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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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approcha de très près. Mais il recula vivement, sortit du cachot et planta sa torche en terre aussi loin qu’il put. Il revint ensuite aux tonnelets et les étudia de près. Il frappa dessus. Ils rendirent tous un son mat qui indiquait qu’ils étaient pleins. Il en prit un et le souleva dans ses bras. Et, avec une moue de dédain :
    « Peuh ! fit-il en le reposant doucement à terre, si cela pèse une vingtaine de livres, c’est tout le bout du monde. N’importe, je ne suis pas fâché d’avoir trouvé cette poudre… Qui sait ? »
    Depuis un moment déjà, il entendait des coups violents qui lui parvenaient assourdis par la distance, car il se trouvait à ce moment assez loin de l’escalier. D’ailleurs, absorbé par la découverte de ces barils de poudre, il n’y avait prêté qu’une attention distraite.
    Il sortit du caveau aux poudres, et alors il ne put pas ne pas être frappé par la violence des coups portés à la porte de la cave. Il se dirigea vers l’escalier en se disant :
    « Diable ! Est-ce qu’ils s’inquiéteraient là-haut de ne pas voir remonter leur camarade ?… Ils mènent un tapage du diable… Ils sont au moins une dizaine. »
    Et avec un sourire terrible :
    « Chevalier, voici le moment venu de rechercher le coup mortel qui doit te soustraire au supplice de M me  Catherine… Mais, minute… Je veux bien faire le saut dans l’inconnu ; mais j’entends le faire en nombreuse compagnie… Tiens, je n’aime pas voyager seul, moi… »
    Il écouta un instant. Les coups tombaient avec précision sur la porte qui gémissait. Il n’y fit pas attention : il réfléchissait. Il ne réfléchit pas longtemps. Il partit presque immédiatement.
    Il revint au caveau aux tonnelets. Il en saisit un, le porta au bas de l’escalier. À coups de dague, il l’éventra. Il répandit la poudre en tas. Il en prit une partie qu’il répandit à terre en une longue traînée. Il avait un rire silencieux, formidable, en s’activant à cette œuvre de mort. Il disait, faisant allusion à la traînée de poudre :
    « Voilà la mèche… Passons au feu d’artifice, maintenant. »
    Il porta ainsi tous les tonnelets au bas de l’escalier, et les étagea en pyramide sur le tas de poudre. Il admira son œuvre, fit claquer la langue d’un air satisfait en disant :
    « C’est, ma foi, une vraie chance d’avoir trouvé cette poudre !… Qu’ils descendent maintenant s’ils veulent… Je jette la torche là-dessus… Et tout flambe, saute, croule… Choses et gens… Par l’enfer, puisqu’il faut partir, je m’en irai du moins dans une apothéose de feu et de sang ! »
    En effet, la torche au poing, il se campa près de l’infernale machine de mort qu’il venait de construire, et se tint prêt à y mettre le feu… à se faire sauter lui-même tout le premier…
    Là-haut, sur le palier, les quatre braves s’escrimaient en conscience contre la porte qui s’obstinait à résister.
    Ferrière, se souvenant de certaines paroles de la mère Culot, était monté dans les combles avec Fiorinda qui n’avait pas voulu le quitter : ils scrutaient l’horizon, afin de ne pas se laisser surprendre par Rospignac qui pouvait survenir d’un moment à l’autre…
    Ni les uns ni les autres ne se doutaient qu’ils évoluaient sur une mine chargée, qui pouvait exploser à tout instant, et projeter dans l’espace leurs corps sanglants, mutilés, déchiquetés, d’où ils retomberaient en une horrible pluie de membres épars, informes, calcinés, n’ayant plus rien d’humain.
    Et c’était leur ami le plus cher, celui pour lequel ils se dévouaient tous en ce moment même, c’était Beaurevers qui, par suite d’une effroyable méprise, pouvait et devait déchaîner l’épouvantable catastrophe, dont il serait la première victime…
    Ferrière et Fiorinda surveillaient donc le Chemin-aux-Clercs, par où il fallait nécessairement passer pour venir de la ville au bastillon. Et voici qu’au loin, à la hauteur de la rue de Seine, un épais tourbillon de poussière leur signala l’approche d’une nombreuse troupe de cavaliers qu’ils ne pouvaient pas encore apercevoir.
    Rien n’indiquait que ces cavaliers venaient à eux. Un pressentiment avertit Ferrière que c’était pour eux qu’ils accouraient ainsi, ventre à terre. Il jeta un regard anxieux sur sa fiancée.
    Elle comprit ce qui se passait en lui, et qu’il tremblait pour elle. Elle le rassura d’un sourire, et,

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