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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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releva.
    — Je vous jure que je prouverai ce que j’avance. Messire Limmer ! Ranulf ! Maltote ! Accompagnez-nous à la porte du Trésor !
    Adressant un sourire glacial à Warfield, il eut la satisfaction de voir ce dernier abandonner toute forfanterie et suffisance. On aurait dit un vieillard brisé, à présent.
    — Qu’avez-vous l’intention de faire ? murmura-t-il.
    Pour toute réponse, Corbett claqua des doigts et partit à grandes enjambées. Les trois prisonniers et leur escorte le suivant avec difficulté, ils pénétrèrent dans le transept sud et s’arrêtèrent devant l’impressionnante porte renforcée. Corbett saisit son poignard et, malgré les protestations et les exclamations angoissées de ses compagnons, brisa chacun des sceaux.
    — A quoi bon ? marmonna Ranulf. Nous n’avons pas la clé !
    — C’est vrai !
    Corbett jura à mi-voix : il l’avait oubliée, dans son excitation.
    — Messire Limmer, que quatre de vos hommes apportent l’un des bancs les plus lourds. Et qu’ils enfoncent cette porte !
    L’officier allait protester mais Corbett frappa dans ses mains.
    — Au nom du roi ! cria-t-il. Je veux que l’on fasse sauter cette porte de ses gonds !
    Limmer s’éloigna en hâte.
    — Et que d’autres prennent une échelle, aussi ! ajouta le clerc. La plus longue qu’ils puissent trouver !
    Il attendit le retour des soldats, le regard rivé sur l’entrée de la crypte. Derrière lui, Ranulf et Maltote échangeaient des commentaires pessimistes. William Senche, mort de peur, tenait des propos sans queue ni tête. Frère Richard s’était adossé au mur, les bras croisés, tandis que le sacristain, vidé de toute émotion, évoquait un somnambule.
    Les gardes revinrent. Quatre portaient un banc massif et deux autres une longue échelle légère. Corbett s’écarta. Limmer repoussa les prisonniers. Les archers, se prenant au jeu, attaquèrent la grande porte avec leur bélier de fortune. Leurs coups de boutoir répétés se répercutèrent, comme un glas, sous les voûtes de l’église déserte. Au début, la porte résista, mais Limmer leur ordonna de concentrer leurs efforts sur l’endroit où les gonds étaient fixés au mur. Les soldats se remirent à la tâche, et Corbett entendit enfin le bois craquer et gémir. L’un des gonds sauta et les archers firent une pause, haletant et couverts de sueur. Puis ils recommencèrent et la porte fut près de céder. Un dernier coup de bélier, suivi de grincements et d’un craquement assourdissant, vint à bout de la porte qui fut arrachée du chambranle. Les soldats la mirent de côté après avoir démoli la serrure et les lourds verrous. Corbett s’avança sous la voûte basse et sombre du couloir d’accès. On lui tendit une chandelle. Il ordonna d’allumer les torchères du mur et lui-même en prit une.
    — Limmer, que deux, non, trois archers gardent les prisonniers ! Que le reste me suive, mais en faisant attention ! Le couloir d’accès est abrupt et les marches en bas ont été défoncées. Prudence, donc !
    Il se retourna :
    — À propos, où est Cade ?
    Il se rendit compte soudain que celui-ci s’était tenu à l’écart.
    — Il est resté à l’extérieur, répondit Ranulf.
    — Qu’il vienne !
    Ils attendirent. Lorsque Cade revint avec Ranulf, il fut éberlué à la vue de la porte brisée.
    — Seigneur Dieu, Messire Corbett ! souffla-t-il. J’espère que vous savez ce que vous faites !
    — Seigneur Dieu ! le parodia Corbett. Oui ! Je pense même que je suis le seul, ici, à savoir ce que je fais !
    Ils s’engagèrent dans le couloir, leurs ombres dansant sur le mur à la lueur des torches ; leurs pas résonnaient et se répercutaient comme les battements d’un tambour fantôme. Corbett s’arrêta brusquement et brandit sa torche. Le couloir se terminait là. Le clerc s’avança avec prudence en se baissant et en éclairant la crypte plongée dans l’ombre. L’escalier se trouvait devant lui – tout au moins les quatre premières marches. Puis c’était la chute brutale dans l’obscurité. Ils firent passer l’échelle qu’ils glissèrent jusqu’en bas et assurèrent solidement. Corbett descendit avec précaution, une main sur un montant, l’autre tenant la torche éloignée de son visage et de ses cheveux. Il leva les yeux : ses compagnons se détachaient dans un cercle de lumière.
    — Laissez deux hommes en haut, ordonna-t-il, et descendez ! Apportez

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