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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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plus dévoué que Cuneglas ap Gorfyddyd, roi du Powys.
Il n’avait jamais discuté avec Arthur et pas une seule fois ne lui avait fait
défaut ; c’était un frère pour moi. Un homme bon, généreux, juste, et
maintenant il était mort. Les guerriers du Powys emportèrent le cadavre de leur
roi derrière le mur de boucliers. « Le nom de son assassin est Liofa, leur
dis-je, et je donnerai cent pièces d’or à l’homme qui m’apportera sa tête. »
    Puis un cri me
fit retourner. Les Saxons, certains de la victoire, commençaient à avancer.
    Mes hommes se
levèrent. Ils essuyèrent la sueur qui leur avait coulé dans les yeux. Je
coiffai mon casque bosselé et ensanglanté, refermai les protège-joues et m’emparai
d’une lance tombée.
    L’heure était
venue de retourner au combat.
     
    *
     
    Ce fut le plus
gros assaut de la journée, et il fut mené par une vague de lanciers sûrs d’eux
qui s’étaient remis de leur surprise du matin et venaient maintenant briser nos
rangs et secourir Aelle. Ils rugissaient leurs chants de guerre en marchant,
frappaient leurs boucliers de leurs épées et se promettaient mutuellement de
tuer chacun une douzaine de Bretons. Les Saxons savaient qu’ils avaient gagné.
Ils avaient subi le pire qu’Arthur pouvait leur infliger, ils nous avaient
arrêtés, ils avaient vu leur champion tuer un roi et maintenant, avec des
troupes fraîches en première ligne, ils s’avançaient pour nous achever. Les
Francs brandirent leurs légères lances de jet, se préparant à envoyer une pluie
de fer épointé sur notre mur de boucliers.
    Quand soudain
une corne retentit sur le Mynydd Baddon.
    Tout d’abord,
peu d’entre nous l’entendirent, dans le vacarme des cris, des piétinements et
des gémissements des mourants, mais l’appel résonna de nouveau, puis une
troisième fois, et à ce troisième appel, nos hommes se retournèrent et regardèrent
les remparts abandonnés du Mynydd Baddon. Même les Francs et les Saxons s’arrêtèrent.
Ils n’étaient qu’à cinquante pas de nous lorsque la corne les figea sur place
et eux aussi levèrent les yeux vers le grand coteau verdoyant.
    Où se dressait
un unique cavalier et une bannière.
    Il n’y en
avait qu’une, mais elle était immense : un tissu blanc déployé par le vent
sur lequel était brodé le dragon rouge de la Dumnonie. La bête, toute griffes,
queue et feu, se cabrait sur le drapeau dont jouait le vent et elle faillit
renverser le cavalier qui la portait. Même à cette distance, on pouvait voir
que l’homme se tenait raide et gauche, comme s’il ne pouvait ni manier son
cheval noir ni tenir fermement la grande bannière ; deux lanciers
apparurent derrière lui pour piquer sa monture et l’animal franchit d’un bond
le rebord, projetant violemment son cavalier en arrière. Celui-ci bascula en
avant tandis que le cheval descendait la pente au galop ; sa cape noire
volait et je vis qu’en dessous son armure était blanche, aussi blanche que le
lin de son drapeau. Derrière lui, une foule hurlante d’hommes aux boucliers
noirs ou ornés de sangliers se déversa sur le flanc du Mynydd Baddon tout comme
nous l’avions fait, juste après l’aube. Œngus Mac Airem et Culhwch étaient
arrivés, mais au lieu de se battre sur la route de Corinium, ils avaient d’abord
gravi le mont afin que leurs hommes se joignent aux nôtres.
    Pourtant, c’était
le cavalier que je regardais. D’abord surpris par son assise malhabile, je
voyais maintenant qu’il était attaché sur le dos du cheval. Une corde qui
passait sous le ventre noir du destrier ligotait ses chevilles, et son corps
était maintenu sur la selle par ce qui devait être des bandes de bois clouées à
l’arçon. Il n’avait pas de casque, si bien que ses longs cheveux volaient au
vent ; son visage n’était qu’un crâne grimaçant recouvert d’une peau jaune
desséchée. C’était Gauvain, le cadavre de Gauvain, dont les lèvres et les
gencives desséchées découvraient les dents, dont les narines n’étaient plus que
deux fentes noires et les orbites, des trous vides. Sa tête ballottait de
droite et de gauche pendant que son corps, auquel la bannière de Bretagne avec
son dragon était attachée par des lanières, se balançait de côté et d’autre.
    C’était la
mort sur un cheval noir appelé Anbarr, et la vue de ce vampire se précipitant
sur eux ébranla l’assurance des Saxons. Les Blackshields hurlaient derrière
Gauvain, poussant

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