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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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sa troupe sortirent de l’église au pas de course et s’engouffrèrent dans le cimetière. Pour atteindre le mur de la crypte, ils durent se frayer un passage dans les herbes folles, le chanvre et les arbustes qui leur arrivaient à la taille. Les signes d’intrusion n’étaient que trop évidents : une pelle brisée, une pioche rouillée, des lambeaux de sac et même une pièce d’argent rutilante que Ranulf dénicha dans les mauvaises herbes. Corbett tenta de se représenter l’intérieur de la crypte et désigna, sur le sol, une pierre tombale endommagée.
    — Enlevez-la !
    Ils la déplacèrent facilement, révélant un trou assez large pour laisser passer un homme. Corbett jeta un coup d’oeil à la ronde et sourit pour dissimuler son angoisse. Il ne supportait pas les espaces clos et savait à quel point la terreur l’assaillirait s’il se retrouvait coincé ou incapable de faire demi-tour. Mal à l’aise, il haussa les épaules.
    — Cela me fait peur, murmura-t-il.
    Il n’eut pas à le répéter. Ranulf se mit immédiatement à quatre pattes et s’enfonça dans le trou en se tortillant. Corbett l’entendit ramper dans le tunnel comme un renard dans son terrier. Après quelques minutes d’anxiété, Ranulf réapparut, couvert de boue mais rayonnant.
    — Ça s’élargit à mesure que l’on s’approche de la base du mur.
    — Et le mur lui-même ?
    — Ce n’est plus qu’un trou ! Apparemment, le voleur a tout simplement fait une brèche, après avoir effrité la pierre en allumant un petit feu. Puis il a sorti les gravats dans des sacs et les a éparpillés parmi les tombes.
    — Mais il faudrait des mois ! répéta Limmer, incrédule.
    — Certes, mais c’est possible ! réfléchit Corbett. J’ai vu des mineurs de l’armée du roi accomplir ce genre d’exploits contre des forteresses. Rappelez-vous que ce n’est pas du rocher, mais des dalles de pierre assemblées par la main de l’homme ! Une fois que l’une cède, il ne reste plus qu’à déblayer les morceaux.
    — Et la dernière ? demanda Cade. Celle que Ranulf a fait bouger dans la crypte ?
    — C’est le bout du tunnel, répondit le jeune homme. Si vous l’ébranlez du pied en y mettant toutes vos forces, elle glisse, tout simplement. Le voleur a même fabriqué un grand crochet pour la remettre en place. Une fois repoussée, c’est une porte d’accès toute trouvée à la crypte et au Trésor.
    Corbett parcourut du regard le cimetière abandonné.
    — Donc, nous avons un félon qui travaille sans doute la nuit. Il commence ici, creuse l’argile meuble jusqu’à ce qu’il atteigne la base du mur. Puis il démolit les briques, rendues fragiles par le feu, et ensuite il transporte les gravats dans des sacs. Il s’attaque à la pierre finale, endommagée par le feu au préalable, et y place un crochet et un anneau pour pouvoir la déplacer à volonté. Il met la main sur quelques pièces d’orfèvrerie, bien que ce qui l’intéresse vraiment, ce soit ces sacs de monnaie sonnante et trébuchante... qui ont disparu ! ajouta-t-il après un coup d’oeil à la ronde.
    Il se frotta la joue. Certes, il se félicitait d’avoir vu juste, mais deux questions subsistaient. D’abord, le voleur ? Aucun doute : c’était Puddlicott, mais où, par tous les saints, se trouvait-il ? Et surtout, où cachait-il son butin si mal acquis ? Corbett se pinça les lèvres. Ensuite, s’il avait bien révélé au grand jour les turpitudes des moines de Westminster, il n’avait pas encore démontré qu’elles étaient liées aux crimes. Il n’avait aucune preuve, à part les gribouillis d’une vieille dame et les témoignages d’un petit mendiant et d’une prostituée. Le clerc regarda le ciel limpide.
    — Et bien sûr, soupira-t-il, il y a le dernier point : qui va informer le roi de tout cela ? Nous avons fait le nécessaire ici, déclara-t-il en élevant la voix. Messire Cade, veuillez poster les archers devant la salle du Trésor et replacer la pierre. Ensuite vous ferez venir maçons et charpentiers de la ville pour remettre tout en état du mieux possible. Messire Limmer, je veux que vous oubliiez la loi ! Que nos prisonniers soient conduits à la Tour et y subissent la question jusqu’à ce qu’ils révèlent le fin mot de l’histoire. Qu’ils n’en meurent pas, cependant !
    L’officier, renâclant devant la tâche imposée, hocha la tête et cracha.
    — Sir Hugh, deux d’entre eux sont

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