Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
cavalcade et se mêla aux derniers rangs. A l’étape, il se rapprocha de Guise qui l’interrogea du regard.
    – C’est fait, monseigneur ! répondit simplement Maurevert.
    q

Chapitre 22 LA ROUTE DE DUNKERQUE
    P ardaillan, après le départ de Fausta et de Guise, était demeuré à sa place, dans la galerie, assez abasourdi de ce qu’il venait d’entendre.
    « Mordieu ! songea-t-il, quel dommage que cette femme soit pétrie de méchanceté ! Du courage, de grandes pensées, une vaste ambition, une éclatante beauté… quel admirable type de conquérante ! C’est vrai qu’elle a une façon spéciale de témoigner sa reconnaissance aux gens ! A peine l’ai-je tirée des mains de Sixte qu’elle lance le Balafré à mes trousses… Mais après tout… »
    Pardaillan en était là de ses réflexions lorsqu’il vit rentrer Fausta dans la salle du trône.
    « Ce serait le moment, pensa-t-il, de me montrer et de lui reprocher la vilenie qu’elle a commise à mon égard !… Mais que diable fait-elle ?… Elle pleure ?… Pourquoi ?… »
    Fausta, en effet, était tombée sur un siège, le visage dans les deux mains, et le bruit d’un sanglot parvenait au chevalier. En proie à une émotion étrange, Pardaillan allait peut-être s’avancer, lorsque Fausta, relevant et secouant la tête comme pour écarter à jamais les pensées qui l’assaillaient, appela en frappant du marteau sur un timbre.
    Un laquais parut aussitôt, s’avança jusqu’à quelques pas de Fausta et se tint immobile. Alors Fausta se mit à écrire. Sans doute ce qu’elle écrivait était grave et difficile à dire, car souvent elle s’arrêtait, pensive.
    La lettre était longue. Ce ne fut qu’au bout d’une heure que Fausta la cacheta. Alors elle se tourna vers le laquais, ou du moins l’homme qui semblait être un laquais.
    – Où est le comte ?
    – A son poste : près de la basilique de Saint-Denis.
    – Faites-lui parvenir cette lettre. Qu’il l’ait demain matin à huit heures. Qu’il se mette aussitôt en route. Qu’il gagne Dunkerque directement. Et qu’il remette la missive à Alexandre Farnèse.
    Le laquais prit le pli cacheté et s’éloigna.
    – Dites-lui, ajouta alors Fausta en le rappelant, dites-lui qu’à son retour, s’il ne me trouve pas ici, il devra pousser jusqu’à Blois…
    L’homme disparut.
    « Bon ! pensa Pardaillan. C’est la lettre qui ordonne à Farnèse de tenir son armée prête à entrer en France pour que M. le duc de Guise devienne empereur de l’Europe, de l’Afrique et autres lieux… Allons donc !… »
    Bientôt Fausta se leva et se retira. Puis, au bout de quelques minutes, un autre laquais parut, qui éteignit les flambeaux. Quelques bruits qui parvenaient encore à l’oreille de Pardaillan s’arrêtèrent l’un après l’autre, et il fut évident que tout dormait dans le palais.
    Alors, Pardaillan, sa dague à la main, se mit en route. Il marchait au hasard, s’orientant au jugé, et avec une telle lenteur, de telles précautions qu’une demi-heure s’écoula entre le moment où il quitta son poste d’observation et celui où il parvint dans une pièce assez vaste qu’éclairait faiblement une lanterne accrochée au mur. Pardaillan reconnut aussitôt cette pièce. C’était le vestibule du palais Fausta.
    Soit que la surveillance parût moins urgente dans le palais, soit que les deux gardiens ordinaires eussent fait partie de la bande qu’avait entraînée Rovenni, le vestibule était désert.
    La porte, que du dehors on eût été obligé d’enfoncer, était au contraire facile à ouvrir du dedans. Les énormes verrous qui la barricadaient, soigneusement entretenus, glissaient bien et sans bruit ; en quelques minutes, Pardaillan eut ouvert la porte et se trouva dehors.
    A ce moment, la demie de minuit sonnait à Notre-Dame. Pardaillan rajusta tant bien que mal la porte, non par scrupule, mais dans l’espoir que l’éveil ne serait pas donné trop tôt, et alors, ayant poussé un large soupir de satisfaction, il prit d’un bon pas le chemin de la rue Saint-Denis, c’est-à-dire le chemin de la
Devinière
,
où il arriva sans encombre.
    L’auberge était fermée. Mais bien que tout y parût plongé dans un profond sommeil, Pardaillan avait une manière à lui de frapper. Et il paraît que cette manière était la bonne, car au bout de dix minutes, une servante mal réveillée lui ouvrit.
    – A dîner ! fit le chevalier qui mourait de

Weitere Kostenlose Bücher