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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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le plus de torches possible.
    Il atteignit le sol et attendit que les archers, la bouche pleine de protestations étouffées et de jurons, le rejoignent. Ils allumèrent d’autres torches et, une fois accoutumés à la pénombre, parcoururent la crypte du regard. C’était une pièce immense, rappelant une caverne. En son centre s’élevait un pilier massif que Corbett comprit être le bas de la colonne qui soutenait les hautes voûtes de la salle capitulaire, au-dessus. Le clerc retint son souffle. Ne se trompait-il pas ? Mais il l’aperçut soudain : l’éclair précieux des pièces d’orfèvrerie et d’argenterie s’échappant des cassettes, coffres et coffrets entrebâillés.
    — Mais tout cela devrait être sous clé ! s’exclama Cade en les apercevant lui aussi.
    Il se rua vers un coffre, au comble de l’émotion.
    — Oui, c’est cela ! Les serrures ont été fracturées.
    Il abaissa sa torche.
    — Regardez, Sir Hugh ! Des chandelles ont coulé ici, sur le sol.
    Il se pencha sur une goutte de cire blanche.
    — C’est même assez récent !
    La petite troupe s’éparpilla et examina les différents coffres et cassettes. Certaines serrures en avaient été brisées, d’autres défoncées à coups de levier ou de hache et le contenu fouillé. Mais aucun coffre n’était vide.
    — La crypte a été pillée ! constata Corbett. La plupart des pièces d’orfèvrerie ont été emportées. Mais celles-ci sont trop volumineuses, encombrantes et lourdes ! Ou alors très difficiles à vendre !
    Il sortit d’un coffre un petit plat d’argent au bord incrusté de rubis et l’approcha de sa torche :
    — Regardez ! On y voit le poinçon de l’orfèvre et les armes de la Maison du roi ! Seul un imbécile essaierait de le vendre ! Et notre voleur n’est pas un imbécile !
    Il revint sur ses pas pour examiner le gros pilier : des cavités y avaient été creusées très soigneusement par un tailleur de pierres. Corbett enfonça la main dans l’une d’entre elles et en retira un sac déchiré et vide.
    — Par tous les saints du paradis ! marmonna-t-il. Par ici, tout le monde !
    Il brandit la guenille.
    — Notre voleur n’est pas venu chercher l’argenterie, mais des pièces d’or et d’argent récemment frappées. Je suppose que ces cavités étaient remplies de sacs de pièces... qui ont disparu, à présent. Voilà ce que convoitait le voleur !
    — Mais comment est-il entré ? s’étonna Cade.
    Corbett s’approcha du mur de la crypte, bâti en beau granit gris, souillé à présent de taches d’humidité.
    — Eh bien, murmura le clerc dont les paroles résonnèrent dans la crypte sombre, nous savons qu’il ne pouvait pas venir d’en haut. Il n’a pas pu passer par la porte.
    Corbett sonda le sol de sa botte.
    — C’est également impossible par en bas. Par conséquent, il a dû s’attaquer au mur.
    — Il faudrait des mois ! protesta Limmer.
    — Vous avez déjà pris part à un siège ? demanda Corbett.
    Son interlocuteur fit signe que oui.
    — Ces murs ont une épaisseur de treize pieds, ce qui est à peu près le cas de la plupart des châteaux. Comment un capitaine s’y prendrait-il pour y faire une brèche ?
    — Un bélier ne serait guère efficace. Il s’efforcerait probablement de creuser un tunnel qui commencerait de l’autre côté du mur, passerait sous les fondations et remonterait ensuite.
    — Et si cela ne marchait pas ?
    — Alors il s’attaquerait au mur lui-même. Mais cela nécessiterait beaucoup de temps.
    — Je crois que notre voleur a tout son temps, marmonna Corbett. Examinez le mur avec vos torches. Si un courant d’air fait vaciller la flamme, cela signifie que vous aurez trouvé !
    Il ne leur fallut que quelques minutes : un cri de triomphe poussé par Ranulf les fit accourir vers un endroit, derrière des coffres renversés, qu’ils étudièrent minutieusement pendant que le jeune homme s’escrimait contre la pierre.
    — Elle bouge ! Regardez !
    Il montra les tas de plâtre poussiéreux au pied du mur.
    — Oh, Seigneur ! chuchota Corbett. Je comprends comment il s’y est pris.
    Il sonda le mur.
    — Qu’y a-t-il de l’autre côté ?
    — Le vieux cimetière.
    — Allons-y !
    Ils revinrent dans le transept. Corbett donna l’ordre de monter la garde près de l’échelle. Les trois prisonniers attendaient près de la porte, dans un silence abattu, pieds et poings étroitement liés. Corbett et

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