planait,
plein des actes héroïques de ce jour, et se croyait marqué par les Dieux. Il n’hésita
pas, mais frappa d’estoc, et nous aurions tous pu jurer que le coup allait
porter, mais Liofa se baissa, fit un pas de côté, rit, et se déroba lorsque l’épée
de Cuneglas fouetta l’air de nouveau.
    Nos hommes et
les Saxons hurlaient des encouragements. Seuls Arthur et moi restions silencieux.
Je regardais le frère de Ceinwyn aller à une mort certaine et ne pouvais rien
faire pour l’arrêter. Ou plutôt, rien faire dans l’honneur car si je le
sauvais, je le couvrais d’opprobre. Du haut de sa selle, Arthur tourna un
visage inquiet vers moi.
    Il m’était
impossible de le conforter. « Je l’ai combattu, dis-je amèrement, et c’est
un tueur.
    — Tu as
survécu.
    — Je suis
un guerrier, Seigneur. » Cuneglas ne l’avait jamais été, et c’était pour
cela qu’il voulait faire ses preuves, mais Liofa le tournait en ridicule.
Cuneglas attaquait, essayait de le frapper, et chaque fois le Saxon se
baissait, se dérobait et ne contre-attaquait pas ; peu à peu nos hommes se
turent en voyant que le roi se fatiguait et que Liofa se jouait de lui.
    Plusieurs
lanciers du Powys se précipitèrent afin de sauver leur roi. Liofa recula
rapidement de trois pas et les désigna de l’épée. Cuneglas se retourna et les
aperçut. « En arrière ! leur cria-t-il. En arrière ! »
répéta-t-il, avec plus de colère. Il devait savoir qu’il était condamné, mais
ne voulait pas perdre la face. L’honneur avant tout.
    Ses guerriers
s’arrêtèrent. Cuneglas se retourna vers Liofa, et cette fois, ne fonça pas,
mais attaqua avec plus de prudence. Pour la première fois, son épée toucha la
lame de son adversaire qui dérapa sur l’herbe ; Cuneglas poussa un cri de
victoire et leva son arme pour tuer celui qui le tourmentait, mais Liofa s’éloignait
en tournoyant, en une sorte de glissade délibérée, et son épée emportée par
cette pirouette rasa l’herbe et trancha la jambe droite de Cuneglas. Un moment,
celui-ci demeura debout, puis son épée vacilla, et tandis que Liofa se
redressait, il s’effondra. Le Saxon attendit que le roi s’écroule, puis il
écarta son bouclier d’un coup de pied et le transperça de la pointe de son arme.
    Les Saxons
hurlèrent à se casser la voix car le triomphe de Liofa était un présage de leur
victoire. Le champion n’eut que le temps de s’emparer de l’épée de Cuneglas
avant de fuir, avec agilité, le groupe assoiffé de vengeance qui se lança à sa
poursuite. Il les distança aisément, puis se retourna et les railla. Il n’avait
pas besoin de les combattre, car il avait gagné son duel. Il avait tué un roi
ennemi, et les bardes saxons chanteraient Liofa le Terrible, le tueur de rois.
Il avait donné aux Saxons leur première victoire de la journée.
    Arthur mit
pied à terre et nous insistâmes, tous deux, pour ramener le corps de Cuneglas à
ses hommes. Nous pleurions. Durant toutes ces longues années, nous n’avions pas
eu d’allié plus loyal et

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