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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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disposition. Je dois vous déclarer que je n’ai pas réussi aussi complètement que je l’espérais. Et c’est pourquoi, si vous ne m’accordez un nouveau crédit, je serai ici ce que j’étais hier à Montmartre, c’est-à-dire votre prisonnier…
    Charles avait affreusement pâli. Pardaillan, aux derniers mots de Maurevert, le regarda avec étonnement.
    – Votre attitude, monsieur, rachète bien des choses, dit-il avec une sorte de douceur. Si nous devons mettre l’épée à la main, je serai heureux de vous dire qu’il y a toujours de la haine dans mon cœur contre l’homme qui m’a fait tant de mal, mais que le mépris où je vous tenais s’est atténué…
    Maurevert s’inclina sous cet outrage qui était un compliment sincère.
    – Mais, reprit Pardaillan, vous disiez que vous n’aviez pas entièrement réussi. Ceci laisse supposer que vous avez réussi tout au moins en partie.
    – Oui, messieurs…
    Le jeune duc était haletant.
    – Voici, de très exacte façon, continua Maurevert, ce que j’ai pu savoir, et ce que je n’ai pas pu savoir : la jeune fille dont vous me parliez n’est plus à Paris ; cela est certain. Mais en quel lieu monseigneur le duc l’a-t-il fait conduire ? Voilà ce que je n’ai pu établir. Et pourtant, messieurs, j’ai passé ma nuit à cette recherche.
    – Perdue ! Perdue pour toujours ! murmura Charles.
    – Monsieur, dit Maurevert avec une apparente émotion, vous pouvez croire que je n’ai aucun motif de haine contre cette jeune fille et que, depuis hier, j’ai pour vous un motif de reconnaissance. Laissez-moi donc vous dire que peut-être tout n’est-il pas dit !…
    – Parlez !… oh ! si vous avez un indice… si faible qu’il soit !…
    – Monsieur, dit Maurevert en se tournant vers Pardaillan, je vous appartiens : pensez-vous que nous devons nous battre, ou bien m’accordez-vous un nouveau crédit de quelques jours ?…
    – Parlez, dit Pardaillan.
    – Eh bien !, voici, messieurs : je me fais fort, dans dix jours, non seulement de vous dire où se trouve la jeune fille, mais de vous mettre en sa présence… Dix jours, messieurs, cela peut vous sembler long. Mais c’est juste le temps qu’il me faut pour aller dans une ville où je suis sûr de trouver l’indication cherchée, et d’en revenir.
    – Quelle est cette ville ? demanda Pardaillan.
    – C’est Blois, répondit Maurevert du ton le plus naturel. L’homme à qui la jeune fille a été confiée est à Blois. Pourquoi ? Ceci, messieurs, est un secret politique. Or, si je puis trahir le duc sur une question d’amour, j’aimerais mieux être tué sur place que de le trahir sur une question d’Etat…
    Ceci était admirable… Ceci confirmait si bien la bonne volonté de Maurevert, cela concordait si exactement avec tout ce que pouvait supposer Pardaillan de nouvelles tentatives que ferait Guise contre Henri III, qu’en effet la chose parut limpide au chevalier et au jeune duc.
    – Que la jeune fille soit à Blois, continua Maurevert, ceci est de toute impossibilité. Le duc ne l’aurait pas envoyée si loin de lui, ni en un lieu où peuvent surgir… des dangers de toute nature. Mais à Blois, messieurs, je trouverai l’homme qui sait. Or cet homme, messieurs, n’a rien à me refuser, et quand je lui aurai dit que ma vie dépend du renseignement que je lui demande, à l’instant même j’aurai l’indication voulue… Et alors, messieurs, je vous le répète ; je me fais fort de vous conduire auprès de celle que vous cherchez…
    Charles regarda Pardaillan. Et ce regard voulait dire :
    – Il n’y a pas à hésiter…
    C’était aussi l’avis du chevalier.
    – Vous dites dix jours ? demanda-t-il à Maurevert.
    – Jour pour jour… dans dix jours à partir d’aujourd’hui, à midi sonnant, vous me reverrez à Paris… tenez… je vous attendrai hors des murs, aux environs de la porte Montmartre.
    – Nous sommes au douze d’octobre… le vingt et un, à midi, aux environs de la porte Montmartre, nous y serons, monsieur…
    – Puis donc partir, messieurs ? demanda Maurevert avec une sorte d’humilité.
    – Partez, monsieur, répondit Pardaillan, de cette voix rude qu’il avait depuis quelques minutes.
    Maurevert sauta en selle.
    – A vous revoir, messieurs, le vingt et un d’octobre à midi, dit-il alors. J’entreprends une besogne difficile et périlleuse. Mais y eût-il mille difficultés, mille dangers, ce serait encore

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