Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
Vom Netzwerk:
aventures.
    - Yya ouiya, soupira-t-il. Comme j'aurais aimé que vous soyez le père, Mixtli, vous qui êtes mon plus vieil ami. Oh, bien s˚r, ça m'aurait pris du temps, mais j'aurais fini par l'accepter.
    - Ne dis pas ça, Cozcatl ! " m'écriai-je. Je me sentais doublement coupable : d'avoir failli coucher avec sa femme, et de ne l'avoir pas fait.
    " II y a d'autres problèmes, mais peu importe, ajouta-t-il d'un air vague.
    Si c'était votre enfant, je me serais forcé à attendre... J'aurais pu être un père pendant un moment au moins... "
    II me semblait en proie à des réflexions insensées. Je tentai vainement de le ramener à la réalité, mais il éclata soudain en sanglots - les sanglots
    ‚pres et rauques des hommes qui n'ont rien à voir avec les pleurs doux, modulés et presque chantants des femmes - et il s'enfuit hors de la maison.
    Je ne devais jamais plus le revoir. Ce qui s'est passé ensuite est bien triste et je vais vous le raconter brièvement. Le soir même de ce jour, Cozcatl quitta sa maison, son école et ses élèves pour aller s'engager dans les troupes de la Triple Alliance contre Texcala et il marcha tout droit sur la pointe d'une lance ennemie.
    Son départ inopiné et sa mort si soudaine intriguèrent et peinèrent profondément ses amis et ses associés qui supposèrent qu'il avait voulu faire preuve d'un dévouement exagéré envers l'Orateur Vénéré. Ni Béu, ni quequelmîqui, ni moi, nous ne vînmes jeter le doute sur cette hypothèse et tout le monde crut que la rondeur qui se dessinait sous les jupes de quequelmîqui était le fait de Cozcatl.
    quand à moi, je ne fis part à personne, pas même à Béu, d'une idée qui m'était venue. Je m'étais rappelé les
    729
    bouts de phrases inachevées prononcés par Cozcatl : " Je me serais forcé à
    attendre... j'aurais pu être un père pendant un moment... " et je revoyais la br˚lure qu'il s'était faite sans la sentir, sa voix épaisse, ses yeux rouges et la tache argentée sur sa figure.
    On ramena son macquauitl et son bouclier pour le service funèbre. Je présentai à la veuve des condoléances formelles et distantes et après cela, je l'évitai délibérément. J'allais trouver le soldat qui avait apporté ses armes et qui avait assisté à leur enterrement et je lui posai une question à br˚le-pourpoint. Après avoir un peu hésité, il me répondit :
    " Oui, Seigneur. quand le médecin du régiment a déchiré sa cuirasse autour de la blessure, il a découvert que sa peau partait en lambeaux sur tout son corps. Vous avez deviné juste, il était atteint par le teococoliztli. "
    Ce mot signifie " Celui qui est mangé par les dieux " et c'est une maladie qui doit sévir aussi dans le monde d'o˘ vous venez, car les premiers Espagnols arrivés ici se sont écriés : " La lèpre ! " en voyant des hommes et des femmes à qui il manquait les doigts, le nez et même dans le stade final, presque toute la figure.
    Les dieux mangent ceux qu'ils ont choisis de façon soudaine ou progressive.
    Mais celui qui est mangé ne se sent guère honoré de ce choix. Au début, il peut y avoir une certaine insensibilité, comme chez Cozcatl qui n'avait pas senti la br˚lure sur son bras. Ensuite,'il peut se produire un épaississement des tissus à l'intérieur des paupières, du nez et de la gorge, et le malade voit moins bien, parle avec une voix enrouée et a du mal à avaler et à respirer. La peau de son corps se dessèche et tombe en lambeaux ou se couvre d'excroissances innombrables qui se transforment en plaies suppurantes. L'issue est toujours fatale, mais l'évolution est très lente. Les extrémités du corps - doigts, nez, oreilles, tepuli - sont les premières à être grignotées et il ne subsiste à la place que des trous et des moignons.
    Mais les dieux continuent leur repas sans se presser et le teococox peut survivre des années dans cet état, cloué au lit, impuissant et puant la pourriture, avant de finir par mourir d'étouffement. Mais beaucoup refusent 730
    cette fin effroyable, ou bien ce sont leurs proches qui ne peuvent plus supporter de les soigner. quand ils s'aperçoivent qu'ils n'ont plus rien d'humain, la plupart de ces malheureux trouvent un moyen pour se supprimer, comme l'a fait Cozcatl en allant vers la Mort Fleurie.
    Il savait ce qui l'attendait, mais il aimait tant quequel-mîqui qu'il aurait supporté sa maladie aussi longtemps qu'il l'aurait pu, ou qu'elle l'aurait pu sans reculer devant sa vue. Même

Weitere Kostenlose Bücher