Excalibur
l’histoire de la
Grande-Bretagne, cette unique bataille ressort comme un événement important,
mais malheureusement, nous ignorons où elle a eu lieu. Les hypothèses ne
manquent pas. Liddington Castle, dans le Wiltshire, et Badbury Rings dans le
Dorset, pourraient la revendiquer, mais Geoffrey de Monmouth, écrivant au XII e siècle, place la bataille à
Bath, probablement parce que Nennius appelle les sources chaudes de Bath balnea
Badonis. Plus tard, d’autres historiens ont proposé Little Solsbury Hill, à
l’ouest de Batheaston, dans la vallée de l’Avon, près de Bath, et j’ai adopté
cette suggestion pour ma description du site. Fut-ce un siège ? Personne
ne le sait vraiment, pas plus que nous ne savons qui fut l’assiégé. Tous s’accordent
simplement sur le fait qu’une bataille eut vraisemblablement lieu au Mont
Badon, où que celui-ci se trouvât, qu’il y a peut-être eu siège, ou peut-être pas,
que cela se produisit probablement vers l’an 500, même si aucun historien ne miserait
sa réputation sur cette affirmation, que les Saxons la perdirent et qu’il n’est
pas exclu qu’Arthur ait été l’artisan de cette grande victoire.
Nennius, s’il
fut vraiment l’auteur de L’ Historia Brittonum, attribue douze batailles
à Arthur, la plupart en des lieux non identifiables, et il ne mentionne pas
Camlann, la bataille qui met traditionnellement fin à l’histoire de ce héros.
Les Annales Cambriae sont notre source la plus ancienne de cette
bataille, et ces annales furent compilées bien trop tard pour faire autorité.
La bataille de Camlann est encore plus mystérieuse que celle du Mont Badon, et
il est impossible de lui attribuer une localisation quelconque, et même d’affirmer
qu’elle eut lieu. Geoffrey de Monmouth dit qu’elle s’est déroulée au bord de la
Camel, en Cornouailles, alors qu’au XI e siècle, Thomas Malory la situe dans la plaine de Salisbury. D’autres
auteurs la placent à Merioneth, au Pays de Galles, sur les bords de la Cam qui
coule non loin de South Cadbury (« Caer Cadarn »), près du Mur d’Hadrien
ou même en Irlande. J’ai choisi Dawlish Warren, dans le sud du Devon, pour la
seule raison qu’autrefois, j’avais un bateau à voile dans l’estuaire de l’Exe
et que, chaque fois que je sortais en mer, je doublais le Warren. Camlann peut
signifier « la rivière tortueuse », et le chenal de l’estuaire de l’Exe
est aussi tortueux qu’on peut l’être, mais ce choix est pur caprice de ma part.
Les Annales
Cambriae disent seulement : « la bataille de Camlann, au cours de
laquelle Arthur et Medraut (Mordred) périrent ». C’est peut-être ce qui
arriva, mais la légende affirme qu’Arthur a survécu à ses blessures et fut emmenédans l’îlemagique d’Avalon où il dort toujours en compagnie de ses
guerriers. Nous avons clairement dépassé le royaume où tout historien qui se respecte
oserait s’aventurer, sauf pour suggérer que la foi dans la survivance d’Arthur
reflète une profonde nostalgie populaire du héros disparu, et dans toute l’île
de Grande-Bretagne, aucune légende n’a persisté aussi longtemps. « Un
tombeau pour Marc, rapporte le Livre Noir de Carmarthen, un tombeau pour
Gwythur, un tombeau pour Gwgawn à la rouge épée, mais, périsse cette pensée, un
tombeau pour Arthur. » Arthur ne fut probablement pas roi, il se peut qu’il
n’ait pas existé du tout, mais en dépit de tous les efforts des historiens pour
nier cette existence, il est toujours, pour des millions de personnes dans le
monde, ce qu’un copiste du XIV e siècle a dit de lui : Arturus Rex Quondam, Rexque Futurus, Arthur,
notre Roi de Jadis et de Demain [1] .
----
[1] L'auteur fait ici allusion à la pentalogie de J.-H. White dont Joëlle Losfeld a
entamé la publication intégrale. L'Épée dans la pierre et La Sorcière
de la forêt ont déjà paru, le Chevalier mal-fet sortira en 2001. (N.d.T.)
Weitere Kostenlose Bücher