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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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aurait facilement massacré tous nos chefs légitimes d'un seul coup. Il aurait pu se proclamer maître de presque tout le territoire qui constitue maintenant la Nouvelle-Espagne et nos peuples sans dirigeants auraient eu bien du mal à s'y opposer. Ils auraient été pareils à un animal sans tête qui ne sait que donner d'inutiles coups de queue. Cela nous aurait sans doute évité bien des malheurs et bien des souffrances, mais ce jour-là, nous célébrions la puissance des Mexica, nous ignorions jusqu'à l'existence des hommes blancs et nous pensions que nos chemins et nos jours nous mèneraient vers un avenir sans fin. En fait, nous avions encore devant nous quelques belles années de puissance et de gloire, aussi je suis bien heureux - malgré tout ce qui s'est passé par la suite - qu'aucun intrus ne soit venu g‚cher cette magnifique journée.
    La matinée fut consacrée aux divertissements. Les troupes de cette Maison du Chant, o˘ nous nous trouvons en ce moment, Excellence, exécutèrent des chants et des danses et leurs démonstrations étaient bien supérieures à
    tout ce que j'avais pu voir à Xaltoc‚n ou à Texcoco - bien qu'aucune danseuse n'e˚t la gr‚ce de Tzitzitlini. Il y avait tous les instruments traditionnels : tambours à languette, tambours de guerre, tambours à eau, gourdes suspendues, fl˚tes de roseau et fl˚tes creusées dans des tibias et des patates douces. Mais chanteurs et danseurs étaient aussi accompagnés par d'autres instruments très complexes que je ne connaissais pas. L'un d'eux s'appelait, " les eaux gazouillantes " ; c'était une fl˚te dont le son perlé passait à travers une cruche d'eau, ce qui provoquait un écho. Il y avait aussi une fl˚te en terre qui avait un peu la forme d'un plat épais et le musicien ne bougeait ni les doigts, ni les lèvres, mais il remuait la tête, tout en soufflant dans l'instrument pour faire rouler une petite bille d'argile qui se trouvait à l'intérieur et qui venait alors boucher les trous
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    qui étaient percés sur les côtés. Il y avait un grand nombre de chaque type d'instrument, et leur musique conjuguée devait être entendue par tous ceux qui étaient restés chez eux, sur tout le territoire des cinq lacs.
    Les musiciens, les chanteurs et les danseurs évoluaient sur les marches inférieures de la pyramide et sur une petite esplanade située devant. quand ils voulaient prendre un peu de repos, des démonstrations d'athlètes venaient aussitôt les remplacer. Des colosses soulevaient de prodigieuses charges de pierres, ou bien ils se ren-^yoyaient de belles filles, presque nues, comme si elles ^'avaient pas pesé plus lourd que des plumes. Des acrobates imitaient les bonds des sauterelles ou des lapins et "faisaient des cabrioles, ou encore, ils grimpaient sur les paules les uns des autres
    - dix, vingt, puis quarante î^iommes à la fois - pour représenter la Grande Pyra-|fhide elle-même. Des nains comiques exécutaient des itomimes grotesques ou indécentes. Des jongleurs fai-jent des numéros très compliqués avec un nombre | Incalculable de balles de tlachtli.

    Non, Excellence, je ne voudrais pas que vous pensiez ne ces spectacles n'étaient qu'une simple diversion amme vous l'avez dit) pour atténuer l'horreur de ce ai allait suivre et je ne comprends pas du tout ce que Dus voulez dire quand vous parlez de " pain et de eux ". que Votre Excellence ne croie pas que ces amu-ements étaient irrévérencieux. Tous les exécutants liaient leur numéro aux dieux que nous allions hono-ce jour-là.
    Si ces attractions étaient divertissantes et pas sinistres, c'était dans le but de mettre les dieux bonne humeur afin qu'ils reçoivent nos offrandes
    ^ultérieures avec gratitude.
    , * Tout cela était lié à nos croyances et à nos traditions jvîreHgieuses, même si le rapport ne semble pas évident un observateur étranger comme Votre Excellence, pourrait prendre l'exemple des tocotine qu'on avait venir des terres océaniques totonaca pour exécuter fje'numéro qu'ils avaient inventé, ou qui leur avait peut-été inspiré par les dieux. Pour cela, il avait fallu esser un très haut tronc d'arbre enfoncé dans un trou cialement creusé à cet usage, dans le revêtement de
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    marbre de la place. On mettait dans ce trou un oiseau vivant qui était écrasé quand on y introduisait le m‚t et ainsi, son sang donnait aux tocotine la force dont ils avaient besoin pour voler. Ce m‚t était presque aussi haut que

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