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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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monts Elke, et dans le Wyoming, non loin d’une énorme pierre surnommée le Dôme de la Théière, ces champs pétrolifères constituent les réserves stratégiques de la marine militaire américaine et ne doivent être utilisés qu’en cas de rupture des stocks pétroliers.
    Après avoir obtenu du président Harding qu’il lui confie la gestion des précieuses réserves, le ministre de l’Intérieur Albert Fall les a transférées à des amis pétroliers. L’opération s’est effectuée sans appel d’offres, et a précédé de peu des prêts de plusieurs centaines de milliers de dollars faits au ministre par certains de ses amis. Le Sénat se saisit du dossier et nomme deux commissions d’enquête, confiées aux sénateurs Walsh et Wheeler. Le sénateur Walsh explique à ses enquêteurs que les amis de Harry Daugherty, Procureur général, sont au cœur du scandale. Il leur recommande de se méfier tout spécialement de son bras armé, le Bureau of Investigation, ancêtre du FBI, dont J. Edgar Hoover est le numéro deux.
    Walsh a raison de se méfier. Avant même le début des auditions de sa commission, le chef du Bureau, William Burns, charge ses agents d’enquêter sur les responsables des commissions sénatoriales, dans l’intention de les discréditer. Leurs familles, leurs amis, leurs proches sont surveillés, leurs téléphones écoutés, leurs courriers interceptés, lus et photocopiés, leurs bureaux et leurs demeures cambriolés. Les agents du Secret Service qui enquêtent pour le compte des sénateurs sont suivis par les hommes du Bureau. En vain. William Burns s’attaque au plus faible des deux sénateurs, Wheeler, en lui envoyant une femme dans sa chambre d’hôtel. Le sénateur flaire le piège et esquive. Le numéro trois du Bureau, l’« effarant » Gaston Means, suggère au Procureur général, Harry Daugherty, de détourner l’attention en organisant une nouvelle chasse aux « rouges ». Gaston Means envisage de la justifier par un attentat à la bombe perpétré contre la demeure du Procureur général, tout comme celle organisée en 1919 par son prédécesseur Palmer. Le numéro trois du Bureau se propose de fomenter lui-même l’attentat, qui serait commis en l’absence de Harry Daugherty et de sa famille. Daugherty hésite, puis finit par décliner l’offre.
    Favorables à l’administration républicaine, les journaux américains minimisent l’affaire. À une exception près, qui est de taille : celle du groupe de presse de Randolph Hearst. Mais le Bureau a les moyens de faire taire la presse Hearst. William Burns menace Randolph Hearst de l’arrêter parce qu’il franchit les frontières d’un État américain avec sa maîtresse, en violation du « Mann Act » qui interdit à deux adultes de sortir d’un État pour avoir des relations sexuelles ! Randolph Hearst cède et muselle ses journaux.
    Dès le début des auditions des commissions sénatoriales, le Bureau fait pression sur les témoins. Certains quittent le pays, d’autres disparaissent. Une des rares femmes employées par le Bureau accepte de témoigner. Le lendemain du jour où elle fait sa déposition, le Bureau exige sa démission par une lettre signée de J. Edgar Hoover. Tout semble indiquer que celui-ci est à la manœuvre aux côtés de William Burns. Il est à la droite du Procureur général lors de l’audition de ce dernier par les sénateurs, et ne ménage pas ses conseils, comme il l’a fait avec Palmer lors des enquêtes qui avaient suivi les rafles des années 1920. Le scandale du Dôme de la Théière provoque la chute de William Burns et la promotion de J. Edgar Hoover, qui devient directeur du Bureau en 1924. Depuis lors, Hoover fuit les affaires de corruption publique autant que celles concernant la criminalité organisée. Il faudra attendre sa mort pour que le FBI fasse de ces deux fléaux ses priorités. Par une inquiétante coïncidence – mais en est-ce bien une ? –, c’est dans le cadre d’une opération d’infiltration de la criminalité organisée que le Bureau lance sa première et, à ce jour, sa plus grosse opération de lutte contre la corruption des hommes politiques américains : « Abscam ».
    « Abscam »
     
    Fort Lauderdale, Floride, avril 2008. Petite moustache, cheveux impeccablement coiffés en arrière, teint bronzé, Tony Amoroso a l’air d’un retraité tranquille venu finir ses jours sous le soleil de Floride, à deux pas des plus beaux

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