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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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très calme :
    « Descendez voir où ils en sont, dit-elle. Moi, je reste… Soyez sans crainte, si cette troupe vient ici, je descendrai vous avertir. »
    Ferrière quitta le grenier, la mine soucieuse : il comprenait, lui, que lorsqu’elle pourrait se rendre compte que la troupe venait bien au bastillon, il serait trop tard pour battre en retraite. Or, à en juger par les flots de poussière qu’elle soulevait sur son passage, il était clair que cette troupe était trop nombreuse pour qu’il pût espérer la mettre en déroute avec ses quatre compagnons pour tout renfort. Si forts et si braves qu’ils fussent les uns et les autres, ils seraient accablés par le nombre.
     
    Rien qu’en voyant sa mine, les quatre comprirent qu’il surgissait un nouveau contretemps. Ils interrompirent un instant leur besogne pour demander des nouvelles.
    Ce fut cet arrêt qui les sauva tous de l’explosion imminente. Car ils parlèrent.
    Et Beaurevers qui, ayant achevé ses préparatifs de mort, se tenait au bas de l’escalier, prêt à laisser tomber sa torche allumée sur le monceau de poudre, Beaurevers entendit et reconnut leurs voix.
    Il franchit en deux bonds les marches de l’escalier. Comme ils reprenaient leur tronc d’arbre, en jurant et en sacrant contre cette maudite porte qui tenait encore, elle s’ouvrit soudain et Beaurevers parut sur le seuil.
    Il était couvert de boue et de sang. Il avait la tête enveloppée de linges maculés, il était livide à faire peur, tout son corps était agité d’un tremblement convulsif.
    Beaurevers défaillit à la pensée que c’était lui qui avait failli exterminer ses meilleurs, ses seuls amis.
    Les quatre ne virent rien de cela. Ils ne virent qu’une seule et unique chose : c’était lui . Lui, bien vivant, Dieu merci. Et ils éclatèrent :
    « Saints et anges !… Vivadiou, lou pitchoun !… Santa Madona… Sacrament montsir le chevalier… »
    Ferrière vit, lui ; il fut aussitôt sur son ami qu’il prit dans ses bras et s’inquiéta :
    « Qu’avez-vous, Beaurevers ? »
    Le chevalier passa une main machinale sur son front ceint d’un bandeau et répondit :
    « Rien… Je vous expliquerai… Ah ! pauvres amis, j’ai bien failli… »
    Ils n’eurent pas le temps d’en dire davantage, ni de s’attendrir plus longtemps. Fiorinda parut. Elle eut un cri de joie en voyant Beaurevers. Elle oublia un instant ce qu’elle venait faire et, tout d’abord, courut lui tendre le front en disant dans un élan de joie profonde :
    « Je suis heureuse de vous revoir vivant ! »
    Il se mit à rire doucement et plaisanta :
    « Ah, çà ! vous m’avez donc cru mort ?… Mortdiable ! on ne me tue pas ainsi ! »
    On entendit un bruit étrange, caverneux : c’étaient les quatre braves qui riaient de cette idée baroque, saugrenue, à savoir que « lou pitchoun » pouvait être mort. Pourtant, ils l’avaient cru, eux aussi, un instant.
    Beaurevers jeta un coup d’œil malicieux de leur côté. Il les vit qui se tenaient humblement à l’écart, l’air embarrassé. Il comprit :
    « Allons, donnez-moi la main, sacripants ! »
    Ils se précipitèrent, balbutiant de vagues excuses, entremêlées de jurons et de protestations. Il les interrompit :
    « C’est bon, je ne veux pas savoir pourquoi vous ne vous êtes pas trouvés avec moi lorsque j’ai reçu ce maître coup de massue… Mais je vous avais bien dit de vous méfier des femmes. »
    Ils baissèrent la tête, honteux.
    Fiorinda les tira d’embarras en disant de son petit air calme :
    « Il serait temps d’organiser la défense. Ils viennent. Nous ne pouvons plus sortir.
    – Qui ça ? s’étonna Beaurevers.
    – Rospignac. »
    Ce nom suffit. Beaurevers comprit. L’air glacial qu’il prit à l’instant indiquait qu’il était inutile de lui donner d’autres explications.
    Une chose qui les rassura tous, c’est qu’ils virent que ses yeux pétillaient comme si on venait de lui annoncer une bonne nouvelle.
    Ferrière et Fiorinda échangèrent un sourire entendu. Maintenant qu’il était là, parmi eux, Rospignac et les suppôts pouvaient venir. Ils trouveraient à qui parler.
    Dans le chemin on entendait un grondement de tonnerre, le roulement ininterrompu d’une galopade effrénée.
    Beaurevers ne s’en occupa pas. Il souriait d’un sourire terrible. Et déjà il agissait.
    Il glissa quelques mots à l’oreille de ses quatre fidèles. Ils partirent comme des

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