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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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cicatriser les chairs. Quant au coup
reçu à la tête, c’est chose bénigne : une bosse qui est déjà d’un joli
bleu...
    – Philippe,
souffla Fiora... Est-ce que... Philippe est vivant ?
    La
puissante silhouette noire du Téméraire émergea de l’ombre et apparut dans la
clarté des chandelles allumées au chevet du lit :
    – Sain
et sauf... de même que son adversaire d’ailleurs. Mais quelle folie que ce
geste ! Croyez-vous sincèrement que j’aurais laissé Campobasso égorger
Selongey ?
    L’expression
du visage de Fiora indiqua clairement le doute, et elle murmura : -Le
combat n’était-il pas à outrance ?
    – J’ai
toujours le droit d’arrêter un duel quand bon me semble. Je savais que l’un
comme l’autre aurait beaucoup de mal à venir à bout de son ennemi et j’espérais
que la fatigue finirait par avoir le dessus. J’avoue que, cependant, j’eusse
préféré que l’on gardât les casques...
    – Ne...
pouviez-vous... ordonner qu’on... les remît ?
    – Cela,
non. Chacun a le droit de se battre de la façon qui lui convient...
    – Monseigneur !
reprocha le médecin, ma patiente a perdu beaucoup de sang et elle a besoin de
repos. Je vais lui faire absorber une potion qui la fera dormir et nous
verrons, au jour, comment se comporte la plaie...
    – Un
moment encore... s’il vous plaît, dit Fiora. Je voudrais vous demander...
monseigneur... de parler pour moi à Sa Grandeur le légat. Je... je demande l’annulation...
de mon mariage...
    – Vous
voulez ? ...
    – Oui...
et le plus tôt sera le mieux. Dites à messire de Selongey... qu’il est délié de
tout engagement envers moi. Ainsi que... vous-même. Mon père... savait que cet
or vous était destiné... Je ne reviendrai plus sur un don... qu’il a fait
librement !
    Épuisée
par l’effort qu’elle venait de s’imposer, elle ferma les yeux, ne vit pas le
duc se pencher sur elle, mais elle sentit la chaleur de sa main quand il y
emprisonna la sienne :
    – Ne
hâtez rien, je vous en supplie ! Vous n’êtes pas vous-même en ce moment...
    – Parce
que j’ai perdu... toute agressivité ? fit la jeune femme avec un pâle
sourire.
    – Peut-être.
Nous reparlerons de tout cela quand vous serez rétablie. Je dois vous dire que
Selongey est là, dehors. Voulez-vous lui permettre d’entrer ?
    – Non...
non ! Ni lui... ni l’autre ! Par pitié !
    – Vous
avez droit à beaucoup mieux que de la pitié, mais il en sera comme vous le
désirez. Reposez-vous !
    – Il
en est plus que temps, en effet, dit aigrement le médecin. D’autre part, il
conviendrait de trouver une femme pour veiller donna Fiora. En dehors des
filles de cuisine, ce palais est plein d’hommes et je ne compte pas les deux
mille filles de joie qui poursuivent notre armée. Les soins d’une femme de bien
seraient...
    – Souhaitables ?
Je partage votre avis et m’en occuperai dès le matin. En attendant, ne lui
mesurez pas vos soins...
    Après
son départ, Matteo de Clerici fit absorber à la blessée une tisane qu’il venait
de préparer sur le feu de la cheminée et dans laquelle il versa quelques
gouttes d’un flacon qu’il avait apporté avec lui.
    La
drogue devait être efficace car, à peine la dernière gorgée avalée, Fiora s’endormit
profondément...
    Derrière
la porte de la chambre, le duc avait retrouvé Philippe qui arpentait nerveusement
le dallage : il était visible qu’il avait pleuré :
    -Comment
va-t-elle ? interrogea-t-il. Puis-je la voir ?
    – Elle
n’est pas en danger immédiat mais tu ne saurais entrer, Philippe.
    – Pourquoi ?
    – Parce
qu’elle ne le veut pas.
    – C’est
l’autre qu’elle attend ? s’écria le jeune homme avec fureur. Il n’est pas
loin : Olivier de La Marche le retient au bas de cet escalier...
    – Elle
ne veut voir ni l’un ni l’autre... et elle désire expressément que je sollicite
du légat l’annulation de votre mariage. Elle te fait savoir que tu es délié,
envers elle, de tout engagement. Ce sont là ses propres paroles et je crois qu’elle
a raison.
    – Monseigneur !
protesta Selongey. N’aurai-je pas, moi aussi, la possibilité de parler ? Cela
me concerne, il me semble ?
    – Baisse
le ton, s’il te plaît ! C’est au duc de Bourgogne que tu t’adresses. Au
duc de Bourgogne qui est en droit de te demander compte de ta conduite : d’abord
tu t’es marié sans ma permission, ensuite, tu as usé de chantage pour

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