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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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hâte. Nous ne les suivîmes pas. Nous étions trop ensanglantés,
trop meurtris et trop las pour les pourchasser, et en outre nous étions bloqués
par l’empilement de corps qui marque la laisse d’une bataille livrée à la lance
et à la hache. Certains étaient morts, d’autres se convulsaient, à l’agonie, et
nous suppliaient de les achever.
    Cerdic avait
retiré ses hommes pour former un nouveau mur de boucliers assez fort pour
pratiquer une percée jusqu’aux guerriers d’Aelle dont la retraite avait été
coupée par les troupes de Sagramor qui comblaient maintenant la plus grande
partie de la brèche entre la rivière et mes lanciers. J’appris plus tard que la
troupe de mon père avait été acculée au bord de l’eau par les lanciers de
Tewdric, et qu’Arthur avait laissé juste assez d’hommes pour l’immobiliser et
envoyé le reste à Sagramor.
    Mon casque
était cabossé et une déchirure traversait le fer et la doublure de cuir, du
côté gauche. Lorsque je l’ôtai délicatement, il entraîna le caillot de sang
collé à mes cheveux. Je me tâtai le cuir chevelu avec précaution, mais ne
sentis aucun os brisé, seulement une entaille et une douleur lancinante. J’avais
une plaie mâchée à l’avant-bras, des meurtrissures à la poitrine et ma cheville
droite saignait toujours. Issa boitait, mais prétendait que ce n’était qu’une
égratignure. Niall, le chef des Blackshields, était mort. Il reposait sur le
dos, le plastron transpercé par une lance dont la hampe se dressait vers le
ciel ; du sang coulait à flots de sa bouche ouverte. Eachern avait perdu
un œil. Il couvrit l’orbite à vif avec un morceau de chiffon qu’il noua sur sa
tête, puis remit avec brusquerie son casque sur le pansement improvisé et jura
de venger cent fois son œil.
    Arthur
descendit de la colline pour complimenter mes hommes. « Retenez-les encore !
nous cria-t-il. Retenez-les jusqu’à l’arrivée d’Œngus, et alors, nous les
achèverons à jamais ! » Mordred chevauchait derrière lui, sa grande
bannière côte à côte avec celle de l’ours. Notre roi portait une épée nue à la
main et écarquillait les yeux d’excitation. Sur une lieue, le long de la
rivière, tout n’était que poussière et sang, morts et mourants, fer contre
chair.
    Les rangs
écarlate et or de Tewdric se refermèrent sur les survivants d’Aelle. Ceux-ci
combattaient encore et Cerdic fit une autre tentative de percée pour les
rejoindre. Arthur obligea Mordred à remonter la colline pendant que nous
reformions notre mur de boucliers. « Ils en veulent, commenta Cuneglas en
voyant les Saxons avancer de nouveau.
    — Ils ne
sont pas ivres, dis-je, c’est pour cela. »
    Cuneglas était
indemne et plein de l’exaltation d’un homme qui croit que sa vie est protégée
par un charme. Il s’était battu au premier rang, il avait tué et ne portait pas
une seule égratignure. A l’encontre de son père, il n’avait jamais joui d’une renommée
de guerrier, et maintenant il pensait avoir enfin mérité sa couronne. « Fais
attention. Seigneur Roi, lui dis-je lorsqu’il retourna vers ses hommes.
    — Nous
sommes en train de gagner, Derfel ! » dit-il, et il s’éloigna en
toute hâte pour affronter l’assaut.
    Il serait bien
plus violent que le premier, car Cerdic avait placé ses propres gardes au
centre de sa nouvelle ligne et ceux-ci relâchèrent d’énormes chiens de guerre
qui se précipitèrent sur Sagramor dont les hommes occupaient la même position
dans notre mur. Un battement de cœur plus tard, les lanciers saxons frappaient,
se taillant un chemin dans les brèches causées par les chiens. J’entendis le
heurt des boucliers, puis ne pensai plus à Sagramor car l’aile droite saxonne
chargeait mes hommes.
    De nouveau,
les boucliers résonnèrent l’un contre l’autre. De nouveau, nous brandîmes nos
lances ou frappâmes avec nos épées, et de nouveau nous nous écrasâmes les uns
contre les autres. Le Saxon qui m’attaqua avait lâché sa lance et tentait de m’enfoncer
son poignard entre les côtes. Le couteau ne parvenait pas à percer ma cotte de
mailles et son propriétaire grognait, poussait et grinçait des dents en faisant
tourner la lame contre les anneaux de fer. Je n’avais pas la place de baisser
le bras droit pour lui saisir le poignet, aussi je martelai son casque du
pommeau d’Hywelbane, et continuai jusqu’à ce qu’il s’écroule à mes pieds et que
je puisse lui

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