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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Pardaillan était couché. Il donna un dernier souvenir à la bonne hôtesse et s’endormit paisiblement sous la protection de cette amie, sachant bien qu’à six heures son cheval aurait eu l’avoine, que sa rapière serait fourbie, et ses vêtements en bon ordre.
    A six heures, en effet, la servante réveilla Pardaillan qui commença par aller seller et brider son cheval, puis déjeuna d’une tranche de pâté et d’une demi-bouteille de vin, puis fit ses adieux à Huguette en lui répétant qu’il viendrait vieillir au coin du feu de la
Devinière.
Puis il se mit en selle devant le perron de la
Devinière.
Huguette lui offrit le coup de l’étrier et, le regardant s’éloigner, demeura sur le perron aussi longtemps qu’elle put le voir.
    – Le reverrai-je jamais ? murmura-t-elle en rentrant dans l’auberge.
    Un peu après sept heures, Pardaillan s’arrêtait près de la basilique de Saint-Denis, attachait son cheval à un anneau, et pour ne pas se faire remarquer entrait dans un bouchon d’où il se mit à surveiller attentivement la route.
    A sept heures et demie, il vit arriver un cavalier venant de Paris, cavalier armé en guerre, et ayant toute la tournure d’un gentilhomme. Il le reconnut à l’instant. C’était le laquais à qui Fausta avait remis la lettre destinée à Alexandre Farnèse.
    Le cavalier s’arrêta comme s’était arrêté Pardaillan. Ayant mis pied à terre à une centaine de pas du bouchon, il entra dans une maison où il resta près d’une demi-heure. Puis il sortit, se remit en selle et reprit le chemin de Paris.
    « Bon, pensa le chevalier, voici la lettre entre les mains du messager. Attendons le messager ! »
    Toute cette manœuvre, naturellement, s’était accomplie sans que ce cavalier venu de Paris eût eu l’air de songer à se cacher un seul instant.
    En effet, il ne pouvait guère supposer qu’on l’épiait.
    Dix minutes après son départ, la porte charretière de la maison s’ouvrit, laissant le passage à un homme qui sortit tout à cheval et prit au pas la route de Dammartin. Il passa devant le bouchon à l’anneau duquel était attachée la monture de Pardaillan. Le chevalier sortit aussitôt, sauta en selle, et se mit à suivre de loin le cavalier.
    « Le messager qui va à Dunkerque, songea-t-il. Celui que Fausta appelle le comte. Comte, bon ! Mais comte de quoi ?… Je voudrais bien savoir son nom… Bah ! je m’en passerai !… »
    Le cavalier se mit au trot ; Pardaillan prit le trot, tout en se maintenant à distance. Cependant le cavalier ne paraissait pas très pressé. Il suivit d’un bon trot le chemin mal entretenu, souvent défoncé, et ressemblant à nos routes nationales comme le cocher peut ressembler au train rapide.
    A un moment, cet homme s’aperçut sans doute qu’il était suivi ; mais au lieu de piquer son cheval, il s’arrêta court. Pardaillan s’arrêta Le cavalier repartit au galop pour passer au trot quelques instants plus tard : Pardaillan exécuta les mêmes manœuvres. Dès lors, il fut évident pour le cavalier que Pardaillan le suivait.
    Il ne s’arrêta pas à Dammartin et poussa jusqu’à Senlis. A Senlis, le messager mit pied à terre devant le
Tonneau de Bacchus,
vieille hôtellerie renommée. Pardaillan entra au
Tonneau de Bacchus.
Le messager dînait dans la grande salle. Pardaillan dîna dans la grande salle. Puis le messager se retira dans sa chambre en ordonnant qu’on le laissât dormir jusqu’à huit heures du matin.
    « Bon ! pensa Pardaillan, je veux être pendu si mon homme n’est pas debout à cinq heures !… »
    Et se retirant à son tour, il donna l’ordre qu’on tint son cheval prêt pour cinq heures. Avant de s’endormir, Pardaillan se mit à méditer sur sa situation. Que voulait-il au bout du compte ?…
    « La lettre destinée à Farnèse, pas davantage, se répondit-il.
    Oui. Mais comment faire pour avoir cette lettre ?… S’il ne se fût agi que de provoquer l’homme et de le tuer, la question eût été trop simple. Car c’est justement là que gisait la question pour le chevalier. Il lui répugnait de tuer ou même de blesser cet homme qui ne lui avait jamais fait de mal, qu’il ne connaissait même pas… Et pourtant, il lui fallait la lettre !… »
    « Bah ! finit-il par se dire, je trouverai bien quelque moyen ! J’aborderai ce gentilhomme, par exemple, le chapeau à la main, et très poliment, je lui dirai : Monsieur, voulez-vous avoir

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